• Parfois, une image vaut mieux qu'un long discours...

     

    Stop aux préjugés

     

     

     

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  • Et voilà ! Après une bien longue attente, nous sommes à présent fixés sur le nombre de chapitres que contiendra cette triste saga.

    Vous l'aurez compris, ce sera le dernier, et par la force des choses, il ne sera pas très fouillé. Mais finalement assez représentatif de cette campagne présidentielle ou à peu près rien ne sera dit sur à peu près tout.

    Vous l'avez sans doute remarqué, cette campagne est atypique. Pourquoi ? Peut-être parce qu'on a la furieuse impression qu'elle ne nous concerne pas et que les candidats et leurs complices médiatiques ont choisi de la jouer entre eux, dans leur cercle restreint de gens qui ne se contrarient pas trop (enfin, un peu devant les caméras, ça fait partie du spectacle, mais restons en surface surtout).

    Ce n'est pourtant pas faute de vouloir participer. Nous avons été nombreux à les interpeller par courrier, par mail, à les avoir questionnés, invités à nous exposer plus en détails leurs propositions. Aux dernières nouvelles, la plupart d'entre nous n'ont pas reçu de réponses. Vous vous en doutez, ce fut mon cas.

    N'espérez donc pas quoi que ce soit de croustillant ici, nous n'avons pas eu l'honneur d'attirer l'attention de ces messieurs-dames.

    Je dois l'avouer, ces dernières semaines, j'ai pris un coup de vieux. J'ai réalisé avec une lucidité cruelle que je n'avais rien compris de la politique moderne. J'en suis resté aux méthodes "à la papa", à ces vieilles lunes du défunt vingtième siècle.

    J'ai (bêtement) cru qu'une campagne présidentielle, ça se déroulait comme à l'époque de ma jeunesse, quand un Mitterrand ou un Chirac arpentaient sans relâche le moindre sillon, le moindre chemin de terre des contrées les plus reculées, avec pour chacun un petit mot aimable ; quand ces candidats laborieux et consciencieux serraient toutes les mains, répondaient au moindre salut, à toutes les questions et à chaque courrier avec application.

    Bien sûr, nous ne sommes pas naïfs et nous savons bien que ce n'était guère plus sincère mais au moins avait-on l'impression d'un dialogue.

    Or, je ne suis qu'un incorrigible has-been ! Car le politicien d'aujourd'hui n'a plus besoin de tous ces artifices. La campagne du politicien moderne est calibrée avec grand soin et précision : quelques meetings, des apparitions télévisées ciblées (avec parfois des questions... hem, hem... "spontanées" de citoyens triés sur le volet pour faire croire que bon, quand même...), deux ou trois déclarations dans la presse et puis c'est emballé.

    Surtout, pas question de croiser le peuple. On fait croire que si à grands coups de rassemblements bruyants où, finalement, personne, pas même les bénévoles qui participent à l'organisation, n'aura l'occasion d'approcher le champion, le sauveur (l'homme providentiel qu'on vous dit !).

    Sa grandeur arrivera au dernier moment, passera par l'entrée de derrière, saluera chaleureusement son carré de fidèles arrivés plus tôt pour chauffer la salle, montera sur scène pour délivrer d'une voix tremblante d'émotion son prêche (laïc, bien sûr !) et s'en retournera, sans le moindre mot personnel pour le petit peuple qui l'acclame (à juste titre se convainc-t-il), dans le cocon feutré de son bureau de campagne où il analysera sans rougir le succès de sa rencontre avec les "vrais gens".

    C'est cela la politique moderne : "Éloignez ce peuple que je ne saurais voir !" "Loin de moi les manants, les obscurs , les sans-dents !" "Ne vous avisez pas d'approcher la magnificence de nos éminentes majestés !"

    Mais refermons cette petite parenthèse. Aucune réponse de leur part, donc ! Aucune réaction au livre et au courrier que je leur ai adressés ! (Je n'y vois rien de personnel, ce fut le cas de nombreux autre citoyens, voire associations, que je fréquente).

    A l'exception, vous vous en souvenez certainement, de Monsieur Fillon dont j'ai eu le bonheur d'analyser le programme ébouriffant dans un précédent article. Certes, sa réponse manquait de sérieux, de profondeur, de coffre, d'ambition,... Mais comme nous nous faisons un devoir de nous montrer objectifs, il nous faut reconnaître qu'il est finalement le seul à avoir eu le courage d'oser une réponse.

    Cela sera loin d'être suffisant pour me convaincre de lui apporter mon suffrage mais il faut savoir saluer le courage, d'où qu'il vienne et même quand il est aussi timide et peu audacieux, dans une époque où la clique politique en manque cruellement.

    Alors, après cet échec patent dans notre tentative de communication, que nous reste-t-il pour juger de leur état d'esprit sur la question posée, à savoir les projets envisagés pour améliorer le système éducatif français ?

    Et bien pas grand-chose puisque sur ce sujet, comme sur à peu près tous les autres, leurs programmes sont truffés de phrases toutes faites, de belles déclarations d'intention, d'idées générales sans que rien, jamais, ne soit détaillé.

    Faisons donc un petit tour d'horizon, sur la base des jolis prospectus en couleur que nous avons tous reçus et qui sont, au final, les seuls documents qui font foi (c'est justement pour cela qu'on les appelle des "professions de foi"). Car ne vous y trompez pas ! Tout le reste n'est que blabla, du baume pour les oreilles, qui peut prétendre une chose un jour ou son exact contraire dès le lendemain. Le "vrai" programme officiel, dûment enregistré par le Conseil Constitutionnel, c'est celui-là et pas un autre !

    Les candidats, quels qu'ils soient, ne s'engagent à rien d'autre que ce qui est répertorié ici. Et encore connaît-on la faible valeur de leurs engagements puisqu'ils ont su nous prouver, de droite à gauche, le peu de respect qu'ils avaient de la parole donnée, voire de leur propre signature.

    Puisque c'est la seule option qu'ils nous laissent, analysons donc les courtes lignes qui nous intéressent. (Par ordre alphabétique, comme ça, on ne viendra pas dire que...) Vous pouvez vérifier les citations, vous les avez trouvées dans votre boîte à lettres.

     

    Monsieur Benoît Hamon

    Réponses des candidats à la présidentielle : Chapitre 2

    En voilà un qui, en tant que candidat, aura su se montrer aussi inoubliable et percutant qu'en tant que Ministre de l’Éducation Nationale. Ce fut pareil : on l'a à peine vu passer. C'est déjà bon signe !

