• Labo d'archéologie : les Egyptiens

    ... les Égyptiens

     

     

    L’Égypte, c'est une très longue histoire, comme nous avons eu l'occasion de le voir ici :

    ==> ♦ Labo d'archéologie : l'Egypte ♦

     

    Si les Égyptiens ont pu s'épanouir aussi longtemps, c'est parce qu'ils disposaient sur leur territoire de presque toutes les ressources dont ils avaient besoin. Pour celles qui leur faisaient défaut, ils avaient établi des routes commerciales et les importaient.

    Labo d'archéologie : les Egyptiens

    C'est ainsi qu'ils ont pu prospérer et créer une grande civilisation.

    Mais comment vivaient ses habitants ? Grands bâtisseurs, entourés de dieux nombreux et gouvernés par un monarque puissant, ils vivaient en harmonie avec la nature et surtout, avec leur fleuve sacré, véritable colonne vertébrale du royaume: le Nil.

    Voyons cela en détail :

     Le Nil 

    Labo d'archéologie : les Egyptiens

    © Lemayeur-Alunni

    Le Nil, bien sûr, c'est avant tout une réserve infinie d'eau. C'est important pour les hommes de disposer d'eau et encore plus dans un pays aussi chaud. Pour la puiser, les Égyptiens avaient inventé le chadouf :

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    Mais le vrai trésor du Nil, c'étaient ses inondations. Tous les étés, il débordait de son lit et il déposait sur le sol des boues très fertiles, qu'on appelle le limon. Quand le fleuve se retirait, les paysans semaient et récoltaient sur ces terres humides et riches d'engrais naturel.

    Ces inondations permettaient des récoltes abondantes mais les Égyptiens étaient très dépendants des caprices du fleuve. Quand l'inondation était moins haute que prévue, le rendement était moins élevé et le risque de famine s'installait.

    Labo d'archéologie : les Egyptiens

    En plus de ce qu'ils cultivaient, les Égyptiens trouvaient dans le Nil une ressource inépuisable de nourriture avec les poissons.

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    Et enfin, le fleuve était l'axe de communication principal. Il permettait de se déplacer rapidement du nord au sud du royaume et d'assurer par bateau le transport de marchandises lourdes et en grande quantité.

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    (Transport de céréales et de bétail)                  (Transport de statues et de pierres)

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    (Navire de voyage)

    Le Nil, c'était l'artère vitale de tout le pays. Sans ce fleuve, cette civilisation n'aurait pas existé. Le Nil, c'est l’Égypte et l’Égypte, c'est le Nil.

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    Modes de vie

    L’Égypte est un pays très chaud. C'est pourquoi les Égyptiens portaient peu de vêtements. Ils se contentaient en général d'un simple pagne: une pièce de tissu enroulée autour de la taille. Sauf à de rares occasions, ils marchaient pieds nus.

    La plupart des Égyptiens étaient paysans et pêcheurs. Ils tiraient leur subsistance du fleuve et assuraient les réserves alimentaires du pays tout entier. Souvent, c'est pendant l'inondation, quand ils ne pouvaient plus travailler aux champs, qu'ils partaient chercher un emploi sur les chantiers de Pharaon. Les travaux ne manquaient pas: un temple ici, un tombeau là, un palais ailleurs,...

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    En plus de toute cette main-d’œuvre, le pays avait constamment besoin d'artisans: des sculpteurs, peintres, graveurs, orfèvres, potiers, ébénistes,... Toute une population vivait de ces métiers.

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    © Lemayeur-Alunni

    Les gens logeaient dans des maisons simples, en briques de terre crue le plus souvent :

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    Les murs étaient couverts d'un enduit blanc qui rejetait les rayons du soleil. Les fenêtres étaient très petites pour permettre l'aération mais sans laisser pénétrer la chaleur. Aux heures les moins chaudes, les habitants passaient beaucoup de temps sur le toit plat de leur demeure.

    Coordonner le travail de tous ces hommes, gérer les stocks de nourriture, de matières premières demandait une grande organisation. Les Égyptiens ont donc développé une bureaucratie importante qui constituait la classe moyenne. On formait les enfants au métier de scribe dès leur plus jeune âge.

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    L'écriture des Égyptiens s'appelait les hiéroglyphes. Elle est très compliquée. Au tout début, les hiéroglyphes étaient des idéogrammes. C'est-à-dire que chaque dessin représentait un mot, une idée, un concept. Ensuite, ils ont représenté un son et finalement un alphabet, un peu comme le nôtre.

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    Puis, une classe de grands propriétaires terriens, de marchands, de fonctionnaires royaux s'est développée à son tour. Il s'agissait, après Pharaon et la famille royale, des plus riches Égyptiens.

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    © Lemayeur-Alunni

    Leurs demeures étaient plus sophistiquées, ornées et décorées. Ils possédaient de beaux meubles et des biens précieux.

