• Petit rappel : Nous avons déjà écrit à la ministre  et réclamer notre dossier complet. A ce stade, l’Éducation Nationale doit commencer à comprendre que nous n'avons pas l'intention de nous laisser faire (Enfin, "devrait" commencer à comprendre, si tant est que les informations passent d'un service à un autre, ce qui n'est généralement pas le cas). Mais le nœud du problème, nous le savons tous, ce sont les irrégularités (quand on a de la chance) ou les abus (quand on n'a pas de chance) qui ont lieu lors des contrôles.Voyons donc comment y réagir :

     

    Chapitre 3 : Faire révoquer son inspecteur

     

    Certains contrôles se passent bien, m'a-t-on dit. Encore faudrait-il savoir quel est le degré d'acceptation des parents qui considèrent qu'ils se passent bien. Ça relativiserait certainement.

    Mais peu importe puisque nous en avons la certitude par de multiples témoignages (et par l'expérience personnelle de votre serviteur), beaucoup de contrôles se passent mal car ils sont, au mieux, truffés d'irrégularités, de négligence et autres joyeusetés.

    Alors, pourquoi devrait-on accepter d'être contrôlés par un Inspecteur qui n'est pas légitime ? Il n'y a aucune raison !

    Quand n'importe quel professionnel est incapable de faire son travail correctement, on cesse de faire appel à lui. Ne me dites pas que vous n'avez jamais changé de garagiste, de plombier, de coiffeur, de médecin ou que sais-je, quand vous n'étiez pas satisfait de leurs services.

    Pourquoi viendrait-on m'imposer un mécanicien qui serait incapable de réparer ma voiture ? Pour ce qui concerne un Inspecteur de l’Éducation Nationale, je ne vois pas de différence.

    Donc, face à un professionnel incompétent, il me parait normal de réclamer qu'on m'en envoie un autre. C'est que voyez-vous, madame la DASEN, loin de moi l'idée de refuser un contrôle ou d'y faire obstacle, au contraire, je tiens à ce qu'il ait lieu ! Et je tiens à ce qu'il ait lieu dans le respect des textes et des administrés.

    Pour avoir cette (juste !) revendication, encore faut-il, me direz-vous, que notre Inspecteur ait fait preuve de manquements. Vous avez raison ! Mais vous allez voir que c'est généralement le cas et qu'en épluchant les documents qu'ils vous adressent (courrier pour annoncer le contrôle puis compte-rendu), il est rarement difficile d'y dénicher des arguments suffisants.

    Je ne peux bien évidemment pas étudier les dossiers de tous les parents instructeurs mais j'illustrerai mon propos par notre exemple personnel. Cela vous donnera des pistes pour analyser vos propres relations avec votre Inspecteur.

    Je vous ai déjà présenté l'inénarrable duo que l’Éducation Nationale a eu la bonté de nous attribuer dans l'article Ils osent tout...

    Tous les ans, nous nous régalions du nouveau spectacle hilarant que nous offraient notre auguste Auguste et son clown blanc.

    Magnanimes, nous recevions donc nos rigolos de l'année courtoisement, les regardions se débattre dans un flou artistique jouissif, essayer de se faire passer pour des grands professionnels infaillibles, tout en nous démontrant presque à chacune de leur phrase leurs incompétences juridiques, pédagogiques voire humaines.

    Et puis voilà que boum, patatras ! A la faveur d'un redécoupage, sans changer d'adresse et sans même bouger les oreilles, nous avons changé de circonscription en 2016. Et donc d'Inspecteur !

    Au passage, même si l'organisation interne de l'EN nous est obscure et ne nous regarde pas, on peut s'interroger sur la pertinence d'un tel redécoupage. A l'heure où les académies se plaignent de manquer de temps et de personnel pour procéder au contrôle (à tel point qu'elles sont obligées d'aller larmoyer au ministère pour obtenir décret et amendement qui préserveront leur confort), est-il vraiment primordial de redécouper les circonscriptions ? Car, on connaît l'efficacité et la réactivité des agents du ministère, qui se noient volontiers dans leur gobelet de café dès que le moindre changement est à mettre en application.

    Est-il judicieux de vampiriser leur (faible) énergie, leur (pantelante) volonté et leur (fantomatique) rendement dans une réorganisation des services quand ils auraient bien mieux à faire ? Mais on l'a déjà vu, l’Éducation Nationale a un curieux sens des priorités.

    Bref... Nous avons changé d'Inspecteur.

    A quelle sauce allons-nous être mangés ? Pourvu que celui-ci soit aussi rigolo que le dernier. Sur ce point, vous allez voir que nous n'allons pas être déçus. C'est un champion !

    Tout a (mal) commencé par cette lettre en apparence anodine :

    Petit traité de désobéissance civile - Chapitre 3

    Déjà, on peut remarquer que ce monsieur n'est visiblement pas au courant de l'existence de la circulaire 2011-238. Il n'en parle pas et il adresse ce courrier le 11 mars, donc sans respecter le délai d'un mois minimum imposé par la circulaire.

    Nous, on s'en fiche, la circulaire ne nous concerne pas. Mais lui devrait non seulement la connaître mais aussi l'appliquer. Pourquoi ? Parce que c'est son métier et que sa fonction l'exige. Comme le stipule la loi dite le Pors :

    Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires.

    Vous connaissez ma bonne volonté, je me fais un plaisir de la défricher pour vous. Voilà ce qui nous intéresse particulièrement :

    Article 28 : "Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie, est responsable de l'exécution des tâches qui lui sont confiées. Il doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, (...)"

    Alors, bon, un ministre (c'en est un qui a signé cette circulaire), il me semble quand même que c'est un peu un supérieur hiérarchique, non ?

    Ce premier point est donc réglé, nous savons d'ores et déjà que nous avons affaire à quelqu'un qui ne sait pas faire son travail.

    Ensuite, vous aurez noté cette phrase : "En conséquence, je vous informe que je vous rendrai visite à votre domicile afin de vérifier la conformité de l'enseignement assuré (...)"

    Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais personnellement, je n'aime pas beaucoup qu'on "m'informe qu'on me rendra visite" chez moi. J'aime mieux qu'on "me propose un rendez-vous". Ça me donne un peu moins l'impression d'être à la disposition d'un énergumène que je n'ai jamais rencontré.

    Le deuxième point est réglé également. Nous savons que nous aurons face à nous quelqu'un d'incorrect, impoli et qui se croit tout permis.

    Avant même le premier contact, nous sommes donc prêts. Aussi, nous allons nous empresser de répondre à son courrier en précisant quelques points légaux, histoire de lui faire comprendre que nous, on sait comment il doit exercer son métier :

    Il est des précisions qu'il vaut mieux apporter auparavant. Nos demandes sont claires, appuyées sur les textes et parfaitement légitimes. Croyez-vous que notre Inspecteur saura en tenir compte ?

    Tintintin... Suspens !

    Vous aurez peut-être noté que la période où je lui proposais un rendez-vous était une période de vacances. C'est que je suis joueur, je ne peux pas m'empêcher d'être un peu taquin.

    Et bien notre Monsieur N... est un fin stratège car figurez-vous qu'il m'a proposé un rendez-vous le dernier jour de la période proposée, à savoir le lundi 25 avril, jour de rentrée. Convenez avec moi que ça dénote déjà d'un certain état d'esprit.

    Visiblement, les vacances, c'est sacré et on ne peut pas prendre de rendez-vous pendant cette période. On ne comprend pas bien en quoi il est concerné par les dates de vacances vu qu'il ne met que rarement les pieds dans une classe et que nous ne tenons aucun compte du calendrier scolaire mais bon...