    "Construire l'avenir de nos enfants passe par une politique éducative ambitieuse"

    Ben, tiens, je me tue à leur dire...

    "C'est l’École de la république qui donnera l'égalité réelle à nos enfants."

    On notera l'emploi opportun du futur (le conditionnel aurait même été encore plus opportun) ! Elle "donnera" l'égalité réelle, un jour peut-être...  En tous cas, si l'on en croit les rapports nationaux et internationaux, à l'heure actuelle, cette égalité n'existe pas.

    Je vous laisse lire le reste par vous-même, vous y comprendrez aisément que le peu de mesures envisagées est en totale contradiction avec l'annonce clinquante reproduite ci-dessus.

    Création de 20 000 postes, pas plus de 25 élèves par classe, nouvelle carte scolaire pour développer la mixité,... Mais où donc ai-je déjà lu ça ? Ah, oui, je me souviens ! A la dernière élection ! Et puis à celle d'avant aussi ! Et également à celle d'avant celle d'avant !

    De l'ambition, décidément, de l'ambition !

    On l'aura compris, avec ce candidat, pas de changements à attendre. Une exacte continuité avec la politique actuellement menée.

    Affaire réglée ! Au suivant...

     

    Madame Marine Le Pen

    Réponses des candidats à la présidentielle : Chapitre 2

    Madame Le Pen veut nous remettre en ordre. Ça ne fera pas de mal à la France de ranger un peu les chaussettes qui traînent, nous dit-elle.

    Moi, je veux bien, mais je me demande si elle est vraiment qualifiée pour me donner des leçons de rangement. Car, de toute évidence, elle ne sait pas trier son courrier au point même d'oublier d'y répondre.

    Alors, qu'envisage-t-elle dans son catalogue ? Je l'ai parcouru attentivement, non par admiration littéraire mais pour y chercher la moindre trace d'un quelconque projet pour l'école. Il faut gratter un peu avec un petit pinceau, comme un archéologue, pour exhumer les traces ténues d'une quelconque notion éducative.

    A l'issue de plusieurs heures de recherches, j'ai fini par dénicher deux mentions qui pourraient peut-être s'apparenter à un vague projet éducatif (attention, ça reste à confirmer par les recherches en laboratoire) : "Enseigner dans les écoles l'amour de la France." et, plus loin, "école restaurée". Voilà, avec ça, on est tranquille, ça va tout arranger.

    Alors que retenir du projet de Madame Le Pen pour l'école ? Personnellement, je n'ai retenu qu'une chose : c'est vrai que c'est quand même joli le Mont Saint-Michel, il faudra que j'y retourne.

    Affaire réglée !  Au suivant...

     

    Monsieur Emmanuel Macron 

    Réponses des candidats à la présidentielle : Chapitre 2

    Avec lui, on ne devrait pas être déçu puisqu'il veut tout bouleverser. "Le changement, c'est maintenant !" (Ah, non, pardon, je m'embrouille, ça c'était hier et c'était un autre. Mais il faut dire que la confusion est possible, quand même...)

    Monsieur Macron est différent, il est anti-système ! Il veut faire de la politique autrement, être le symbole du renouveau. Monsieur Macron n'a rien à voir avec ceux qui, auparavant, ont gouverné la France.

    Il n'a rien à voir avec messieurs Le Drian, Valls, De Villepin, Douste-Blazy, Bayrou,... Rien à voir avec tous ses soutiens qui, à un moment ou un autre, ont tous été ministres. Rien à voir, vous dit-il ! Ce n'est tout de même pas sa faute si ces gens-là ont décidé de voter pour lui. Il est anti-système, vous dit-il !

    Sans doute faut-il en conclure que toute cette kyrielle de gens qui ont exercé des responsabilités ces trente dernières années et qui appellent à voter pour lui sont tous des anti-systèmes. Je ne vois pas d'autre hypothèse.

    En tout cas, pour ce qui me concerne, je n'ai pas vu beaucoup de différence entre les méchants candidats du système et le messie du renouveau. Comme les autres, le sauveur des temps modernes n'a pas daigné répondre.

    Nous lui pardonnerons facilement en lisant ses propositions nouvelles du renouveau pour changer les choses qui ne seront plus pareilles. Car, il nous l'affirme : "Le premier chantier sera celui de l'éducation et de la culture."

    Et pour ce chantier considérable, Monsieur Macron n'y va pas par quatre chemins : "Je veux remettre la transmission des savoirs fondamentaux, de notre culture et de nos valeurs au cœur du projet de notre école et de nos universités." Aucune idée de ce que ça peut bien vouloir dire en termes de mesures concrètes mais ça ne devrait froisser personne.

    Heureusement, Monsieur Macron, un peu plus loin, se fait plus précis :

    "Donner les mêmes chances à tous nos enfants : pas plus de 12 élèves par classe dans les CP et CE1 des zones prioritaires." Doit-on en conclure que partout ailleurs, les classes resteront surchargées au-delà de 25 élèves ? Les mêmes chances pour tous, donc, effectivement !

    Enfin, dernière mesure, et pas des moindres : "rétablissement des études dirigées après la classe pour tous les élèves." Traduction : puisque l'école n'est pas assez efficace, faisons de l'école après l'école avec les méthodes de l'école. Brillant !

    On comprend mieux pourquoi Monsieur Macron a préféré ne pas répondre à ma question. Répondre, c'est s'exposer ! Peu importe puisqu'on aura compris l'essentiel de son positionnement, qui est semblable à ses positions sur tous les autres sujets.

    Monsieur Macron n'est ni pour, ni contre ! C'est même tout le contraire !

    Affaire réglée !  Au suivant...

     

    Monsieur Jean-Luc Mélenchon

    Réponses des candidats à la présidentielle : Chapitre 2

    Monsieur Mélenchon veut rendre le pouvoir au peuple. Un serment auquel je ne peux que souscrire ! Sauf que... J'ai du mal à comprendre comment le peuple aura voix au chapitre sous le règne de Monsieur Mélenchon, attendu que, même en pleine campagne, il ne prend pas la peine de répondre au-dit peuple. Car, hélas, je ne suis pas le seul à qui il a adressé une fin de non-recevoir. Beaucoup d'autres citoyens, de collectifs, d'associations l'ont interrogé pour un résultat similaire : un silence assourdissant.

    Cela commence bien mal et n'augure rien de bon.

    Que trouve-t-on sur le sujet qui nous préoccupe dans sa petite brochure ? Une seule chose, hélas, bien peu inspirante : "J'étendrai la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans."