    Voilà à quoi pouvait ressembler une grande ville comme Memphis ou Thèbes:

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    Pharaon

    Le puissant souverain d’Égypte était un Roi qui régnait sans partage: on l'appelait Pharaon. Ses apparitions étaient très codifiées et chacun pouvait le reconnaître à ses attributs typiques :

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    En public, Pharaon avait toujours la tête couverte. Au quotidien, il portait le Némès, moins chaud et plus confortable. Mais pour les audiences ou apparitions publiques, il coiffait généralement la double couronne d’Égypte : le Pschent. Le sceptre et le fouet étaient des symboles de son pouvoir.

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    Lorsqu'il se déplaçait, il ne passait pas inaperçu. Autour de lui virevoltaient de nombreux conseillers, gardes et serviteurs. Tout cet entourage était également destiné à montrer sa grandeur à son peuple.

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    Pharaon était aussi un chef de guerre. C'était lui qui était chargé de conduire les armées pour défendre le royaume.

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    Au combat, et pour les parades militaires, il coiffait alors la couronne bleue, ou casque de guerre, qu'on appelait le Khépresh.

    Plus qu'un souverain, Pharaon était considéré comme un dieu de son vivant. Et après sa mort, des cultes étaient organisés pour l'honorer et on couvrait ses statues d'offrandes.

    Labo d'archéologie : les Egyptiens

    © Lemayeur-Alunni

    C'est pourquoi, bien avant son décès, les Égyptiens commençaient de construire son tombeau et les temples qui y étaient associés.

     

    Tombeaux, momification et funérailles

    Pendant l'Ancien Empire, les Pharaons se faisaient bâtir des pyramides. C'était un travail gigantesque qui demandait un nombre d'ouvriers considérables.

    Labo d'archéologie : les Egyptiens                     Labo d'archéologie : les Egyptiens

    Malgré le renfort des myriades de paysans pendant la saison de l'inondation, le chantier durait de très nombreuses années, parfois jusqu'à 20 ans.

    Avec le temps, les Pharaons ont abandonné ces constructions mégalomanes et opté pour des tombeaux creusés dans la roche: les hypogées (Attention ! On dit un hypogée). C'est la grande époque de la Vallée des Rois, où l'on a retrouvé plus de 65 tombeaux.

    Labo d'archéologie : les Egyptiens

    Si elles ont perdu en grandeur, les tombes ont gagné en richesse de décoration et en perfection du détail.

    Immédiatement après le trépas de Pharaon ou d'une personne importante, on confiait son corps aux embaumeurs. En premier lieu, les embaumeurs retiraient les viscères (foie, poumons, intestins, estomac) et les déposaient précieusement dans des poteries sculptées: les vases canope. Seul le cœur restait en place. Après avoir fait subir au corps un traitement à base de sel ou de natron pour le conserver, on l'enveloppait dans des bandelettes avant de l'installer dans son cercueil. On appelle le corps ainsi préparé une momie.

    [ A savoir : Contrairement à une idée reçue, la boîte en bois sculpté qui reçoit le corps s'appelle un cercueil et pas un sarcophage. Le sarcophage, c'est la grande cuve dans la tombe, généralement en pierre, parfois en bois, qui reçoit le cercueil . ]

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                                                                                                            © Lemayeur-Alunni

    Les funérailles qui suivaient étaient bien souvent grandioses. On menait le corps de Pharaon au tombeau où l'on accumulait tout ce dont il aurait besoin dans l'au-delà. 

    Labo d'archéologie : les Egyptiens

    Les vases Canopes, utiles à la résurrection du défunt, étaient accompagnés d'ustensiles, meubles et nourriture pour que Pharaon ne manque de rien dans l'autre monde: le Royaume d'Osiris.

    En effet, les Égyptiens croyaient en la vie éternelle et à une sorte de paradis. Selon leurs croyances, l'après-mort se déroulait ainsi:

    Labo d'archéologie : les Egyptiens

    Les Égyptiens croyaient que le cœur contenait l'âme (c'est-à-dire l'esprit, les souvenirs et les sentiments d'un être humain). Pour savoir si la vie d'un homme avait été juste, on procédait au jugement de l'âme.

    Le défunt était conduit à la pesée par Anubis (1), le Dieu qui prend soin des morts et patron des embaumeurs. Anubis déposait le cœur sur le plateau d'une balance. Sur l'autre plateau était posée une plume d'autruche qui symbolisait Maât, Déesse de la vérité et de la justice.

    La pesée avait lieu sous la surveillance de Thot (2), Dieu des scribes, qui notait scrupuleusement les résultats.

    Si le cœur était plus lourd que la plume, c'est que le défunt n'avait pas eu une vie juste et honorable. Ammout, la Grande Dévoreuse, engloutissait alors le cœur, interdisant au défunt l'accès à la vie éternelle.

    Si, au contraire, la balance s'équilibrait, le défunt pouvait se voir ouvrir l'accès au Royaume d'Osiris. C'est alors Horus (3), Dieu protecteur des Pharaons qui le conduisait devant le maître du paradis : Osiris (4), généralement accompagné de ses sœurs Isis et Nephtis.

     

     Dieux

    La mythologie Égyptienne est très compliquée. Elle est polythéiste, c'est-à-dire qu'elle comprend de nombreux Dieux différents. Au fur et à mesure de sa longue histoire, la religion a beaucoup évoluée. Des Dieux ont disparu, d'autres se sont ajoutés.