    Sur ma demande, il m'informe donc qu'il sera accompagné de monsieur machin, conseiller pédagogique, et il se pointe le jour dit avec... une dame qui n'a rien à voir. Je me frotte les mains, je sens qu'on va s'amuser.

    Aimable, souriant, il accepte un café et m'annonce : "Je vous explique comment ça va se passer. Je vais voir avec vous pour remplir le compte-rendu et pendant ce temps ma conseillère fera des exercices avec C..."

    A mon tour, je lui explique que non, ça ne va pas se passer comme ça. Il ira remplir son compte-rendu avec la mère de C... si ça peut lui faire plaisir mais moi, je reste avec mon fils et la conseillère pédagogique (une dame charmante, du reste, et qui a tout fait pour faire son travail correctement, elle. L'honnêteté commande de le préciser quand on rencontre des gens biens dans cette usine à gaz).

    Ses demandes sont abusives et il croit que ça va passer sous prétexte qu'il est courtois mais mes réponses sont fermes tout en restant cordiales.

    En ma présence, la conseillère passe un moment avec C..., observe ses travaux, pose des questions, s'enthousiasme pour tel ou tel truc et ne lui demande aucun exercice. Parce qu'elle s'aperçoit bien que c'est inutile et que ce qu'elle a constaté lui suffit (une vraie professionnelle, je vous dis. On a beau dire, c'est quand même agréable).

    Monsieur N... revient et n'a qu'une obsession : "Vous avez fait des exercices ?" Elle : "Non, ce n'est pas la peine. On voit bien qu'il y  a une instruction, on voit bien qu'il y a de la culture !"

    Forcément, il tique un peu. Avec son indécrochable sourire, il me tend une feuille d'exercices en plaidant : "Regardez ! C'est des petits exercices, rien de compliqué." Un peu consterné par le niveau des dits exercices, je reconnais bien volontiers que ce n'est pas très compliqué, en effet.

    Je tends la feuille à C... qui les lit vite fait et hausse les épaules en disant : "Ben oui, c'est facile !" Et avec un sourire d'ange, sans aucune intention de faire le moindre de ces exercices, il rend la feuille à l'Inspecteur qui reste comme deux ronds de flan (pardon de mon immodestie mais je suis fier de mon fils quand il se comporte comme ça. Poli, courtois mais déterminé ! On se demande bien où il a appris ça).

    Bref, le sourire de Monsieur N... se fige un peu mais il remballe son bout de papier. Et là, c'est le drame !

    Car une phrase nous fait bondir. Enfin, surtout moi !

    "Bien, je vous autorise à continuer !" ose-t-il dire, benoîtement, ravi du cadeau qu'il nous offrait et attendant sans doute des remerciements pour sa grande bonté.

    La suite fut plus tendue car j'ai cessé d'un coup d'être agréable. Je lui ai expliqué sèchement qu'il n'avait rien à m'autoriser, que notre entretien s'arrêtait là et que je ne le retenais pas.

    A cet instant précis, j'ai décidé que ce petit dictateur de circonscription ne mettrait plus les pieds chez moi. Et j'ai attendu avec impatience son rapport, persuadé que j'y trouverais des trésors. Ce qui ne manqua pas puisque le document est un fatras sans nom, un grand ramassis de n'importe quoi. Mais tamponné ! Ce qui lui donne tout de suite une valeur considérable, s'imagine-t-il  !

    Je ne soumets pas le compte-rendu à votre lecture car ce serait bien trop fastidieux et je ne veux pas abuser de votre temps. Mais vous en trouverez une analyse détaillée dans le courrier que j'ai adressé à ma DASEN, qui vous suffira largement à constater l'insanité totale de ce torchon pourtant officiel.

    Je préfère vous prévenir, c'est un peu long ! Mais c'est un exemple exemplaire !

    Vous l'avez noté, on atteint des sommets ! C'est à ces gens-là que notre bientôt-plus-ministre a décidé de donner raison par avance et par principe. On comprendra sans mal que je le refuse tout net.

    Vous l'aurez noté aussi, le rapport est positif. Nous n'avons donc, a priori, aucune raison de nous plaindre. Nous pourrions laisser glisser et attendre tranquillement l'année prochaine. C'est ce que nous faisions avant ! Mais depuis... Comme vous le savez, il s'est passé deux ou trois trucs qui nous ont quelque peu titillé l'agacement.

    Donc, même si l'on peut juger que nous n'avons aucune raison de le faire, nous le faisons quand même. C'est notre devoir de désobéisseur civil !

    Une fois de plus, nous demandons l'application de la loi, toute la loi, rien que la loi !

    Et nous n'en démordrons pas !

     

    Petit teaser : Dans le Chapitre 4 de ce Petit Traité de Désobéissance Civile, nous verrons comment (et pourquoi ?) l'amendement 14 bis (encore en discussion mais qui semble bien prendre le chemin de l'adoption) va nous servir pour bien énerver nos interlocuteurs. Comme nous savons lire les textes (et eux toujours pas), nous leur préparons une petite facétie qui leur fera regretter que l'incompétente à la tête de leur bidule ait choisi de légiférer, aussi pertinemment qu'elle en est capable.

     

     

     

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  • Petit rappel : Nous avons déjà vu dans un précédent chapitre comment et pourquoi écrire à la ministre. Dans l'attente de sa réponse (attente qui risque fort d'être longue, mais longue, mais longue,...), nous n'allons pas nous contenter de nous tourner les pouces. Quelle sera donc notre nouvelle action ? Et bien, celle-ci :

     

    Chapitre 2 : Réclamer son dossier complet

     

    La ministre, c'est celle qui nous contrarie, qui prend des décisions iniques ou ineptes, parfois les deux en même temps. Mais au fond, comment lui reprocher ? Elle est nommée et payée pour ça. Et force est de reconnaître qu'en la matière, elle s'y entend plutôt bien.

    Seulement voilà, outre notre colère bien légitime et notre désir de lui exprimer, ne perdons pas de vue qu'elle n'est pas notre interlocutrice principale. Non, notre contradicteur premier, ne l'oublions pas, c'est avant tout le Grand Machin National.

    La ministre passera mais l'institution restera. (Oui, oui, elle passera, vous pouvez en être certain. Finalement, un ministre de l’Éducation Nationale, c'est assez bénin. C'est un peu comme une grosse colique : il n'y a pas grand-chose d'autre à faire que d'attendre mais ça finit toujours par passer. En attendant, vous pouvez toujours essayer de manger du riz.)

    Nos premiers adversaires partenaires, ce sont ceux qui viennent s'introduire chez nous pour nous intimer l'ordre de pratiquer notre instruction aussi mal qu'ils sont capables de le faire, sous la menace constante qui est la leur : si vous êtes incapables d'être aussi incapables que nous, nous serons obligés de vous prendre vos enfants de force pour leur imposer notre incompétence républicaine estampillée et reconnue.

    C'est donc à eux, les inspecteurs, les DASEN que nous avons affaire au quotidien. Ce sont donc ceux qu'il va nous falloir moucher en premier lieu.

    Et quoi de mieux pour cela que de les rappeler à leurs devoirs, mieux à leurs obligations ?