    Comme toujours, on a droit au terme flou de "scolarité obligatoire". Ne jouons pas sur les mots, plaident ses partisans. Monsieur Mélenchon précisera plus tard, affirment-ils. Il n'empêche que tous ces flous, ces imprécisions qu'on précisera plus tard me laissent un drôle d'arrière-goût en bouche. Vous me trouverez peut-être exagérément suspicieux mais, en général, j'ai tendance à préférer que les choses soit précisées avant que je signe un contrat.

    Au reste, arrêtons-nous un instant sur cette mesure et la contradiction particulièrement curieuse qu'elle crée avec une autre proposition : "droit de vote à 16 ans, vote obligatoire et reconnaissance du vote blanc".

    (Vote obligatoire ? On pourra au passage remarquer que ça commence à faire beaucoup "d'obligatoire" dans la société de liberté du peuple qu'on essaye  de nous vendre. Une liberté, une "force du peuple", qui dès le premier abord, paraît tout de même bien encadrée.)

    Ne voyez-vous pas l'incohérence totale entre les deux propositions ? D'un côté, "scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans" et de l'autre "droit de vote à 16 ans".

    Il me semble (arrêtez-moi si je dis une bêtise) que dans une démocratie, donner le droit de vote à quelqu'un, c'est lui reconnaître l'entièreté de ses droits civiques, et par-là même, le reconnaître émancipé et citoyen à part entière.

    On aura donc, entre 16 et 18 ans, une catégorie de sous-citoyens, qui auront la reconnaissance officielle que leur maturité leur permet de voter, mais qui devront tout de même obligatoirement poursuivre une scolarité. Étrange hiatus !

    En soulevant le problème autrement, on aura des citoyens à qui on donnera le droit de vote mais qui auront une analyse politique limitée au programme officiel de l’Éducation Nationale, le fameux socle commun. Autrement dit, on donnera le droit de vote à des citoyens maintenus sous influence. Rien ne vous choque ?

    A l'instar du reste de son programme, les projets éducatifs de Monsieur Mélenchon sont particulièrement flous et ouverts à de nombreuses interprétations. Prenons un galimatias de grands principes qui claquent, Mélenchon bien tout ça et on obtient une salade composée qui devrait faire l'affaire pour que le peuple tombe dans le panneau sans voir la supercherie.

    On l'aura compris, comme les autres, soit Monsieur Mélenchon n'a pas réfléchi au sujet, soit il attendra d'être élu pour nous dévoiler ses projets réels.

    Affaire réglée ! Au suivant...

     

    A vrai dire, cette fois, il n'y a pas de suivants !

    Pardon pour les petits candidats avec lesquels je ne veux pas être offensant mais on sait tous, qu'on le regrette ou non, que les mesures qu'ils proposent n'ont guère d'importance tant elles ont peu de chances d'être appliquées un jour. Par surcroît, aucun d'entre eux ne s'est précipité non plus pour répondre, ce qui aurait pourtant permis de leur offrir ici une tribune supplémentaire.

    Quelle conclusion tirer de ma tentative avortée d'établir un dialogue constructif avec ceux qui mendient nos voix ? Pour ce qui me concerne, la conclusion est toute simple. Si ces messieurs-dames ne daignent pas faire l'effort de s'expliquer auprès de leurs électeurs, je ne vois pas pourquoi l'électeur que je suis perdrait du temps à accréditer leur système moisissant.

    Je suis peut-être un peu vieille France, un peu tatillon, mais je considère leur absence de réponse comme un manque total de respect et de savoir-vivre. Et face à des menteurs patentés, qui refusent de perdre du temps avec le plébéien que je suis, il ne me reste qu'une alternative : l'abstention !

    Même l'argument éculé du "faut voter quand même, au moins pour le moins pire" n'aura aucune prise sur moi pour la bonne raison que je considère que dans cette collection qu'on nous soumet, il n'y a pas de moins pire.

    Tous, sans exception, m'apparaissent à un titre ou à un autre, comme des dangers pour notre pays, notre démocratie et nos libertés. Je refuse de cautionner ce système oligarchique dont aucun d'entre eux ne souhaite réellement sortir.

    Dimanche, j'irai faire une belle randonnée dans la nature et je ne reviendrai que quand je serai absolument certains que tous les bureaux de vote sont fermés.

     

     

     

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  • Petit préambule : Dans mon p'tit bouquin, j'ai interpellé les candidats à l'élection présidentielle pour leur demander de me détailler leurs ambitions pour l'école.

    Le sujet de l'éducation est d'importance, voire primordiale, nous en sommes tous d'accord. Alors, avant de voter, on aimerait bien connaître la vision d'avenir que portent ceux qui réclament nos suffrages.

    Le plus simple pour savoir ce que quelqu'un pense, c'est encore de lui poser la question. Même s'il ne répond pas, ou s'il répond à côté, ça nous donne déjà une petite idée de l'importance qu'il accorde au sujet.

    J'ai donc posé la même question à tous les candidats en joignant à mon livre ce courrier :

     

    Alors, qui répondra ? Et surtout quoi ?

     

    Premier Candidat

     

    A notre grand concours "qui qui répondra l'premier ?", le gagnant est..

     

    Réponses des candidats à la présidentielle : Chapitre 1

    François Fillon

     

    Pas très étonnant, finalement. Le type est aux abois, il faut bien essayer de grappiller toutes les voix possibles. Et ça se sent dans son ton d'une politesse qui en remontrerait à n'importe quel interlocuteur de l'Éducation Nationale (enfin, en tout cas, la plupart de ceux avec qui j'ai eu la joie d'échanger).

    Que nous dit donc l'ancien Ministre de l'Éducation Nationale et ancien Premier Ministre ? (Des titres qui prouvent à n'en pas douter qu'il s'y connaît ou je ne m'y connais pas !)

    Je vous laisse le découvrir :

    Vous le voyez, Monsieur Fillon ne ménage pas ses efforts pour me convaincre.

    17 lignes en tout (j'ai compté le "Cher Monsieur", ne soyons pas mesquins), dont à peine 6 pour développer son projet éducatif.

    Deux solutions : soit Monsieur Fillon s'en fout, soit il s'en contrefout. Soit le thème de l'éducation ne l'intéresse pas, soit répondre à ma question ne l'intéresse pas.

    6 lignes contre 372 pages !!!!!

    Avouons tout de même que la réponse manque un peu de profondeur et n'est pas vraiment à la hauteur de l'enjeu. Si ce courrier était destiné à m'inciter à voter pour lui, c'est un peu court. Une telle désinvolture risque surtout de m'inciter à aller me promener dans les bois ce jour-là.