    Il serait trop long d'en faire une liste complète mais voici les principaux :

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    Si quelques Dieux étaient anthropomorphes (cela signifie qu'ils ressemblaient à des humains), la plupart avaient un visage animal. On les représentaient même parfois sous la forme de l'animal complet.

    Labo d'archéologie : les Egyptiens

    Il faut noter que les Égyptiens étaient convaincus de l'égalité entre hommes et femmes, ce qui se remarque dans le nombre important de Déesses qu'ils honoraient.

    Voilà ! J'espère que vous connaissez mieux les Égyptiens maintenant. Mais comment a-t-on appris tout ce que l'on sait sur eux ? Grâce à une science particulière, qui regroupe les recherches archéologiques et historiques sur ce pays et qu'on appelle: l’Égyptologie.

    Vous avez envie d'en savoir plus sur cette science ? Où et quand elle est née ? Quelles sont les grandes étapes et les grandes découvertes ?
     
     
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    Les planches d'illustrations siglée d'un "© Lemayeur-Alunni" sont tirées de l'ouvrage :

    Pourquoi Comment l'Egypte, édité chez Fleurus Enfants.

    Elles sont l’œuvre de Marie-Christine LEMAYEUR et Bernard ALUNNI.

    Je vous invite à découvrir leur magnifique travail d'illustrations historiques sur leur site :

    Atelier Lemayeur Alunni

     

     
     
     
     
     
     
     
     
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  • Labo scientifique : les Egyptiens

    ... l'Égypte

     

     

    L’Égypte, c'est une grande et longue civilisation qui s'est installée au bord du Nil. Elle a débuté vers 5000 avant J.C. et s'est terminée vers 40 avant J.C. C'est Cléopâtre qui fut la dernière Reine d’Égypte. Cinq mille ans d'histoire, c'est énorme. Pour l'instant, c'est la plus longue de toutes les civilisations qui ont peuplées la Terre.

    Forcément, sur une aussi longue période, il s'est passé beaucoup de choses très différentes.

    On a l'habitude de découper le temps en 3 grandes périodes, qu'on appellent : l'Ancien Empire, le Moyen Empire et le Nouvel Empire. Avant ça, il faut ajouter la période prédynastique et la période Thinite, où naissent les bases du futur royaume. Après ça, la période hellénistique qui marque le déclin définitif de la civilisation Égyptienne.

    En tout, c'est plus de 30 dynasties qui se sont succédées à la tête du pays (une Dynastie, c'est une famille qui règne de père en fils, en général).

    Mais voyons dans le détail :

     Période Prédynastique

    De -4500 à -3000 environ, c'est assez compliqué. Les prémices de ce que nous connaîtrons ensuite se mettent en place lentement. On distingue plusieurs cultures, désignées par le nom des sites où en a retrouvé les traces : la culture de Badari, de Nagada et de Nagada II.

    Labo d'archéologie : L'Egypte

     

    Période Thinite

    Vers -3000, ces différentes cultures se sont regroupées. Il existe donc deux royaumes: la Haute-Égypte et la Basse-Égypte. Attention, quand on regarde la carte, c'est inversé: la Haute-Égypte est en bas et la Basse-Égypte est en haut. C'est Narmer (ou Ménès), un  roi légendaire qui réunira les deux couronnes. Ce pharaon vient de la cité de Thinis, d'où le nom de la période. Après lui, il y aura deux dynasties.

    C'est à peu près à cette époque que naissent les hiéroglyphes.

    Labo d'archéologie : L'Egypte

     

    Ancien Empire

    Capitale : Memphis

    En général, on commence cette période avec l'avènement de Djoser, vers -2650. Djoser, c'est un pharaon très important : c'est lui qui a véritablement lancé la construction des pyramides. Avant, les tombeaux s'appelaient des mastabas. Ils étaient construits en briques crues et ressemblaient à ça :

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    Djoser a fait bâtir à Saqqarah la première de toutes les pyramides, le premier monument en pierre de l'histoire Égyptienne.

    Après lui, il y aura les III°, IV°, V° et VI° dynasties. C'est la grande époque des Pyramides.

    Labo scientifique : les Egyptiens

    ==> Les Pyramides :

    Comment ont-elles été construites ? On ne sait pas exactement. Il existe plein de théories différentes, certaines sérieuses, d'autres un peu farfelues.

    Ce qui est certain, c'est que, à ce moment-là,  les Égyptiens ne connaissaient pas la roue et ne disposaient que d'outils en cuivre, donc assez fragiles. Chaque bloc pèse à lui seul plusieurs tonnes. C'était un véritable tour de force dans ces conditions.

    Ce qu'on sait aussi, c'est que le résultat parfait des trois pyramides de Gizeh n'a pas été obtenu tout de suite. Les Égyptiens ont fait des essais avant, pas toujours très efficaces.

    La pyramide à degrés de Saqqarah :

    Comme il voulait un tombeau plus grand et plus beau que les autres, Djoser a confié à Imhotep, son vizir, le soin de lui créer un monument nouveau. Imhotep a eu l'idée de poser plusieurs mastabas les uns sur les autres, ce qui a donné la pyramide à degrés :

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    (Saqqarah aujourd'hui)                                              (le site à l'origine)

    La grande aventure des pyramides commençait !