    Il en est un certain nombre qu'ils ont tendance à oublier, comme par exemple, s'assurer d'une progression dans les apprentissages. Pour s'assurer d'une progression, nous imaginons qu'un dossier sur nos enfants est constitué et suivi, ce qui permet à chaque inspection de se dérouler à l'aune des constatations faites l'année précédente. Et ce, en théorie, même en cas de changement d'inspecteur qui, n'en doutons pas, aura pris la peine de s'emparer du dossier et de consulter avec rigueur les conclusions de ses confrères avant de procéder à son propre contrôle.

    Mais alors, comment s'assurer que leur suivi est aussi méticuleux qu'on est en droit de l'attendre ?

    Et bien, il suffit de leur réclamer ce fameux dossier ! Alors, on verra bien à quel point leur suivi sans faille leur permet des exigences. Non seulement nous serons rassurés sur leur capacité à suivre un enfant de manière individualisée, mais nous serons aussi grandement rassurés sur leur capacité à savoir ranger leurs affaires.

    Ce serait quand même bien le diable si on s'apercevait que telle pièce se trouve ici quand telle autre se trouve ailleurs, que tel document est introuvable mais ne doit pas être bien loin, ou que toute trace du compte-rendu du contrôle d'il y a deux ans a été perdue.

    Nous ne pouvons pas croire un instant qu'une institution aussi sérieuse, qui se permet autant d'injonctions, d'avertissements, de réprimandes et de rodomontades serait incapable de glisser trois feuilles dans une chemise et de les ranger dans un placard à dossiers.

    Aussi, comme nous sommes des parents soucieux du devenir de nos enfants, comme nous sommes des citoyens préoccupés par la bonne marche de notre administration préférée, nous allons nous adonner à une petite expérience.

    Nous voulons notre dossier ! Car, en effet, la loi nous y autorise via le :

    Code des relations entre le public et l'administration

    La procédure est simple. Il suffit d'un courrier, aucune justification n'est à fournir. La CADA conseille d'être le plus précis possible dans sa demande. Pour plus de renseignements, voici le lien de l'organisme :

    Commission d'Accès aux Documents Administratifs

    A titre d'exemple, voici ma demande. Vous pouvez l'adapter à votre cas.

    Vous l'avez noté, nul besoin de fioritures, formules de politesse et autres salamalecs. Restez technique ! Et n'oubliez pas d'ajouter les articles de loi, ça les énerve.

    Il est très important de demander les résultats de l'enquête à caractère sociale de la mairie qui doivent leur avoir été transmis. ("(...) Le résultat de cette enquête est communiqué à l'autorité de l’État compétente en matière d'éducation." Code de l'éducation, art. L131-10)

    Si ce document est manquant, votre dossier n'est pas complet, la loi n'est pas respectée. (Encore un atout dans votre manche ?) En tout état de cause, c'est à eux de faire la démarche auprès de la mairie pour récupérer ce document et vous le transmettre. Qu'ils la fassent !

    [Profitez-en pour adresser de votre côté la même demande à votre mairie. Bien sûr, pas si vous habitez un petit village dont vous connaissez le maire. Ce pauvre homme, ou cette pauvre dame, est déjà certainement plus embêté(e) que vous à se dépêtrer avec des obligations qui le dépassent. Mais dans une grande ville, là où les services sociaux de la mairie remplissent des dossiers sur vous sans vous les montrer, il peut être intéressant de réclamer à voir ce qu'ils contiennent.]

    Ce courrier, bien évidemment, comme l'exige la plus élémentaire prudence, sera adressé en recommandé avec accusé de réception.

    Oui mais, me demanderez-vous, outre le côté farce qui ne peut que nous réjouir, quelle est l'utilité pour nous de faire une telle demande ?

    Détaillons donc ensemble les vertus et bienfaits de cette démarche :

    1 - Ça fait du bien ! Quand on se sent comme un gamin pris en faute, obligé de se justifier, de se battre et d'argumenter, alors même qu'on n'a rien fait et qu'on agit dans un cadre légal, c'est toujours bon de rappeler à ses matons que, tiens, eux aussi sont soumis à la loi française et que, tiens, eux aussi ont des obligations.

    2 - Une arme de destruction massive ? Effectivement, selon ce que vous trouverez dans le dossier, vous risquez de vous retrouver avec des preuves accablantes, au mieux, de leur incompétence/négligence, au pire, de leur malhonnêteté. Tout ce qui débordera du cadre de la loi dans votre dossier vous permettra ensuite d'avoir des exigences. Toute négociation vous deviendra favorable si vous leur mettez sous le nez que le moindre procès risquerait de devenir pour eux un enfer. (La plupart du temps, vous ne découvrirez rien que vous ne sachiez déjà mais ça vaut toujours la peine de tenter.)

    3 - A tous les coups, on gagne ! Imaginez que votre DASEN ne donne pas suite à votre demande, que malgré votre insistance, vous ne receviez jamais ce dossier, ou qu'on vous l'ait clairement refusé. Dans ce cas, votre DASEN se met clairement hors-la-loi et se disqualifie d'office pour se permettre la moindre exigence. Il vous suffira d'adresser une lettre au Recteur (son chef direct) pour l'avertir de votre désir de couper toute relation avec son administration tant que votre dossier ne sera pas entre vos mains.

    Voici un modèle (toujours en recommandé avec AR, bien sûr!) :

    Pour que la démarche soit plus amusante, c'est encore mieux quand vous avez plusieurs années d'arriérés.

    Imaginez la panique dans les bureaux quand il va falloir retrouver les pièces demandées, sachant qu'elles sont disséminées entre les divers bureaux du DASEN, ceux du ou des inspecteurs en charge des contrôles (c'est bien plus fun si vous avez la chance d'avoir eu plusieurs inspecteurs différents) et Dieu sait où encore.

    Si vous avez de la chance, vous trouverez dans votre dossier quelques pépites qui vous permettront de faire valoir vos droits plus facilement. Dans le cas contraire, ce dossier ne vous servira strictement à rien.

    Mais vous le voulez ! 

    C'est comme ça !

    C'est la loi, toute la loi et rien que la loi ! (Notre nouvelle devise, je vous le rappelle)

     

    Petit teaser : Dans le Chapitre 3 de ce Petit Traité de Désobéissance Civile, nous verrons comment (et pourquoi ?) faire révoquer son inspecteur quand il le mérite (et ils le méritent souvent). Vous verrez en tout cas à quel point le nôtre est un champion toute catégorie.

     

     

     


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  • Pas de long article aujourd'hui mais juste une petite pastille. Comme la journée est pluvieuse par chez nous, un peu de sourire ne nous fera pas de mal.

    Je ne vais pas y revenir pour la millième fois mais depuis la Toussaint, un décret (tiens, passé pendant un week-end à rallonge où personne n'était là pour le voir. Comme quoi, la démocratie œuvre pour notre bien même les jours fériés, ça fait plaisir.) impose désormais aux parents instruisant en famille de suivre les attendus de fin de cycle du socle commun.

    "Le contrôle de la maîtrise progressive de chacun des domaines du socle commun est fait au regard des objectifs de connaissances et de compétences attendues à la fin de chaque cycle d'enseignement (...)"

    La lecture de ces quelques lignes a beau me bouleverser à chaque fois par leur poésie chantante, il n'empêche que je suis désormais tenu de respecter point par point le socle commun.

    Bon ! Mais quel socle commun ? Et bien, le nouveau ! Celui refondé, amélioré, dans sa formule enrichie (comme on écrit sur les boîtes de cacao pour faire croire qu'on met du neuf dans le vieux!), la nouvelle mouture pondue en 2015 et entrée en vigueur à la rentrée 2016.