    Voilà un "service minimum" qui s'apparente surtout à un triste gâchis d'encre et de papier. J'ai bien compris que Monsieur Fillon n'avait pas grand-chose à me dire, aussi, il aurait pu faire l'économie d'un timbre. Ça lui aurait évité de jeter de l'argent par les fenêtres.

    Mais on a déjà cru comprendre que l'argent ne lui coûte pas cher puisqu'en général, c'est le nôtre.

    Une coïncidence amusante fait que j'ai reçu ce courrier le même jour que ma carte d'électeur. J'en ris encore !

    Il convient également de préciser que l'enveloppe qui contenait cette précieuse missive était fort discrète, sans mention d'expéditeur, sans logo ni quoi que ce soit qui aurait permis d'identifier sa provenance.

    C'est parce que, voyez-vous, on se parle entre quat'z'yeux, d'homme à homme, loin des regards (et peut-être aussi qu'une certaine paranoïa due aux circonstances pousse à se méfier des postiers indiscrets ?).

    Mais analysons désormais, comme nous aimons le faire, les termes de ce courrier.

    "Dans mon combat (...), je suis heureux de pouvoir compter sur votre soutien."

    Oh, là ! On se calme, Fanfan ! Mon soutien, pour l'instant, je le garde bien au fond de ma poche. Et au vu de ces ambitieuses ambitions, il y a peu de chances qu'il soit le gagnant de la loterie.

    M'enfin... Si ça peut le consoler, les autres me semblent mal partis aussi...

    "Soyez assuré que votre livre viendra enrichir ma réflexion."

    Qu'est-ce que vous dites de ça ? C'est pas la classe ? Figurez-vous que je vais lui enrichir la réflexion ! Non mais, alors, hein...

    On notera qu'en toute fin de son courrier, il a pris le temps de griffonner lui-même, de sa main altière et assurée, un gentil petit mot personnel : "Bien à vous, blee blee". (Ah, non, pardon, la fin, c'est sa signature)

    On notera également que dès le début de son message bouleversant, Monsieur Fillon m'avertit qu'il a "personnellement pris connaissance" de l'ouvrage. Il ne prétend pas l'avoir lu, rendons-lui la justice de ne pas me le laisser croire. Pour une fois, on ne pourra pas le prendre en flagrant délit de mensonge.

    Les mots sont importants ! "Pris connaissance" ! En regardant la couverture, peut-être, mais sûrement pas en le feuilletant. Car s'il l'avait feuilleté, il serait sans doute un peu moins sûr de mon soutien. Et en "prenant connaissance" du chapitre 19, où un passage peu à son avantage lui est consacré, il aurait sans doute un peu moins tenu à me "remercier très sincèrement".

    Sans vouloir tirer sur l'ambulance, je m'étonne que l'indispensable Pénélope n'ait pas pris le temps de lui fournir une fiche de lecture. Il paraît qu'elle les fait très bien.

    Penchons-nous à présent sur les ébouriffantes réformes que Monsieur Fillon envisage (ça ne devrait pas nous prendre longtemps) :

    1 - "Recentrer l'Éducation sur son objectif premier, l'apprentissage des fondamentaux."

    Comment ? Par quels moyens ? Quelles réformes ? On ne sait pas. Votez pour moi, vous verrez bien après.

    2 - "S'assurer que tous les élèves les maîtrisent à la sortie du système scolaire".

    Mêmes questions que précédemment. De belles déclarations d'intention mais que c'est flou, tout ça, que c'est flou...

    3 - "La priorité sera de donner plus d'autonomie aux établissements scolaires".

    Soit ! Pourquoi pas ? Mais après ? Comment concilier et emboîter "l'objectif premier" cité plus haut avec cette "priorité" ? Parce que le recentrage sur les fondamentaux sous-entend plutôt une forme de dirigisme (au moins sur les programmes) peu compatible avec plus d'autonomie. Des éclaircissements ? Non ! Votez pour moi, j'éclaircirai plus tard.

    4 - "Soutenir concrètement les enseignants".

    Bien sûr, il ne s'agirait pas de les oublier. Je suis certain que ceux d'entre eux qui lisent ces lignes seront ravis de savoir qu'ils seront "concrètement soutenus". Nul doute que ça va leur changer la vie. On ne sait pas trop comment mais... Dites donc, ils ne vont tout de même pas venir se plaindre. Pour une fois qu'on leur propose du concret !

    5 - "Faire commencer la scolarité obligatoire à 5 ans au lieu de 6 ans."

    Là, il faut bien avouer que cette petite phrase nous grattouille un peu.

    D'abord, parce qu'une fois de plus, on mélange allégrement scolarité obligatoire et instruction obligatoire. Un flou savamment entretenu qui ne dit jamais rien de bon.

    Ensuite, parce que, franchement, est-ce vraiment une priorité absolue de vouloir rendre obligatoire quelque chose qui est pratiqué par plus de 95% de la population ? A quoi ce genre de mesure, quel que soit le mal ou le bien qu'on en pense, à quoi ce genre de mesure peut-il servir ?

    Comment quelque chose qui est déjà appliqué en masse pourrait profondément changer les défaillances de l'école par la magie d'une obligation ? Comment imposer un peu plus tôt ou un peu plus tard un système en panne permettrait-il de le faire aller mieux ?

    Proposer ce genre de mesure (par surcroît en réponse à un livre qui établit la faillite du système), c'est avouer qu'on n'a rien compris aux problèmes de l'éducation en France (mais nous le savions déjà).

    Et voilà ! N'en demandez pas plus, on a fait le tour !

    Votre boucher habituel vous aurait sûrement dit : "Y'a un peu plus, j'vous l'mets quand même !" mais pas Monsieur Fillon. Avec Monsieur Fillon, y'a pas plus ! Et devant son étal, on reste sur notre faim.

    Du vide, du flou, de l'imprécis, de l'inutile... Force est de reconnaître qu'avec un programme aussi touffu, écrire plus de six lignes aurait été du remplissage.

    On pourra toujours venir me dire que ce n'est pas là tout son programme, qu'en meeting, il dit bien d'autres choses. Peut-être... Il n'empêche...

    Si Monsieur Fillon avait vraiment un programme pour l'école, que ne me l'a-t-il exposé en détail ? Je lui en ai laissé toute latitude et je l'y avais même invité. 

    Comme il n'a pas choisi de le faire, je suis obligé de considérer tout ce qu'il dira en meetings, débats ou interviews comme des "paroles, paroles, paroles, paroles, toujours et encore des paroles " qu'il "sème au vent".