    [ A savoir : Imhotep est le premier homme dont on a trouvé le nom écrit qui ne soit ni un Roi, ni un Dieu. ]

    Les pyramides  de Snefrou :

    Snefrou (2575 à 2551 avant J.C.) est le premier Pharaon de la IV° dynastie, celle à qui l'on doit les pyramides les plus célèbres. Il en a fait construire trois différentes. Il faut dire que ses premières tentatives n'étaient pas très heureuses.

    La première, ce fut à Meïdoum. Voici ce que ça a donné:

    Labo d'archéologie : L'Egypte                            Labo d'archéologie : L'Egypte

    Tout le bâtiment s'est effondré sur lui-même et il n'est resté que le coeur.

    La deuxième, ce fut à Dachour. On l'appelle la pyramide rhomboïdale.

    Labo d'archéologie : L'Egypte

    Pourquoi cette forme bizarre ? Tout simplement parce que les architectes avaient prévu une pente trop importante. S'ils avaient persévéré avec le même angle, le résultat aurait été le même qu'à Meïdoum. Ils ont donc décidé de changer l'inclinaison des parois au milieu de la construction.

    Enfin, après toutes ces erreurs, Snefrou réussi à bâtir la première pyramide lisse parfaite. A l'origine, son revêtement était de calcaire blanc mais aujourd'hui disparu, il a laissé apparaître des blocs d'une couleur légèrement rouge. De là lui vient son nom de Pyramide rouge.

    Labo d'archéologie : L'Egypte

     

    Les pyramides  de Gizeh :

    Il reviendra au fils et successeur de Snefrou de bâtir LE chef-d’œuvre en la matière: la plus grande de toutes les pyramides.

    Khéops (aussi appelé Koufhou) a régné de - 2551 à - 2528 et l'humanité lui doit ceci:

    Labo d'archéologie : L'Egypte

    A l'origine, elle mesurait 146 mètres de hauteur. Après Khéops, la taille des pyramides ne cessera de diminuer jusqu'à ce que finalement, on arrête complètement d'en construire.

    [ A savoir : Jusqu'à la construction de la Tour Eiffel (en 1889), la pyramide de Khéops est restée le bâtiment le plus haut jamais construit. ]

    Ce sont les successeurs de Khéops, son fils et son petit-fils qui sont à l'origine des deux voisines de la Grande Pyramide. Bien qu'un peu plus petite, celle de Kephren paraît plus haute parce qu'elle est bâtie sur un léger surplomb. La troisième, celle de Mykerinos est plus modeste encore.

    Grâce à ses trois Pharaons, le plateau de Gizeh offre aujourd'hui ce paysage :

    Labo d'archéologie : L'Egypte                     Labo d'archéologie : L'Egypte

    Sur ce même plateau de Gizeh, il y a aussi un autre monument emblématique de l’Égypte: le Sphinx.

    Labo d'archéologie : L'Egypte

    On ne sait pas grand-chose sur le Sphinx. C'est une statue sculptée directement dans la roche mais on ignore de quand elle date. Le visage du sphinx est habituellement identifié à Kephren mais il est possible qu'il ait été sculpté par-dessus une autre tête déjà existante. 

    Il y a beaucoup de légendes à propos des pyramides et beaucoup d'idées fausses. Il ne faut pas croire les films hollywoodiens: ce ne sont pas des esclaves qui ont bâti ces immenses monuments. Des esclaves, il n'y en a presque jamais eu en Égypte. Et en tout cas, pas à cette époque. En réalité, les travailleurs, ouvriers, artisans qui s'activaient sur le chantier étaient très bien considérés. Ils avaient l'honneur de construire le tombeau de Pharaon, ce qui n'était pas rien. Le travail était dur, pénible mais les travailleurs étaient bien logés, bien nourris et bien payés.

     

    Moyen Empire

    Capitale : Thèbes

    Après une période mouvementée qui voit se succéder 4 dynasties et des dizaines de Pharaons en un siècle et demi, la période du Moyen Empire commence avec la XI° dynastie et s'achève avec la XIV°, soit de - 2133 à - 1650.

    Ce qui était au début une ère de prospérité et de stabilité finit par un lent déclin de l'autorité royale. Le royaume se morcelle en multitude de petits états. Les Pharaons n'assurent plus leur pouvoir et l’Égypte est envahie par les Hyksos, un peuple d'Asie mineure. Ils y régneront avec les XV° et XVI° dynasties de -1650 à -1550.

     

    Nouvel Empire

    Capitales : Thèbes, Pi-Ramsès

    C'est le temps de la reconquête. Après avoir chassé les Hyksos, l’Égypte retrouve sa puissance et étend sa domination jusqu'au Moyen-Orient. 

    Labo d'archéologie : L'Egypte

    C'est l'époque des XVIII°, XIX° et XX° dynasties qui ont donné les plus grands et les plus célèbres Pharaons.

    La XVIII° est celle des Aménophis et des Thoutmosis, elle s'achève avec Aménophis IV, qui se fera rebaptisé Akhenaton (règne aux environs de -1360/-1330) et surtout son bref successeur, le plus connu de tous les Pharaons : Toutankhamon.