    C'est bien expliqué ici :

    Décret n° 2015-372 du 31 mars 2015 relatif au socle commun de connaissances, de compétences et de culture

    Dans cet édit, lettre de cachet, expression du bon plaisir du premier ministre, heu..., pardon, décret (je n'arrive pas encore à maîtriser complètement les nouvelles règles démocratiques de ma belle patrie. Faut dire que c'est devenu compliqué), dans ce décret, on m'explique clairement :


    "Publics concernés : élèves en cours de scolarité obligatoire des écoles élémentaires, des collèges et lycées publics et privés sous contrat de l'éducation nationale et de l'enseignement agricole et, pour l'annexe, les enfants instruits dans la famille ou dans les établissements d'enseignement privés hors contrat.
    Objet : publication du nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
    Entrée en vigueur : le texte entre en vigueur à compter de la rentrée scolaire de septembre 2016.
    Notice : le décret prévoit un nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture destiné à remplacer le socle commun de connaissances et de compétences actuellement en vigueur."

    D'ailleurs, le gouvernement, dans son désir de transparence le confirme sur son site officiel, en ajoutant pour le profane des schémas, des couleurs et des dessins que même un membre de l’Éducation Nationale devrait pouvoir comprendre.

    Pas de doute, je suis concerné et dès cette rentrée, ce que ne manquera sûrement pas de me rappeler mon inspecteur lorsqu'il essaiera d'imposer des exercices à C... lors du prochain contrôle. Et il aura bien raison, ce brave homme, saint missionnaire des valeurs de la république, auréolé de toute cette tripotée de décrets.

    Pas le choix, je vais devoir m'y résoudre.

    Mais fort heureusement, ma DASEN, du haut de sa compétence supérieure départementale (y'a pas plus haut ! Au-dessus, c'est la région, c'est le recteur !), fonctionnaire important de la république et ponte incontestée de la pédagogie et de l'éducation, cette brave dame, donc, qui, on ne peut en douter, connaît parfaitement son affaire, a décidé dans sa grande magnanimité de me venir en aide.

    Afin de ne pas me laisser croupir dans mon ignorance crasse et de me donner des armes pour affronter le contrôle, dans un merveilleux esprit d'ouverture et de collaboration chaleureuse, cette brave dame m'envoie "à toutes fins utiles, une grille des compétences et des connaissances que l'enfant doit être amener à maîtriser à l'âge de seize ans dans chacun des sept domaines de compétences du socle commun" (ce sont les termes de son courrier).

    Me voilà rassuré ! Même si quelque chose picote un peu ma curiosité : elle me parle de sept domaines de compétences mais quand je lis l'annexe du décret, je n'en trouve que cinq. Peu importe, ne soyons pas chipoteur, elle a peut-être eu pour professeur de mathématiques un de ces professionnels recrutés avec rigueur comme l'a montré un récent reportage (S'il n'est plus disponible, ne vous inquiétez pas, je l'ai enregistré).

    Donc, je suis tenu de respecter le nouveau socle commun, en vigueur depuis la rentrée 2016, et un décret ne m'en laisse pas le choix (pardon de me répéter mais c'est important pour ce qui va suivre).

    Et pour m'aider, en date du 2 novembre 2016, ma DASEN, celle qui est en charge dans mon département de faire respecter ce nouveau socle commun dans toutes les écoles publiques, privées, et depuis le décret partout ailleurs (écoles hors contrat ou IEF), celle qui par définition est donc la première avisée des changements primordiaux qui surviennent au sein de son institution, cette DASEN-là m'envoie donc CE document (attention, ça va très vite, regardez bien le titre en haut à gauche) :

     

    La cohérence des institutions

     

    Voilà !

    Je n'ai rien d'autre à ajouter !

     

     

     

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  • Petit préambule : Vous l'aurez compris à ce titre, cet article n'est que le premier d'une série destinée à vous tenir informés de nos démarches de résistants citoyens. Nous développerons quelques idées, que nous mettrons en application, et dont nous vous tiendrons au courant des résultats au fur et à mesure. Si l'une de ces joyeuses actions vous tente, n'hésitez pas à copier ou à vous inspirer. Plus nous serons nombreux à être pénibles, plus ils finiront par accepter d'écouter nos revendications. Et s'ils ne le font pas, ça nous défoulera un peu du stress qu'ils peuvent parfois causer aux familles qui ne scolarisent pas.

     

    Difficile de l'ignorer pour les parents concernés, la Ministre du grand machin national vient de signer un torchon.

    Pour rappel, le voici :

    Décret illégal et flou mais qu'on ose publier quand même

    Chez nous, ce fut la goutte d'eau dans un vase qui débordait déjà. Inutile de vous dire que ça fait donc un peu trop d'eau.

    En attendant que ce décret, qui ne manquera pas d'être attaqué en justice, retourne dans le trou des cabinets (ministériels) dont il n'aurait jamais dû sortir, nous avons choisi la voie de la résistance citoyenne. Tant que ce décret est en application (et plus encore si la loi actuellement en discussion est votée, mais nous y reviendrons le cas échéant), notre stratégie est devenue celle de l'emmerdement maximum.

    Madame la future-virée-de-son-poste a décidé de donner raison à  l'incompétence, à décidé de graver dans le marbre républicain que l’Éducation Nationale échouait mais que ces méthodes étaient désormais la seule alternative. Que les IEF et les écoles hors-contrat devraient désormais se plier aux diktats, exigences et programmes de l’Éducation Nationale. Ceci sans débat contradictoire avec qui que ce soit.

    Soit ! Nous en prenons acte.

    Mais il ne faudra pas s'étonner si cela décuple notre désir de nuisance. Madame la future-renvoyée-y'a-plus-que-quelques-mois-à-tenir veut jouer avec la loi ? Elle veut la tordre pour avoir toujours raison ?

    Et bien, prenons-là à son propre jeu. Désormais, chez nous, nous demanderons l'application stricte et entière de la loi.

    La loi, toute la loi et rien que la loi !

    Voici donc quelques petites idées que nous allons appliquer. Si le cœur vous en dit, n'hésitez pas à vous servir.

     

    Chapitre 1 : Écrire à la ministre

     

    Écrire à la ministre, c'est bien beau mais encore faut-il avoir quelque chose à lui dire, me gronderez-vous. Vous n'avez pas tort mais vous allez voir que nous avons très légitimement quelques comptes à lui demander de rendre.

    Il se trouve que le Code de l'éducation recèle dans une simple phrase un petit trésor que nous allons nous empresser d'exploiter.

    Vous pouvez me faire confiance mais si vous préférez vous en assurer par vous-même, c'est ici :

    Extrait du code de l'éducation

    Une lecture attentive (ou même pas attentive d'ailleurs) vous permettra d'apprendre que la loi stipule:

    "Le Gouvernement présente tous les trois ans au Parlement un rapport sur la manière dont les programmes prennent en compte le socle commun et sur la maîtrise de celui-ci par les élèves au cours de leur scolarité." (Art. L122-1-1, 3ème alinéa)

    Il faut savoir que le socle commun est inscrit dans la loi depuis 2005. C'est pas moi qui le dit, c'est eux :

    Site du ministère

    Ce qui signifie qu'à ce jour, nous devrions pouvoir consulter les rapports adressés par le gouvernement au parlement en 2008, en 2011 et en 2014. Le prochain sera remis au cours de l'année 2017 (n'en doutons pas !).

    Vous me croirez si vous voulez mais après des recherches fouillées sur le site du ministère, comme sur celui de l'assemblée, je n'ai trouvé aucune trace de ces rapports.