    La seule source officielle dont je dispose pour juger (et dont on ne peut pas douter qu'elle reflète son exacte pensée), c'est bien ce courrier qui porte sa signature personnelle. Et dans ce courrier, il n'y a rien d'autre que les points énumérés ci-dessus, soit vraiment pas grand-chose.

    Donc, pour ce candidat-là, c'est fait !

    Nous sommes fixés, ce n'est pas sur lui qu'il faudra compter (à moins que cet interminable catalogue de mesures de bon sens, précises et chiffrées, détaillées et exhaustives n'ait réussi à vous convaincre).

    6 lignes contre 372 pages !!!!

    Allez ! Assez perdu de temps !

     

    Au suivant...

     

     

     

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  • Résumé des épisodes précédents :

    Au mois de novembre 2016, exaspéré par la mauvaise foi, les décisions iniques et la dérive antidémocratique de notre Ministre du grand Bazar National, j'avais choisi la solution radicale : celle de la collision frontale.
    Je lui avais donc envoyé une petite lettre, comme vous vous en souvenez certainement si vous avez suivi le feuilleton. Dans le cas contraire, tout est raconté en détail dans cet article.

    A ce jour où en sommes-nous ? Je vous laisse le découvrir et vous allez voir que, comme à son habitude, l'Éducation Nationale ne nous décevra pas.

    Le pipeau officiel !

    Voilà déjà quatre mois ! Quatre longs mois que nous attendons avec impatience de pouvoir nous délecter de la prose bouleversante de notre Ministre. Enfin, pas tout-à-fait ! Car j'avais déjà reçu une "première partie" de réponse comme je l'ai raconté dans mon p'tit bouquin.

    Madame Eléonore Slama, chef de cabinet, m'y annonçait courtoisement que, d'une délicate tape de ses souliers Louboutin, elle avait expédié le ballon de l'autre côté de la ligne blanche : à la Direction des Affaires Juridiques.

    Me voilà donc entre les mains du "Bureau des consultations et contentieux relatifs aux établissements et à la vie scolaire". Beurk ! Mais que sont donc tous ces vilains mots qui ne me concernent pas ? "Établissements" ? "Vie scolaire" ?

    J'ai donc reçu de la part de ce service un courrier à la teneur... Disons, étonnante. Non seulement on ne répond pas à mes questions légitimes, mais de plus, on mentionne des articles de loi qui ne correspondent pas à mon cas et s'apparentent pour le moins à une tentative d'intimidation.

    Mais voyez vous-même :

    Étudions donc point par point ce somptueux collier de perles.

    - "Par courrier du 4 novembre 2016, vous m'avez fait part (...)"

    Et non, raté ! Je n'ai pas fait part de quoi que ce soit à cette dame pour la bonne raison que le 4 novembre, j'ignorais même jusqu'à son existence. Et vous me croirez si vous voulez mais je m'en portais pourtant très bien.

    C'est bien à la ministre que je me suis adressé et je ne vais pas me gêner pour lui rappeler dans mon courrier en retour (voir plus bas).

    - "L'exigence que la progression retenue pour l'instruction dans la famille permette à chaque enfant d'âge scolaire d'acquérir à 16 ans les éléments du socle commun a été introduite par le décret n° 2009-259 du 5 mars 2009."

    Voilà une information intéressante que nous livre Madame Moreau. Car, en m'affirmant que cette exigence date de 2009, soit 4 ans après l'invention du socle commun, soit un an après qu'il n'ait pas été évalué comme la loi le stipule (et comme l'ont regretté des députés dans un rapport parlementaire), elle avoue implicitement qu'on a décidé d'imposer un dispositif à cette date illégal.

    Ce qui signifie qu'un gouvernement, normalement uniquement muni du pouvoir exécutif, a donc établi une obligation législative par décret, sans lui-même respecter préalablement la loi et la nécessaire communication au public.

    Vous avez dit démocratie ?

    Le dispositif du socle commun n'a donc aucune légitimité républicaine, comme on voudrait nous le faire croire. Il n'est qu'un magma nauséeux, idéologiquement adopté et despotiquement imposé par quelques-uns au mépris du plus grand nombre. L'inverse même d'un dispositif démocratique.

    Un programme unique et obligatoire, décidé unilatéralement dans le secret des cabinets et imposé à tous les enfants... Dans certains régimes, on appelle cela de la propagande ou du lavage de cerveau. En France, on appelle cela le socle commun. Allez comprendre...

    Pour ce qui me concerne, cela me dégage de toute obligation de respecter ce carcan tyrannique qu'on voudrait m'imposer. Non, je ne respecterai ni les attendus de fin de cycle, ni même le contenu du socle commun.

    J'irai bien au-delà, mais au rythme que je veux, comme tous les parents qui instruisent en famille !

    - "Le décret du 28 octobre 2016 ne fait, sur ce point, que préciser que l'acquisition des connaissances et des compétences doit être progressive et continue."

    Faux ! Il ne fait pas que ça, il introduit également une rupture de l'égalité républicaine en soumettant les parents qui instruisent en famille ou les écoles hors contrat à conduire leurs "élèves" à la "maîtrise de l'ensemble des exigences du socle commun." (Art. D. 131-12, code de l'éducation)

    Quand dans le même temps, les enseignants en charge d'enfants scolarisés n'ont, eux, pour obligation que de leur faire acquérir "au meilleur niveau de maîtrise possible" le socle commun. (Art. D. 332-2, code de l'éducation)

    C'est bien l'un des problèmes de ce décret. Cette disposition est totalement discriminatoire selon la définition pénale elle-même :

    "Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée." (Article 225-1 du code pénal)

    Or, c'est bien à cause de nos convictions politiques (le choix de la non-scolarisation) qu'on veut nous imposer une obligation de résultat qui n'existe pour personne d'autre. La discrimination est patente et nous offre toute latitude pour porter plainte.

    - "Ces dispositions s'appliquent à tous les responsables légaux des enfants qui reçoivent une instruction dans la famille et leur application n'est pas soumise à la présentation par le gouvernement d'un rapport au parlement, blablabla, blablabla,..."

    Pas la peine de me faire la morale. Je vous parle, Madame, de désobéissance civile.

    Un concept qui semble échapper à sa vision étriquée de fonctionnaire bornée et qui veut que, quand un gouvernement ne respecte pas la loi, les citoyens sont dispensés d'obéir à ce gouvernement devenu illégitime.