    Pourquoi Toutankhamon est-il si connu ?

    A ce moment, les Égyptiens ne bâtissent plus de pyramides. Ils se font creuser des tombeaux dans les flancs d'une montagne, dans le secret d'une gorge reculée : la vallée des Rois. Ces tombes ont pour nom des hypogées. Depuis très longtemps, cette vallée a été explorée, fouillée de fond en comble. On y a retrouvé de très nombreux tombeaux mais tous avaient été pillés. Ils étaient complètement vides.

    Jusqu’à ce qu'un anglais du nom de Howard Carter découvre en 1922 le tombeau intact de Toutankhamon. Et grâce au trésor inestimable qu'il nous offrait, le très jeune Pharaon qui n'avait régné que quelques années et qui aurait dû rester inconnu est devenu une star mondiale.

    Voici sa tombe et son illustre masque en or :

    Labo d'archéologie : L'Egypte                     Labo d'archéologie : L'Egypte

     

    Après Toutankhamon a débuté la XIX° dynastie, qui compte l'autre Pharaon vedette: Ramsès II (1279-1213 avant J.C.).

    Ce Pharaon fut un grand bâtisseur. Il s'est fait bâtir une capitale nouvelle dans le delta du Nil: Pi-Ramsès. Il a fait bâtir et agrandir de nombreux temples dont celui d'Abou-Simbel.

    Labo d'archéologie : L'Egypte

    C'était aussi un redoutable guerrier et il a mené de nombreuses batailles, en particulier contre les Hittites, un peuple installé dans l'actuelle Turquie.

    [ A savoir : Avec ses 66 ans, le règne de Ramsès II est un des plus longs de l'histoire, derrière Louis XIV, 72 ans, et juste devant l'actuelle Reine d'Angleterre Elizabeth II, 63 ans à ce jour. ]

    Ses successeurs ne sauront pas égaler sa grandeur et sa descendance finit pas laisser la place à la XX° dynastie. En hommage à leur glorieux prédécesseur, presque tous les Pharaons s’appelleront Ramsès jusqu'au XI qui clôt la liste en 1069.

    L'évolution des tombes Égyptiennes :

    Labo d'archéologie : L'Egypte

    A l'issue de cette période faste et pendant près de 700 ans, l’Égypte va connaître de nombreux déboires. Guerres civiles et de successions conduiront à des occupations successives : Lybiens, Nubiens et pour finir les Assyriens. C'est une lente décadence.

     

    Période Hellénistique

    Capitale : Alexandrie

    On l'appelle aussi période Ptolémaïque. C'est la dynastie des lagides qui règne et presque tous s'appellent Ptolémée. Ce sont des Grecs (ou Hellènes d'où le nom de la période).

    En -332, quand Alexandre le Grand a vaincu les perses et conquis leur empire, il s'est également emparé de l’Égypte. A sa mort, c'est un de ses généraux Ptolémée Ier Sôter qui devient pharaon. Une longue suite de souverains du même nom se sont ensuite relayés.

    La nouvelle capitale était construite dans un style plus grec, plus "moderne". Son monument le plus célèbre était la grande tour de l'ile de Pharos, qu'on connaît mieux sous le nom de Phare d'Alexandrie. Elle abritait aussi la Grande Bibliothèque, réputée pour être la plus fournie et la plus érudite de son temps.

    Labo d'archéologie : L'Egypte

    A partir de ce moment, même si la civilisation Égyptienne survit dans ses traditions, les apports des grecs transforment complètement la société et la culture du pays. C'est avec la dernière Reine Cléopâtre VII que va s'éteindre définitivement la grande Égypte. 

    La souveraine fait appel à Jules César pour régler une querelle de succession. Le piège romain va se refermer sur elle. Après l'assassinat de César, l'empire romain est disputé entre Marc Antoine et Octave (le futur empereur Auguste). Antoine, que soutenait Cléopâtre est vaincu à la bataille d'Actium en 31 avant J.C. Quelques temps plus tard, Cléopâtre se donnera la mort et l’Égypte sera intégrée à l'empire romain.

    Ainsi s'achèvent 5000 ans d'histoire !

    Voilà ! J'espère que vous en savez plus sur l’Égypte maintenant. Et puisque vous connaissez mieux le pays, il est temps de connaître ses habitants :
     
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  • Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    ...à Mâlain

     

     

    La dernière fois, je vous ai fait visiter Autun. Une grande ville à l'époque. Mais il y en avait bien d'autres, et des plus petites. En fait, toute la Gaule était occupée. "Toute ?" "Oui, toute !"

    Finalement, les Gaulois, même s'ils ont un peu râlé au début, ils ont fini par être bien contents. C'est connu, le Gaulois est râleur de toute façon.

    Parce que les Romains n'ont pas apporté que des soldats. Ils ont débarqué avec tout ce qu'il savait faire: des belles maisons, des aqueducs, des théâtres, des thermes,... Les Gaulois, ils ne connaissaient pas tout ça même si ils savaient plein d'autres trucs que les romains ne savaient pas.