    Comment ? Serions-nous en droit de soupçonner qu'ils n'existent pas ?

    Et bien, non ! Ce n'est pas un soupçon ! Pour ce qui concerne au moins le premier, nous en avons la PREUVE. Et une preuve irréfutable puisqu'elle émane de travaux parlementaires :

    Le rapport d'information n°2446, déposé par la commission des affaires culturelles et de l'éducation en conclusion des travaux de la mission sur la mise en œuvre du socle commun de connaissances et de compétences au collège, et présenté par M. Jacques Grosperrin, député.

    (C'est le titre ! Oui, je sais, c'est long mais au moins, on ne viendra pas m'accuser de ne pas savoir d'où viennent mes sources.)

    Si vous en avez le temps, vous pouvez en lire l'intégralité, il est fort instructif. Mais pour aller plus vite, je vous retranscris le passage qui nous intéresse.

    C'est à la page 47 :

    " 1 - Un Parlement informé de la mise en œuvre du socle commun

    La mise en œuvre du socle commun devait être évaluée dans le cadre d’un rapport présenté tous les trois ans par le Gouvernement au Parlement. Comme cela a déjà été indiqué, cette exigence, figurant à l’article L. 122-1-1 du code de l’éducation, n’a jamais été satisfaite.

    Ce n’est jamais bon signe lorsque le droit d’information du Parlement n’est pas respecté. C’est encore moins acceptable lorsque l’information demandée concerne un enjeu essentiel : le respect des objectifs assignés par le Parlement à l’instruction obligatoire, c’est-à-dire de principes fondateurs pour la démocratie et la cohésion nationale et sociale.

    Il est impératif que la loi soit appliquée et que le Parlement dispose d’éléments d’information précis, tant sur le plan statistique que qualitatif. Lui devraient être ainsi communiquées, dans un rapport distinct du document budgétaire accompagnant les crédits de la mission « Enseignement scolaire », des données chiffrées sur la maîtrise du socle commun par les élèves aux différents paliers d’évaluation actuellement retenus (CE1, CM2 et Troisième), auxquels il conviendrait d’ajouter un palier supplémentaire au collège. En effet, une seule évaluation, en fin de Troisième, pour quatre années d’enseignement, c’est un peu court. Aussi une évaluation des acquis des élèves en Cinquième, année qui vient après celle de l’entrée au collège et précède les deux années conduisant au brevet, pourrait-elle s’avérer opportune.

    Ce rapport devrait également accorder une large place à l’appréciation qualitative de la mise en œuvre du socle. En particulier, l’analyse, demandée par le législateur, de la prise en compte du socle commun par les programmes devrait mettre en évidence la part qu’y occupent les thématiques interdisciplinaires. Cet « indicateur » devrait être accompagné d’un commentaire sur le volume de formation initiale et continue des enseignants consacrée au socle commun et d’une présentation des outils pédagogiques d’acquisition et d’évaluation des compétences que le ministère de l’éducation nationale juge être de « bonnes pratiques ».

    On l’aura compris : l’élaboration et la présentation de ces rapports d’évaluation doivent servir « d’aiguillon », afin de donner une impulsion forte à l’appropriation du socle commun par le ministère de l’éducation nationale et ses agents."

    C'est écrit, c'est acté, c'est archivé dans les armoires de la République. Nos gouvernements ne respectent pas la loi. (Si nous étions tatillons, nous pourrions presque dire que ça leur enlève toute légitimité)

    Ce rapport date du 7 avril 2010, ce qui nous permet d'affirmer que le premier de ces rapports n'a jamais été produit.

    Pour ce qui concerne ceux de 2011 et de 2014, nous n'avons pas de preuve (même si on se doute bien que la cote du cheval ne doit pas être bien haute et qu'on peut prendre le pari sans grand risque). Ils sont introuvables mais peut-être que c'est seulement parce que nous ne savons pas chercher. C'est certainement cela parce qu'on ne peut pas imaginer qu'un tel rappel à l'ordre de la représentation nationale soit resté lettre morte.

    C'est pourquoi, nous allons nous empresser de demander à Madame la tenante-du-titre-sortante de nous éclairer sur ces derniers rapports que ses services ont remis au parlement il y environ une cinquaine et une deuzaine d'années.

    Où sont ces rapports, Madame l’Éducatrice Nationale ? Je suis friand de les lire, je trépigne déjà d'impatience de me plonger dans la prose enchanteresse qui s'écoule comme un torrent de lait de la plume rigoureuse de vos hauts-fonctionnaires.

    Car, en effet, nous ne pouvons pas imaginer qu'on cherche à nous imposer un socle commun dont les effets n'auraient jamais été évalués, alors que ce principe était prévu selon un rythme triennal par le législateur dès sa création.

    J'ai donc envoyé mon petit courrier de citoyen qui aimerait bien qu'on lui fournisse les documents que la loi exige. Je vous le livre ci-après :

     

    Je ne manquerai pas de vous faire part de la réponse ou de l'absence de réponse, selon le cas. Et je ne doute pas une seconde qu'en cas de réponse, nous devrions bien nous amuser. [Attention, ne nous emballons pas ! Ce courrier n'est pas destiné à gagner la bataille. Si les services du ministère sont malins, ils trouveront la parade (Je l'ai trouvée moi-même et, de ce fait, j'ai une réponse toute prête). Ce courrier a pour seul but de montrer à la ministre et à sa clique qu'ils viennent d'ouvrir la boîte de Pandore.]

    Si vous aussi vous souhaitez exercer votre droit (votre devoir ?) de citoyen résistant, piochez allégrement ce qui vous sied et envoyez votre petit courrier.

    Il est temps de faire comprendre à ces belles dames et beaux messieurs que dans une démocratie, ils doivent nous rendre des comptes.

     

    Petit teaser : Dans le Chapitre 2 de ce Petit Traité de Désobéissance Civile, nous verrons comment (et pourquoi ?) réclamer son dossier complet à son DASEN.

     

     

     

     

     


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  • Lettre ouverte

     

    Chère Najat,

    (permettez-moi de vous appeler ainsi vu ce que vous nous coûtez)

    J'ai bien reçu votre petit cadeau.

    Toute la famille, bouleversée de tant de mansuétude, vous remercie d'avoir bien voulu vous pencher sur notre cas et surtout, de tout mettre en œuvre pour que nous puissions enfin instruire notre enfant dans le respect de la liberté d'enseignement et des valeurs de la république.

    C..., en tant que premier concerné, a bondi de joie en apprenant qu'il n'aurait plus besoin de s'encombrer l'esprit avec des connaissances trop lourdes pour lui, qu'il pourrait enfin, comme ses millions de camarades scolarisés, se contenter de quelques bases lacunaires qui pourront lui permettre, une fois adulte, d'exercer ses droits de citoyen en bonne intelligence avec vos incantations.

    Et en votant pour vous sans se tromper ! Puisque toute sa scolarité lui aura enseigné, comme vous l'avez rêvé, que la rébellion, c'est mal, que la liberté de penser, c'est une atteinte à la démocratie, qu'un jugement raisonné et informé, c'est du populisme et que vous contrarier, c'est faire le jeu des extrêmes et ouvrir la porte à l'arbitraire, à  la tyrannie.

    Le message est passé, Ô lumière de nos vies (permettez-moi de vous appeler ainsi puisque votre éclat illumine nos journées) !