    Je sais donc fort bien que "leur application n'est pas soumise, gnagnagna" mais je refuse obstinément de me plier à un dispositif tout aussi obstinément illégal. Cela me semble assez clair, non ?

    Apparemment pas pour l'EN qui ne comprend visiblement pas plus ce point de vue que le reste.

    - "J'appelle votre attention sur le fait que l'article L. 131-10 du code de l'éducation prévoit que si les résultats du contrôle sont jugés insuffisant, les parents sont mis en demeure, etc, etc."

    Merci mais la loi, je la connais par cœur (Et nous en reparlerons d'ailleurs un peu plus bas). Alors, c'est très gentil mais je ne vois pas le rapport. Il n'est pas question, en l’occurrence, de contrôle insuffisant.

    Elle pourrait tout aussi bien attirer mon attention sur le fait que la pêche est soumise à l'acquisition d'une licence, ou sur le fait que le code de la route stipule qu'il faut s'arrêter au feu rouge. Ça aurait à peu près autant de rapport.

    Il faut les comprendre. Ils ne disposent pas des articles de loi dont ils rêvent pour mettre au pas les insoumis scolaires. Alors, ils sortent de leur chapeau le moindre bout de texte qui pourrait me laisser croire que je vais finir en prison.

    Mais...

    Que dois-je comprendre ? Est-ce que, parce que j'ai eu l'outrecuidance de demander des comptes démocratiquement, je risquerais de me retrouver avec un contrôle jugé insuffisant ? Puisque ce dont on me parle n'a pas de rapport avec mon cas, je suis bien obligé de conclure qu'il s'agit d'une sorte... d'avertissement.

    En effet, cette citation d'une partie (judicieusement choisie !) de l'article L. 131-10, puis du L. 131-11 du code de l'éducation, qui reprend seulement les dispositions pénales prévues en cas de contrôle jugé insuffisant (cas qui n'est pas le nôtre, en l'espèce) n'a aucune raison de figurer ici, à moins de vouloir y voir une manière de menace.

    Que faut-il comprendre si, lorsqu'on questionne le ministère sur un sujet qui n'a aucun rapport, on reçoit pour seule réponse la mention d'éventuelles sanctions qui s'appliqueraient éventuellement à l'avenir ?

    Pour ma part, on ne m'empêchera pas d'y voir une manœuvre dilatoire, doublée d'une discrète menace destinée à m'effrayer, ce qui est tout simplement scandaleux.

    - "Par ailleurs, l'opposition de la famille aux contrôles pédagogiques constitue une infraction (article 227-17 du code pénal), que cette opposition se traduise par un refus du contrôle ou par des entraves manifestes à son déroulement."

    Là, on atteint des sommets !!!!!!! Quelques académies avaient osé mais à ma connaissance, pas encore le ministère. Baste ! C'est carrément le service juridique qui me l'affirme. C'est dire si leur parole n'est pas à mettre en doute.

    Sauf que là aussi, c'est faux ! Archi-faux ! Cette affirmation est parfaitement fantaisiste et ne repose sur aucun texte légal ! Il s'agit d'un mensonge caractérisé parfaitement inacceptable. Quel dommage pour un service juridique de ne rien connaître à la loi une fois de plus.

    L'article du code pénal cité n'a strictement rien à voir. Il n'est en aucune façon rattaché au code de l'éducation et, par surcroît, il ne parle absolument pas d'opposition aux contrôles, comme vous pouvez le constater :

    "Le fait, par le père ou la mère, de se soustraire, sans motif légitime, à ses obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant mineur est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende." (Art. 227-17 du code pénal)

    Il s'agit donc d'un article généraliste, qui s'applique à tous les parents, sur une multitude possible de sujets. Et qui, pour être "activé" a besoin au minimum auparavant d'une enquête sociale, voire judiciaire. Vous noterez, du reste, qu'il parle de "compromettre (...) l'éducation" et en aucune manière l'instruction. Ce n'est pas une simple nuance, c'est une différence juridique essentielle.

    En revanche, l'article L. 131-11 du code de l'éducation stipule, lui, très clairement :

    "Les manquements aux obligations résultant des articles L. 131-10 et L. 442-2 du présent code sont sanctionnés par les dispositions des articles 227-17-1 et 227-17-2 du code pénal, ci-après reproduites : (...)"

    On ne peut pas être plus limpide : les manquements aux obligations de l'article L131-10 (celui, donc, qui parle des contrôles) tombent sous le coup des articles cités. Et d' aucun autre !

    Or, l'article 227-17-1 ne parle pas de ce qu'on prétend, jugez-en vous même :

    " Art. 227-17-1.-Le fait, par les parents d'un enfant ou toute personne exerçant à son égard l'autorité parentale ou une autorité de fait de façon continue, de ne pas l'inscrire dans un établissement d'enseignement, sans excuse valable, en dépit d'une mise en demeure de l'inspecteur d'académie, est puni de six mois d'emprisonnement et de 7500 euros d'amende."

    (C'est celui qu'on nous avait déjà cité. Forcément, parce qu'il n'y a pas d'autres sanctions pénales prévues.)

    Quant à l'article 227-17-2, il concerne les personnes morales (c'est-à-dire pas nous) :

    " Art. 227-17-2.-Les personnes morales déclarées responsables pénalement, dans les conditions prévues par l'article 121-2, des infractions définies aux articles 227-15 à 227-17-1 encourent, outre l'amende suivant les modalités prévues par l'article 131-38, les peines prévues par l'article 131-39."

    Par sa fonction éminemment respectable, le service juridique du ministère apparaît comme une autorité compétente. Simple citoyen, j'apparais forcément moins compétent. Nous avons donc bien d'un côté une autorité autorisée et de l'autre un quidam quelconque qui n'y connaît rien en droit.

    Et que croyez-vous que fasse l'autorité autorisée. Et bien, elle MENT ! Tout simplement ! Elle ment sciemment pour imposer des obligations légales qui n'existent pas. Elle profite, elle abuse de sa fonction pour délivrer au simple citoyen que je suis une fausse information destinée à altérer mon jugement.

    Quand un service public, spécialisé dans les affaires juridiques, répond à un citoyen censé être moins spécialiste que lui, en brandissant des lois pénales qui ne le concernent en rien pour l'inciter à renoncer à sa requête, nous entrons de plain-pied dans la définition de l'abus de faiblesse tel qu'énoncé dans l'article 223-15-2 du code pénal :

    "Est puni de trois ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende l'abus frauduleux de l'état d'ignorance (…) d'une personne (…) résultant (…) de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire ( …) cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables."