    Par exemple, les Gaulois, ils savaient fabriquer des tonneaux. Oui, des tonneaux en bois, comme ceux qu'on trouve maintenant encore. Les romains, eux, n'avaient que des amphores en terre cuite. C'est beaucoup plus fragile et surtout bien plus difficile à faire tenir debout. Vous savez à quoi ça ressemble une amphore ?

    A ça :

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    Alors, vas-y pour faire tenir ce truc debout !

    En revanche, dans leurs tonneaux, les Gaulois, ils ne mettaient que de la bière (ils appelaient ça de la cervoise) parce qu'il ne savaient pas faire du vin. Ça, ce sont les romains qui leur ont appris. Du coup vin + tonneau, ça a donné les Gallo-romains !

    Papa, il dit toujours : "Ce sont les mélanges culturels qui donnent de grandes civilisations." Je crois que c'est de ça qu'il parle.

    Bref...

    Les Gaulois étaient aussi excellents en métallurgie. Ils savaient faire plein d'alliages (c'est quand on mélange plusieurs métaux) et ils avaient des super forgerons. Mais ils savaient pas faire des routes. Du coup, pour se déplacer, ils étaient obligés d'emprunter des sentiers en terre et en boue. C'est fatigant et ça va pas vite.

    Ils avaient aussi un grave défaut: ils aimaient pas écrire ! Ils étaient obligés d'avoir beaucoup de mémoire pour se souvenir de tout. Des fois, ils oubliaient des choses.

    Les romains sont arrivés avec leurs routes et leur écriture et pouf, tout le monde s'est mis à se déplacer plus vite, à faire des listes pour rien oublier. Ça les a drôlement aidé pour faire leurs courses.

    Alors, c'est logique, ils se sont mis à construire des villes un peu partout pour pouvoir y mettre plein de magasins. Et ils ont adopté les techniques romaines.

    C'est comment une ville romaine ? Presque toujours pareil (parce que des fois, il faut faire des détours pour éviter des rochers ou des rivières).

    Typiquement, ça ressemble à ça :

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)                     Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

            (le plan schématique)                                     ( la ville de Timgad, en Algérie)

    Une grande rue nord/sud qui s'appelle le cardo, et une grande rue est/ouest qui s'appelle le décumanus. Au croisement, on met le Forum et tous les bâtiments publics. Le Forum, c'est la place principale de la ville avec le marché et plein de boutiques.

    Pour vous montrer un exemple, on va visiter un terrain de fouilles pas loin de chez moi. Ça fait au moins cinquante ans que le site est fouillé de temps en temps mais pas souvent. On y a retrouvé plein de jolies choses: des fibules, des statuettes, des bijoux, des pièces, des céramiques, des ustensiles, ... Si on veut, on peut voir tout ça au Musée Archéologique de Dijon. C'est très intéressant et en plus, c'est gratuit !

    La grande chance, c'est que le terrain de fouilles est accessible à tous, il n'est pas clôturé. Du coup, on peut y aller et se prendre pour des archéologues. Mais attention, il faut pas faire le zouave en courant partout. Il faut respecter les lieux et être très précautionneux.

    C'est où ? C'est à Mâlain. Je vous montre sur la carte :

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    C'est une petite ville qui s'est développée vers 200-300. A l'époque, elle s'appelait Médiolanum. C'est la déformation de ce mot qui a fini par donner le nom au village de Mâlain. Oui, je sais, ça ressemble pas trop mais bon, l'étymologie, c'est comme ça. Souvent, ça ressemble pas trop.

    Quand on arrive sur le terrain, ça ressemble à ça :

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)                     Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    On est apparemment dans la rue principale. On devine qu'elle était pavée, bordée d'une colonnade et comme il y a du soleil aujourd'hui, on voit bien qu'elle est axée est/ouest. Donc, on est sur le décumanus.

    Avec Papa, on observe tout et on s'amuse à faire des déductions. On est trop forts ! On est Indiana Jones et Sean Connery !

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    Là, on voit bien la base d'une colonne et à droite, c'est une rue qui croise la grande. Vous avez vu comme le croisement est bien droit. Les villes romaines, souvent, c'était bien droit.

    Toute cette partie a été fouillée il y a très longtemps et ils ont rebouché. Mais sous le toit en tôle, il y a toute une partie plus "fraîche" et là, on est vraiment des archéologues.

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)                     Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    C'est la suite de la rue principale, mais dégagée. A gauche, on voit un petit canal, je vais vous raconter après, et à droite, tous ces murs qui font comme des boxes bien rangés et alignés, ce sont les boutiques.

    Quand c'était entier, ça devait ressembler à peu près à ça :

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    La colonnade couverte s'appelle un portique. Dans beaucoup de territoires romains, ça servait à se déplacer à l'ombre parce qu'au soleil, il faisait très chaud. Mais bon, ici, ça sert surtout à faire joli parce que franchement, dans ma région, on a pas souvent besoin d'ombre dans l'année.

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    Voilà le petit canal dont je vous parlais. Il est bien régulier et on y voit même un petit pont pour traverser. Les romains adoraient l'eau. Ils en mettaient partout. Avec des fontaines à tous les coins de rue et des thermes (C'est comme une piscine avec un sauna). Pour la faire venir dans les cités, ils construisaient de longs aqueducs et sur place, ils la stockaient dans des citernes et des grands réservoirs.