    Nous n'étions jusqu'alors que de vils démagogues, des parents nocifs et toxiques, proches du fascisme et de la radicalisation, à la fois soutiens inconditionnels des théories dignes "des heures les plus sombres de notre histoire" (celles où vous n'aviez, hélas, pas la charge de porter au pinacle la jeunesse de France) et à la fois fervents supporters des actes terroristes qui cherchent à mettre notre pays à genoux.

    Grâce à vous, nos genoux ne seront plus écorchés, sauf lors de notre génuflexion quotidienne face à votre portrait, petit rituel familial obligatoire que nous avons instauré en reconnaissance des mille bienfaits que vous nous apportez.

    Nous qui nous étions fourvoyés sur la route cahoteuse et sans lendemain de l'Instruction en Famille, nous sommes heureux que votre magnanimité, votre amour du peuple, nous aient enfin remis dans le droit chemin. Nous n'en pouvions plus de toutes ces pédagogies alternatives, de tout cet informel, de tous ces acquis et compétences qui pouvaient surgir n'importe quand, sans aucune cohérence.

    Et, plus grave encore, en totale contradiction parfois avec les attendus de fin de cycle des sept domaines de compétences du socle commun !!! Cette irruption de la culture, presque constante, dans le petit cerveau tout frais d'un enfant qui n'en demande pas tant (pensez donc!) était à n'en pas douter une maltraitance.

    Inconscients que nous fûmes de ne pas en avoir pris la mesure avant votre rappel salutaire, Ô splendeur de mes nuits (permettez-moi de vous appeler ainsi puisque je dois avouer quelques rêves coupables où je me retrouvais "bercé dans vos bras audacieux").

    Face à ce ramassis d'insoumis, à cette dangereuse frange de la population qui ose remettre en question votre luminescence, je ne peux que me montrer solidaire de votre combat. Il est insupportable, en démocratie, de ne pas être d'accord avec vous !

    C'est vraiment ce genre d'attitude, proche de la dictature populaire, qui abîme jour après jour les valeurs de la république qui vous sont si chères et que vous restez, contre vents et marées, la seule à défendre becs et ongles (permettez-moi d'abuser des phrases toutes faites et expressions galvaudées qui devraient être les seules autorisées par l’État pour que tout débat soit sain).

    Bien que n'étant qu'un misérable vermisseau et n'ayant pas le moindre conseil à vous donner, je me permets de porter à votre connaissance cette maxime célèbre qui, j'en suis sûr, trouvera écho en votre âme de républicaine convaincue :

    Lettre ouverte

    Mais cependant, une chose m'inquiète, Ô grande prêtresse de la connaissance (permettez-moi de vous appeler ainsi puisque vous faites un dogme absolu des réformes que vous déféquez)  ! Comment vos nouvelles époustouflantes mesures pourront-elles améliorer mon quotidien rapidement ?

    Car je m'interroge... Les inspecteurs de l’Éducation Nationale maîtrisent-ils le socle commun ? Parce qu'il me serait insupportable, voyez-vous, que l'instruction de mon fils soit contrôlé par des individus qui maîtrisent moins bien le socle commun que lui, ce qui en ferait à vos yeux, si l'on en croit vos déclarations multiples, des sous-humains incapables de s'adapter dans le monde actuel et, pire encore, des suppôts de Satan qui ne respectent pas les valeurs de la République.

    L'exemple des Inspecteurs qui me furent attribués vous permettra de mieux comprendre mon inquiétude. En effet, ces dignes messieurs qui ont pour habitude de me rendre visite en cravate, ce qui témoigne de tout le sérieux de leurs fonctions, (personnellement, je ne porte jamais de cravate parce que ça me serre un peu là. Ce qui démontre à quel point ces fiers agents de l’État me sont supérieurs puisqu'on le sait, la cravate fait la compétence.), ces dignes messieurs, disais-je, seront-ils suffisamment armés contre les parents rebelles qui ne manqueront pas de venir mettre des bâtons (de dynamite ?!) dans leurs roues ?

    Je sais à quel point il est inutile de vous le rappeler, Ô grande gardienne du savoir absolu (permettez-moi de vous appeler ainsi puisque... puisque bon !), mais le socle commun stipule dans le premier de ses sept domaines de compétences, intitulé La maîtrise de la langue française :

    "L'acquisition de cette compétence est une priorité absolue. Elle passe par :

        la capacité à lire et comprendre des textes variés
        la qualité de l’expression écrite
        la maîtrise de l'expression orale
        l’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire
        l’enrichissement quotidien du vocabulaire"

    Or, force est de le constater, le ver est dans le fruit ! Voyez vous-même :

    Lettre ouverte

    N'est-il pas évident dans ce courrier que cet Inspecteur ne maîtrise pas "la capacité à lire et comprendre des textes variés" ? Car s'il la maîtrisait, il aurait sûrement lu et compris que la circulaire lui impose un délai d'un mois minimum entre son courrier et la date du contrôle.

    Vous me rétorquerez à juste titre que je suis de mauvaise foi puisque ce pauvre homme n'a même pas connaissance de l'existence d'une circulaire. Et que de ce fait, il ne peut pas faire preuve de son extrême compétence (validée par l’État quand même) à lire et comprendre un texte.

    Vil pinailleur que je suis et qui est bien obligé de capituler devant l'évidence de cette brillante argumentation. Il ne saurait être question d'imaginer une seconde que vous puissiez vous tromper tant votre parole est d'or, Ô divine nitescence (permettez-moi de vous appeler ainsi puisque ça me permet d'écrire un joli mot qu'on n'utilise pas assez).

    Mais cela ne rassurera pas mon angoisse bien légitime. Vos amendements, décrets et circulaires seront-ils efficients dans les plus brefs délais. Car il y a urgence à sortir notre famille de ce marasme et le désespoir nous saisit en constatant que notre enfer n'est peut-être pas terminé.

    Parce que d'après un autre Inspecteur devant lequel j'ai eu la joie de me prosterner et qui continue de vivre sur ses acquis du siècle dernier, nous sommes restés à celle de 1999 :

    Lettre ouverte

    [Je vous invite d'ailleurs, Ô omnisciente dirigeante du bazar national (permettez-moi de vous appeler ainsi puisque rien ne vous échappe du fonctionnement des écoles et de l'administration dont vous avez la charge), à constater par vous-même la rigueur et le professionnalisme sans faille de tous les acteurs concernés dans le compte-rendu officiel de ce contrôle que j'ai eu l'heur de rédiger.]

    et il n'est visiblement pas le seul, si l'on en croit ce courrier envoyé à une autre famille:

    Lettre ouverte

    Si mon calcul est exact, vos nouvelles mesures ne devraient donc pas commencer à être connues de vos services avant au moins 2021. Puisqu'en 2016, soit 5 ans après la publication de la circulaire 2011-238, vos agents n'ont toujours pas reçu le mémo leur demandant de la lire.

    Et si l'on s'en tient aux deux derniers exemples (des gens bien plus sérieux et bien mieux formés que le premier puisque eux, au moins, savent qu'une circulaire existe), notre famille ne pourra sans doute pas bénéficier de ses bienfaits avant 2033. Soit 2016 + 17 ans, c'est-à-dire l'exact décalage temporel dans lequel semble vivre ces deux inspecteurs ("Nom de Zeus, Marty!").

    Vous vous en doutez, ce sera un véritable plaisir pour moi d'assurer la formation juridique de vos agents comme je le fais avec bienveillance à chaque contrôle. Comme toujours, inspiré par votre lumière divine, je prêcherai votre bonne parole en expliquant moi-même le contenu de la loi. Et je sais déjà qu'ils boiront mes paroles avec cette prodigieuse capacité de remise en question, d'adaptation et de rebond qui caractérise tous les personnels de votre glorieux ministère (Songez donc ! Moins de vingt ans pour intégrer des changements primordiaux dans la manière d’exécuter son travail ! Une rapidité qui force le respect et dont bien des institutions pourraient pâlir de jalousie).