    La citation de cet article du code pénal relève donc d'un manquement grave : la fonction même de ce service m'interdisant de croire qu'il ne connaît pas la loi, je suis donc obligé d'en conclure à un mensonge volontaire. Madame Catherine Moreau vient donc de se rendre coupable d'une infraction pénale.

    - "Je vous prie, Monsieur, de recevoir mes salutations."

    Cette fois, on n'est plus dans le juridique, on est dans l'humain. On devine dans cette formule lapidaire, réduite à sa plus simple expression, un certain agacement de Madame Catherine Moreau.

    Car n'oublions pas que j'ai eu le culot (le toupet !) de poser une question qui dérange l'administration. Ce qui m'interdit apparemment de recevoir des salutations "distinguées", "respectueuses" ou même simplement "sincères". Non, ce serait faire trop d'honneur à un insoumis de mon espèce.

    Nous pouvons donc convenir ensemble que leur incompétence juridique se double d'une incorrection, d'une impolitesse et d'une incompétence aux rapports humains.

    Et ce sont ces gens-là qui veulent venir vérifier chez moi tous les ans si mon fils est apte à la vie en société, s'il est poli et s'il dit bonjour à la dame ?

    Conclusion :

    A une question simple, l'Éducation Nationale est incapable de fournir une réponse simple. Si l'on schématise cet échange de courrier, on en arrive à ce triste tableau :

    Question simple : "Où sont les rapports d'évaluation du socle commun ?"

    Réponse : "Le contrôle est obligatoire ! Et vous pouvez être condamné !"

    Quatre mois ! Quatre mois pour en arriver là !

    Non seulement on ne répond pas à la question, non seulement on me tartine le même salmigondis auquel on a droit depuis des mois, mais en plus, on me brandit des articles de loi que je connais déjà et qui n'ont aucun rapport avec ma requête. Tout en glissant au passage une menace à peine voilée. (vu la solidité juridique de leurs arguments, croyez bien que je tremble)

    J'ai lu ici ou là que certains pensaient qu'il est préférable de céder aux exigences de l'Éducation Nationale pour montrer notre bonne volonté. Que, finalement, ce décret, c'est pas si grave et que, si on collabore bien gentiment, l'Éducation Nationale saura faire preuve de magnanimité.

    Pour ce qui me concerne, je crois que cette lettre est la preuve qu'aucune discussion n'est possible avec l'Éducation Nationale. L'Éducation Nationale ne veut pas répondre aux questions, elle refuse de rendre des comptes et préfère la coercition et la menace. Aucun compromis, aucune collaboration n'est possible dans ces conditions.

    L'Éducation Nationale ne cherche qu'à imposer, à contraindre.

    Aujourd'hui, ce sont les exigences de ce décret-là qu'elle veut imposer. C'est déjà trop pour nous. Mais demain ? Si, comme le prêchent certains esprits collaborateurs, nous avons la faiblesse de céder à leurs actuelles exigences, déjà insanes, quelles seront les suivantes ?

    Ce courrier, vous ne pouvez que le constater comme moi, est la preuve évidente et manifeste que l’Éducation Nationale est bien devenue une dictature.

    Croyez-vous que je puisse en rester là ? Ce serait mal me connaître. Ma bonne éducation m'oblige à répondre à cette chère Catherine Moreau, qui doit certainement être morte d'inquiétude de ne pas avoir de mes nouvelles.

    Qu'elle se rassure, les nouvelles arrivent !

    D'abord, sous la forme d'un petit mot chaleureux, pour l'assurer que je pense à elle :

    (Vous noterez qu'avec malice, j'ai repris la structure et les formulations de leur courrier. Ça m'amuse même si je suis à peu près persuadé qu'ils ne s'en rendront pas compte...)

    Ensuite, sous la forme d'une saisine que j'ai déposé chez le Défenseur des Droits. En me gardant bien de la prévenir, évidemment, car je ne voudrais pas la priver du plaisir de la surprise :

    (Notez au passage que Monsieur Toubon me rappelle fort gentiment que je reste en droit de porter plainte et que lui, qui est un homme bien élevé, utilise une formule de politesse réellement polie.)

    Voilà qui nous promet donc beaucoup de joie et d'amusement en perspective et nous allons pouvoir nous délecter encore quelques semaines de ce palpitant feuilleton à suspens.

     

    Dans les prochains épisodes :

    - La réponse à ma relance insistante (j'en bave déjà !).

    - La suite que le Défenseur des Droits souhaitera donner à cette affaire.

     

    Alors, comme on dit à la fin de chaque volet d'une bonne série :

     

    A SUIVRE...

     

     

     

     

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  • Je vous l'avais promis, à l'occasion de la campagne présidentielle qui s'annonce, j'ai décidé de mettre mon petit grain de sel dans les débats.

    Et à quoi va ressembler ce petit grain de sel ? A un livre de 372 pages, qui dresse un constat effarant sur l'état de l'école.

    Et comme je ne suis pas contre un peu de provocation, je l'ai intitulé :

    Education Nationale : la grande imposture                    Education Nationale : la grande imposture

    Première de couverture                                      Quatrième de couverture

     

    Que trouve-t-on dans ce livre ?

    Plein d'arguments contre le décret n°2016-1452, ainsi que des moyens et astuces pour le tourner à notre avantage.

    Plein de preuves de la faillite de l'école, qui justifient amplement notre choix de non-scolarisation. Plein de preuves de la mauvaise foi et de l'incompétence de ceux qui dirigent l'Éducation Nationale, plein de rapports  officiels disséqués (seize rapports ou études !).

    On y retrouvera même quelques-uns des guignols hommes d’État qui vont nous demander de voter pour eux. Autant savoir ce dont ils sont capables (au moins dans le domaine de l'éducation) avant de passer dans l'isoloir, non ?

    Cerise sur le gâteau, j'interpelle ces candidats et je leur enverrai un exemplaire à tous pour obtenir des réponses de leur part. Évidemment, toutes leurs réponses, si réponses il y a, seront publiées sur ce blog. On risque de bien s'amuser.

    Bref, une arme de destruction massive pour se défendre, asseoir ses convictions ou s'informer sur la réalité d'un système éducatif qu'on essaye de nous imposer.

     

     A qui est destiné ce livre ?

    A tous ceux qui auraient besoin d'arguments solides pour affronter les préjugés, suspicions, jugements, etc.

    Si vos amis, votre famille ou qui que ce soit vous demandent pourquoi vous ne scolarisez pas vos enfants, ce bilan vous donnera suffisamment d'aplomb pour asseoir votre conviction sur des preuves irréfutables.