    C'est eux qui ont inventé l'eau courante, quoi. Même s'il n'avait pas encore de robinets dans leur maison.

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)                     Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    Dans la grande rue, on rencontre plusieurs croisements avec des rues plus petites ou même des ruelles étroites. Elles conduisent à l'arrière des boutiques où on trouve des restes de cave. Sûrement les dépôts des marchandises vendues dans les boutiques.

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)                     Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    Quand on descend l'escalier, on se retrouve dans une cave. Comment on le voit ? Regardez bien, sur la photo de droite, on devine clairement le reste d'un soupirail. Fastoche ! Un détail comme ça ne peut pas échapper à Papa Jones et le rusé Indy. (ça, c'est moi!)

    En plus, Papa, il m'a dit : "Si on descend un escalier, où veux-tu aller sinon dans une cave ?" Faut avouer que c'est convaincant !

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)                     Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    Dans la partie arrière, on devine des restes de maisons, de cours ou de patios. Ici, on voit de beaux dallages.

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    Et ça, dans l'arrière-cour d'une boutique, c'est le reste d'un four. Sans autre indices, c'est dur de dire à quoi il servait. Peut-être pour le pain, ou de la cuisine en général. Mais c'est peut-être aussi le four d'un fondeur, d'un orfèvre ou d'un fabriquant de céramiques.

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    Tout au fond du hangar, on arrive à la partie que j'ai préférée. Ce qu'on voit là, c'est l'entrée du foyer d'un hypocauste. Qu'est-ce que ça veut dire ce mot compliqué ? C'est un système de chauffage par le sol et les murs. On l'utilisait soit dans les thermes, pour chauffer les piscines, soit chez des riches dans les maisons de luxe.

    Avec Papa, on s'est creusé la tête pour savoir si on était dans les Thermes de la ville ou chez des gens qui ont plein de sous. Pis finalement, on sait pas.

    Mais ça n'a pas d'importance parce que ce qui est sûr, c'est que c'est un Hypocauste.

    On voit bien le trou où on faisait du feu, avec son arcade en briquettes. Sur le sol de la pièce qui était au-dessus, on a cogné avec nos poings. Et ça sonnait creux ! En plus, on devinait sous les dalles une couche en brique. Hé, hé, bien joué, Indy ! Encore une belle déduction !

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)                     Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    Preuve supplémentaire: à la base du mur, on voit très nettement les restes de conduites qui devaient courir tout le long de la paroi. Vous trouvez pas ça clair ? C'est sûr, pour moi c'est plus évident. C'est parce que je suis un professionnel alors je connais tout ça.

    Un hypocauste, ça fonctionnait comme ça :

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    Voilà ! On faisait du feu à l'entrée du trou qu'on a vu plus haut et l'air chaud se propageait sous la pièce et dans les conduits des murs. Comme ils étaient en terre cuite et que la terre cuite conduit la chaleur, ça faisait radiateur. Trop forts, ces romains ! Ils ont inventé le chauffage par le sol et le radiateur !

    De l'autre côté du hangar, il y a encore un morceau de la ville qui n'est plus fouillé. Mais il y a quand même deux choses intéressantes. D'abord, ça :

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2) 

    "Bof ! Un trou !" vous allez dire. Et non, ce n'est pas un simple trou. En fait, c'est une citerne. Elle n'est pas très grande et il y en avait sûrement plusieurs autres réparties dans toute la cité.

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)                     Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    Et puis, cette rue qui coupe encore la rue principale à angle droit. Elle est recouverte d'herbe et de mousse mais on voit bien sa forme et on devine les pavés. C'est qu'elles étaient solides les routes romaines. La plupart du temps, c'étaient les légionnaires qui les construisaient. Et ils faisaient comme ça :

     

    Un peu d'Histoire: les gallo-romains (2)

    Je ne peux pas vous montrer toutes les caves, maisons et rues qu'on a visitées, il y en a trop mais c'est une excursion passionnante. Si vous êtes pas trop loin un de ces jours, je vous la conseille.

    Voilà ! C'était mon exploration archéologique à Mâlain. Dans ce village, il y a aussi un très beau château du Moyen-âge en cours de reconstruction. Je vous ferai visiter la prochaine fois si vous voulez.

    Mais là, c'était pas le sujet !

     
     
     
     
     
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  • "Il faut bouter les terroristes hors de France !"

    Voilà quelle pourrait être la devise de notre nouvelle héroïne nationale, animée d'une mission non pas divine mais républicaine — c'est mieux, parait-il.

    Najat d'Arc décoche ses flèches

    Najat d'Arc donne l'assaut contre une demeure d'enfants non-scolarisés

    (Toile de C. Méptidoix, gouache sur papier à petits carreaux, Musée de Monburo)

     

    Pourquoi ce parallèle ? Parce que Najat Vallaud-Belkacem, notre actuelle ministre de l’Éducation Nationale, semble entendre des voix.

    Ministre, elle l'est depuis peu, et pour combien de temps encore ? Fera-t-elle mieux que son prédécesseur qui occupa la fonction au moins... 6 mois ? Peu importe finalement puisqu'elle sera remplacée immédiatement par un(e) autre incapable à ce poste qui, pourtant, demanderait l'expertise d'une haute compétence pour être à même de réparer des dégâts incommensurables.