    Mais cela sera-t-il suffisant pour les ramener dans le droit chemin ? Cela sera-t-il suffisant pour avoir la certitude qu'ils appliqueront à la lettre et sans trembler vos préceptes salvateurs, Ô machine (permettez-moi de vous appeler ainsi puisque je sèche un peu sur les superlatifs) ?

    Car, en 2021, vous ne serez plus là (et vous n'imaginez pas à quel point cela me tourmente d'avance. J'envisage une psychothérapie médicamenteuse pour affronter cette perte). Et en 2033, vous aurez disparu corps et âme, engloutie dans les tréfonds boueux d'une Histoire bien ingrate !

    Et, cerise sur le pompon, en 2021, C... ne sera plus concerné par la "scolarité obligatoire" comme vous savez si bien la nommer avec ces mots choisis qui reflètent tout votre amour du compromis. En 2033, C... sera déjà un adulte accompli.

    Devra-t-il alors songer à reprendre une formation pour enfin pouvoir maîtriser le socle commun dont je l'aurai privé, bien malgré moi ? Devra-t-il recommencer toute son Instruction en Famille pour enfin bénéficier de l’œil averti d'Inspecteurs qui, cette fois, auront intégré les changements salutaires que vous avez souhaité insuffler ?

    Voilà pourquoi j'ai si peur que vos mesures de bon sens ne parviennent pas à améliorer la qualité des contrôles que nous faisons subir aux inspecteurs.

    Mais je ne vous remercierai jamais assez d'essayer de dompter cette chienlit de parents instructeurs qui ont l'impudence d'imaginer que la démocratie les concernerait. On croit rêver !

    En vous assurant de notre reconnaissance éternelle, très chère Najat (permettez-moi de vous appeler ainsi parce que je viens de relire ma feuille d'impôts et décidément...), je vous prie d'agréer mes salamalecs cérémonieux.

     

     

     

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  • Les enfant instruits en famille devront-ils tous bientôt aller à l'école ?

    Non, rassurez-vous ! Notre ministre n'est pas un tyranneau si impitoyable. Elle respecte le libre choix des parents. Il ne sera pas obligatoire de scolariser ses enfants ! Pourvu que l'on suive à la lettre et sans moufter les époustouflants programmes de l’Éducation Nationale qui font jour après jour la preuve de leur efficacité et l'admiration de nos voisins.

    Najat prévoit des craies pour les Non-scos.

    Si vous êtes ici, c'est sans doute que de près ou de loin, vous êtes concernés par l'IEF. Donc, vous êtes sans doute déjà au courant des nouvelles mesures en cours. Toute la sphère IEF s'agite, commente, pétitionne, bruisse,...

    Je ne vais pas vous donner mon avis personnel sur ces projets. Bien d'autres en ont parlé. Tout a été dit et même très bien dit. Je vous renvoie à certains de leurs écrits qui valent la peine d'être lus :

    Chez Petit Homeschoolers

    Chez Denis Verloès

    Chez Collect'IEF

    Chez Apprendre avec Bonheur

    Moi, vous me connaissez, je ne suis pas là pour juger!

    Non, non ! Moi, je me contente de regarder, de lire et de déchiffrer les messages subliminaux que nos chers politiques tentent de nous envoyer.

    Alors de quoi parle-t-on ? Quelles sont donc ces nouvelles mesures envisagées ? (Vous noterez au passage que l'on ne parle pas de lois, qui donneraient lieu à un horrible et insoutenable débat démocratique, mais bien de mesures, appliquées à coups de circulaires, décrets et autres artifices illégaux, sans valeur et anti-démocratiques).

    Étudions donc avec toute la bienveillance qui nous caractérise ces fameuses mesures. Les voici reproduites ci-dessous:

    D'abord, le communiqué officiel. Tout joli, tout paré de bleu-blanc-rouge pour faire bien République, sobrement (comme toujours !) intitulé:

    Garantir le droit à l'éducation pour tous les enfants dans le respect des valeurs de la République et de la liberté de l'enseignement

    Ça, c'est la vitrine ! Mais comme nous sommes des consommateurs exigeants, nous ne nous contentons pas de baver à la devanture du magasin et nous passons la porte pour aller soupeser les produits. Voici donc ce qu'on trouve dans le panier de fruits pourris, que nous avons choisi d'intituler nous-même :

    Amendement, décret et circulaire déjà écrits, y'a plus qu'à signer, c'est dire si le dialogue reste ouvert !

    Mais revenons au communiqué.

    On nous dit : "Le texte prévoira désormais très clairement qu’il revient à l’autorité académique de déterminer les modalités et le lieu du contrôle"

    Vous voilà prévenus! Vous qui n'appartenez pas à l’Éducation Nationale, vous qui n'avez aucun compte à lui rendre puisque vous n'êtes même pas parent d'élève, vous serez convoqué aux lieux et heures qui arrangent votre Inspecteur. Pour qu'il ne soit pas trop éloigné de sa cantine, sans doute !

    Peu importe que vous soyez libres ou non, véhiculés ou non, l'heure du repas de votre Inspecteur, c'est sacré ! Et attention au petit malin qui aurait l'outrecuidance de vouloir faire valoir son droit à la liberté de circulation car "Les parents qui refuseront deux fois de suite, sans motif légitime, de soumettre leur enfant au contrôle pédagogique seront désormais mis en demeure de l’inscrire dans un établissement d’enseignement public ou privé (...)"

    Et devinez qui aura le pouvoir de décider si votre motif est légitime ou non ? Votre Inspecteur, bien sûr ! Qui, nous venons de le voir a grand faim, ce qui le met généralement de mauvaise humeur.

    On nous dit : "Améliorer la qualité du dialogue éducatif avec les familles lors des contrôles"

    Il faut reconnaître que le dialogue éducatif avec des fonctionnaires bornés, arc-boutés sur leurs certitudes et leur procédure unique n'est pas toujours facile. Alors, quoi de mieux que d'imposer à tous les mêmes procédures, les mêmes méthodes d'évaluation en menaçant de sanctions le moindre citoyen qui essaierait de faire valoir ses droits ? Et en décrétant par avance que l'Inspecteur a toujours raison. Ainsi, le dialogue devient enfin constructif. Et sa qualité grandement améliorée !

    "Tu fermes ta gueule et tu obéis aux ordres !" me disait mon sergent à l'époque où j'étais un pauvre troufion comme les autres. Il était lui aussi un grand partisan du dialogue amélioré !

    On nous dit : "Permettre aux inspecteurs de vérifier la progressivité des apprentissages vers le socle commun"

    Et on ajoute pour qu'on comprenne bien : "Afin de vérifier la progressivité des apprentissages, dans le plein respect des choix éducatifs effectués par les familles, (il est interdit de rire !) les inspecteurs pourront désormais se référer aux objectifs de connaissances et de compétences attendues à la fin de chaque cycle de la scolarité obligatoire. Les inspecteurs et les familles disposeront ainsi de références pédagogiques communes pour apprécier la progression de l’enfant vers l’acquisition des compétences et connaissances du socle commun."

    Alors, plutôt que de remettre en question un système qui ne fonctionne pas (tous les classements internationaux en attestent année après année), plutôt que de former les Inspecteurs aux pédagogies qu'ils sont censés contrôler, simplifions leur la tâche : imposons aux réfractaires que nous sommes les paliers et attendus de l'EN.