    A tous ceux qui veulent défendre leurs droits et qui n'ont pas d'autre souhait que de vivre des contrôles respectueux.

    Plusieurs astuces, des idées d'actions concrètes et des modèles de courriers vous aideront, si vous en avez besoin, à faire respecter les dispositions légales que vos interlocuteurs pourraient avoir la négligence d'oublier.

    A tous ceux qui voudraient s'informer sérieusement sur les dernières études ou rapports officiels. Nombreux, ils sont répertoriés dans ces pages et ils établissent un état des lieux objectif de la catastrophe éducative nationale, ainsi que de l'incompétence des politiques de tous bords à régler les problèmes.

    La presse ne rapporte que partiellement et rarement les résultats de ces études. Rien de tel que de les consulter soi-même et d'en conserver les traces.

    A tous ceux qui seraient en "délicatesse" avec les représentants de l'institution, qu'ils soient DASEN, inspecteurs, professeurs ou autres.

    Face à ceux qui se permettraient d'être un peu pédants, voire donneurs de leçons ou franchement autoritaires (ce n'est pas le cas de tous, heureusement, mais ils existent), il sera facile de leur mettre sous le nez un pavé qui rend compte de tous leurs manquements.

    Enfin, à tous ceux qui aiment ce blog et qui ont envie de ranger dans leur bibliothèque quelques-unes de mes lignes.

    Les lecteurs fidèles retrouveront certains articles publiés ici mais aussi, mais surtout, de très nombreuses pages inédites.

    Rappelez-vous, nous avions interpellé la ministre dans cet article. Vous y découvrirez sa réponse !

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    Paru depuis le 27 février 2017. Le prix de vente est de 19 € !

     

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    Vous pouvez le commander directement sur le site de l'éditeur :

    Education Nationale : la grande imposture

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    [N.B. : Comme vous le savez, je n'invente pas les informations que je vous livre et je vous fournis toujours les sources. Pour consulter celles du livre (près de 120 sources différentes), un index en version PDF, où vous pourrez cliquer sur les liens, est disponible sur le site de l'éditeur] :

    INDEX DES SOURCES AVEC LIENS ACTIFS

     

     

     

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  • Chez nous, on déteste la publicité. On ne regarde pas la télévision, on a des tonnes de bloqueurs sur nos ordinateurs. C'est tout juste si on ne ferme pas les yeux dans la rue pour ne pas voir les affiches.

    Mais pour une fois, on va faire une très grosse et très grave entorse à nos principes. Comme quoi, personne n'est parfait !

    Pour une fois, on va utiliser, nous aussi, les armes des puissants (mais en moins puissant). Non mais !

    Sauf que si les grandes sociétés utilisent la pub pour promouvoir des saucissons, des consoles de jeux ou des figurines en plastique, nous, nous utilisons notre modeste média pour vous vanter des mots.

    De simples mots (fort bien choisis), qui s'ajoutent pour former des phrases (fort bien tournées), qui toutes ensemble se réunissent en un livre (fort bien troussé). Pas de produits dérivés, juste du rêve littéraire.

    Comme les auteurs ne vivent pas que d'azote et d'oxygène, et que par moments, ils ont besoin de grignoter un petit quignon de pain, je me permets l'audace de vous suggérer, bien modestement, de vous rendre acquéreur d'un excellent livre pour la jeunesse.

    Non à la pub ! Mais...

    ( Pour en savoir plus, cliquez sur l'image)

    Il s'agit du premier roman d'une série intitulée Au-delà du Vortex, destinée à des pré-ados, à partir de 10 ans (et plutôt bons lecteurs mais dans le cas contraire, rien n'empêche de le lire avec eux).

    Qu'est-ce qu'on y trouve dedans ?

    Du suspens, du mystère, du suspens, de l'aventure et du suspens.

    Trois jeunes amis, d'environ 13 ans (dont on se demande bien quand ils vont à l'école) ont pour habitude de passer tous leurs loisirs dans le vieux château abandonné de leur village de campagne. Grâce à une entrée secrète, ils sont les seuls à fréquenter ces vieux murs lézardés, ces souterrains à demi effondrés, ces immenses salles voûtées,... Mais un jour, un inconnu devient propriétaire du château. Et il semble qu'il y trame des choses étranges.

    Les trois héros vont se lancer dans une fascinante enquête pour percer les secrets de ce Monsieur Jourdan et ils n'ont pas encore idée des découvertes prodigieuses qu'ils vont faire.

    Vous l'aurez compris, c'est un bouquin plein de mystères mystérieux.

    Pour avoir un petit aperçu, voici des extraits du chapitre 1:

     

     

    Il s'agit d'une série de science-fiction "vintage" dont l'action se déroule en 1973, ce qui crée un décalage entre les technologies futuristes et les appareils vieillots et dépassés.

    Et ce qui permet au moins "récents" d'entre nous de se rappeler avec nostalgie de ces bons vieux papiers peints à grosses fleurs colorées, de ces voitures rustiques aux formes anguleuses, de ces inoubliables téléphones à cadran tournant, des sous-pulls en nylon à cols roulés, des pantalons pattes d'éph' et des coiffures improbables.

    Huit tomes sont déjà prévus. Le prochain sortira en janvier 2017 et les suivants au rythme d'un par trimestre. De quoi vivre de longues heures de lecture, de rêve et d'évasion avec des aventures échevelées, rocambolesques et trépidantes.

    Oh, je vous entends d'ici, vous allez me dire que ça n'a aucun rapport avec l'Instruction en Famille. Bien sûr que ça a un rapport.

    D'abord, même si ce n'est jamais précisé, on dirait bien que les trois héros ne mettent pas souvent les pieds en classe.

    Et puis, ça a un rapport puisqu'on en parle sur ce blog (mauvaise foi ? Moui, peut-être mais ça m'étonnerait).

    Pour en savoir plus sur ce premier épisode et ses suites, il y a le site de l'éditeur :

    (cliquez sur l'image)

    Non à la pub !

     

    ainsi que sa page Facebook :

    (cliquez sur l'image)

    Non à la pub !

    On pourra toujours dire que je ne suis pas très objectif, mais c'est un bouquin qui vaut vraiment le coup d'être connu et qui n'a pas d'autre ambition que d'offrir du plaisir aux pré-ados sans les prendre pour des ânes.

    On peut le commander directement ICI !

    Noël approche à grands pas, il est temps de remplir la hotte.

     

     

     

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