    Vous, parent instructeur, qui de toute évidence étiez perdu dans le maquis pédagogique, incapable de vous en sortir par vous-même, n'êtes-vous pas heureux de pouvoir jouir à présent de "références communes" ? C'est quand même plus simple, reconnaissez-le. Vous n'avez plus qu'à lire à la maison les manuels scolaires imposés et vous voilà tranquille. Vous aurez bien fait votre devoir, vos enfants en seront épanouis et reconnaissants. Ce qui, de toute façon, est anecdotique puisque le principal, on l'aura compris n'est pas le bien-être de l'enfant mais de faciliter la tâche de l'Inspecteur.

    La suite est un régal de précision. Il faut clarifier nous a prévenu la ministre. Alors pour clarifier, on stipule que "Il sera explicitement prévu que l’enfant pourra être soumis à des exercices écrits ou oraux."

    Vous voyez, c'est plus clair! Il n'est pas prévu que l'enfant "sera" soumis, ce qui aurait au moins le mérite de lever toute ambiguïté. Non, non, il est prévu que l'enfant "pourra"... Ou pas ! Ou alors si ! En tout cas, c'est "explicitement prévu" ! Il était bon de lever l'équivoque par des termes aussi limpides.

    Après cette petite analyse de texte, essayons de comprendre quels sont les objectifs revendiqués par notre ministre. Si elle fait tout ça, c'est qu'elle a de bonnes raisons, non ?

    Alors, quelles sont ces raisons et quelle efficacité auront ces mesures pour atteindre ses objectifs ? C'est à partir de là qu'on rigole.

    Objectif N°1 : réduire le nombre de recours.

    C'est vrai, ça devient franchement insupportable tous ces citoyens qui connaissent mieux la loi que leurs gardes-chiourmes et qui tentent de la faire respecter démocratiquement.
    Quels effets sont à prévoir ? Et bien, tout simplement les recours en justice vont augmenter.
    Pourquoi ? Parce que le décret entre en contradiction avec la loi, la constitution et d'autres textes fondamentaux. Mais pire encore, il est en contradiction avec lui-même puisqu'il reconnaît la liberté pédagogique mais en imposant un chemin obligatoire. Un hiatus qui ne manquera pas de créer malentendus, polémiques et interprétations diverses entre les Inspecteurs et les parents. Et tel que l'on connaît certains parents pinailleurs, il y a gros à parier qu'ils ne laisseront pas passer de si belles occasions. 

    Belle efficacité ! A l’Éducation Nationale, quand on en a assez d'être traîné en justice (et de perdre TOUS les procès jusqu'à présent !), on donne les moyens aux parents d'agir encore plus en justice. Et on se donne les conditions pour perdre à nouveau TOUS les procès.

    Objectif N°2 : Certains contrôles ne sont pas effectués par manque de moyens et de temps.

    "Seulement deux tiers des enfants sont effectivement contrôlés." précise le communiqué. Un chiffre qui m'étonne grandement puisque dans les réseaux que je fréquente, je ne connais personne qui soit passé entre les mailles du filet. Mais admettons !

    La mesure adoptée pour pallier cet inconvénient ? Augmenter le nombre de contrôles, bien sûr !
    C'est brillant ! Quand on n'a déjà pas assez de temps pour faire son travail, la mesure la plus efficiente à prendre est d'augmenter la charge de travail. Il fallait y penser ! Vous et moi serions bien incapables de trouver des solutions aussi lumineuses. Avouons donc modestement notre infériorité. La preuve est faite que nous ne serions pas capables d'être ministre. Alors, franchement, hein, de quoi on se mêle ?

    Objectif N°3 : les Inspecteurs ne sont pas assez formés aux pédagogies alternatives, d'où incompréhension avec les parents.

    Comment y remédier ? En faisant exécuter les contrôles par des profs des écoles ! Qui non seulement sont encore moins formés aux pédagogies alternatives mais, en plus, ne sont pas formés du tout à devenir des inspecteurs. J'en ai pleuré de ne pas avoir été capable d'imaginer moi-même une solution aussi éblouissante !

    Objectif N°4 : lutter contre le terrorisme.

    (Un peu mis de côté mais ne l'oublions pas quand même, c'est un tellement bon prétexte.)

    Comment répondre à l'urgence manifeste ? Car elle est manifeste, sinon on ne serait pas en "état d'urgence" (c'est écrit dans le titre quand même). En adoptant des mesures censées prendre effet à la rentrée... 2017 !

    Soit deux ans et neuf mois après les premiers attentats de janvier 2015 et un an et dix mois après ceux de novembre 2015. On admire le sens de l'urgence ! Pas de doute, on se sent bien protégé. D'autant que, nous le savons déjà, le terrorisme et l'IEF n'ont strictement aucun rapport. Du grand art !

    Objectif N°5 (déguisé celui-là) : mettre aux pas les parents instructeurs.

    On peut dire que c'est réussi ! Au départ, nous avons un groupe disparate, éclaté, constitué de gens souvent individualistes ou isolés, représentés par diverses associations qui ont parfois du mal à s'entendre. Bref, une catégorie de population qui n'a aucun pouvoir de nuisance pour les politiques à cause de leur dispersion.

    Et bien, mon petit doigt m'a dit que tous ces gens sont en train de se regrouper sous une seule bannière pour pouvoir agir en justice et peser à l'avenir dans les décisions gouvernementales.

    L'émérite et distinguée Madame Vallaud-Belkacem a réussi là où tous les autres ministres avaient échoué ! Ou comment donner à ses ennemis les moyens de vous abattre. De la grande stratégie ! L'ombre de Napoléon en pâlit de jalousie !

    Enfin, on ne pourra pas s'empêcher de s'ébahir devant cette clause de style virevoltante qui permet d'affirmer dans la même phrase une chose et son contraire (à 6'05 min. dans la vidéo) :

    "(...) renforcer le contrôle [du droit à l'éducation] pour mieux protéger la liberté [de l'enseignement]."

    Il fallait oser !

    Je propose d'en faire une maxime : "Les contrôles protègent la liberté" et de l'inscrire au fronton des écoles. C'est encore plus beau que "Le travail rend libre" (= Arbeit macht frei, en version originale).

    Si on lui ajoute une petite moustache, croyez-vous qu'elle ressemblera à son modèle ? Vous savez, celui qui a rendu l'école obligatoire dans son pays, celui qui a interdit les pédagogies alternatives et celui qui a défini les principes si salutaires d'une instruction entièrement aux mains de l’État avec un programme unique.

    Mais, si, vous voyez bien ! Lui :

    Décret Najat

    Allez, allez, soyons taquins ! Essayons !

    Décret Najat

    Ah, non ! Raté !

    En fait, elle a plutôt l'air d'être la cousine de celui-ci :

    Décret Najat

    N'est pas dictateur qui veut ! Reconnaissons-le, ça demande tout de même un certain talent dont notre ministre est notoirement dépourvue. Pour être dictateur, il faut même disposer d'une certaine forme de génie, que nous chercherions en vain dans l'esprit à courte vue d'une ministre uniquement motivée par l'envie de laisser son nom dans l'Histoire.

    Et bien, qu'elle se rassure ! L'Histoire a des choses plus importantes à retenir et elle finira dans ses poubelles comme tous ceux qui l'ont précédé.

    En revanche nous, parents instructeurs, nous ne sommes pas près de l'oublier !

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