    Du reste, est-il encore possible de réparer l'école française ? Comme un certain nombre d'autres citoyens, j'ai choisi de ne plus me poser cette question. Réparable ou non, cela m'est devenu égal puisque, devant l'incapacité chronique de nos dirigeants à agir efficacement et intelligemment, j'ai choisi d'agir tout seul dans mon coin pour préserver ma descendance du rouleau compresseur de la médiocrité obligatoire.

    Najat d'Arc, disions-nous, entend des voix... Saint Jules Ferry lui murmure à l'oreille. Ironie, mauvaise foi, me direz-vous. En êtes-vous bien certain ?

    Car, enfin, attendu qu'elle est la seule en France à être persuadée que l'Instruction En Famille est le couvoir du terrorisme — comme Jeanne à l'époque était la seule en France à être persuadée qu'on pouvait chasser les anglais —, il faut bien qu'elle fût touchée par la grâce, par l'inspiration céleste... Je ne vois pas d'autre explication possible.

    Mais revenons sur les faits.

    Inutile de rappeler les attentats de Charlie-Hebdo et des jours suivants, nous en avons tous le sinistre déroulement en mémoire.

    Restons sur ce qui nous préoccupe et voyons comment cette tragédie va pouvoir être habilement exploitée pour régler un problème qui n'existe pas et pour mettre au pas des familles pacifiques qui, en tout état de cause, n'ont strictement rien à voir avec les assassinats.

    En 1998, on avait brandi le spectre de l'embrigadement sectaire, comme expliqué dans cet article. L'IEF, c'était des sectes et pis c'est tout ! Devant d'aussi pauvres arguments et surtout devant l'évidence de l'absence de preuves, devant l'évidence des multiples rapports qui n'ont jamais pu mettre en relation sectes et Instruction En Famille, on avait dû se résoudre à reculer pour mieux sauter.

    Ouf ! L'occasion est là, qui nous tend les bras, ne la laissons pas passer.

    Soyez rassurés, parents instructeurs, vous ne serez plus accusés d'embrigader vos enfants. Vous n'êtes plus de vilains suppôts des sectes malveillantes. Non, désormais, nous sommes au XXIème siècle et nous avons compris le vrai danger.

    Désormais, parents instructeurs, vous nourrissez à votre sein, vous couvez dans le nid douillet de vos valeurs nauséabondes les terroristes de demain.

    Si, si ! Tous les derniers terroristes qui ont sévi sur le territoire national sortaient de l'école de la république, avaient été suivis par les services sociaux de la république, étaient surveillés par les institutions de sécurité de la république. C'est donc bien la preuve que les enfants instruits en famille...

    Comment ça, vous ne voyez pas le rapport ? Puisqu'on vous dit que si !

    Madame Vallaud-Belkacem apparaît donc comme le dernier recours, elle surgit, miraculeuse, comme la Providence incarnée. Elle est LA personne qualifiée pour extirper le radicalisme meurtrier du cœur et des cerveaux de notre jeunesse française. Et elle est LA plus qualifiée parce qu'elle dispose d'une honnêteté et d'une ouverture d'esprit à nulle autre pareilles.

    Petit rappel : nous l'avons vu dans cet autre article, Madame Vallaud-Belkacem est celle qui, sans rougir, a osé dire cela :

    "L’école, française, gratuite, obligatoire, laïque et républicaine, c’est notre bien le plus précieux."

    C'est celle qui, sans honte, a osé dire ceci :

    "L’école n’est pas une option, elle est obligatoire et quand on se met en infraction à la loi, il y a des sanctions qui tombent."

    Nous le voyons, nous tenons quelqu'un qui connaît bien son sujet, qui connaît bien les lois qui régissent son domaine de... hem, hem... compétences, quelqu'un qui sait faire preuve d'ouverture à d'autres façons de penser et à d'autres façons de pratiquer. Une personne de confiance, donc.

    [ Une précision s'impose : je n'ai aucune animosité personnelle envers cette dame. Ne comptez pas sur moi pour sombrer dans l'invective ou l'incorrection.  Il se trouve simplement que je n'ai pas plus de respect pour elle que pour celui d'avant ou celle d'après, et ceci parce que ni leurs actes, ni leurs paroles ne sont respectables. Ce n'est pas ma faute si c'est elle qui a été choisie pour dire et faire n'importe quoi sur un sujet qu'elle ne connaît pas. C'eût été un(e) autre que j'en aurais écrit tout autant. ]

    Mais voilà, c'est ainsi, c'est elle qui a été désignée (provisoirement) pour avoir la faveur d'être l'objet de mon ressentiment.

    Voici donc le beau discours qu'elle prononça devant la crème de l'école française quelques semaines après le choc :

    Mobilisons l'école pour les valeurs de la république

    Najat d'Arc, étendard brandi et le verbe haut, galvanisait ses troupes avant la bataille.

    Il serait long et fastidieux d'étudier tout le document et à dire vrai, il ne nous concerne pas dans l'essentiel de son propos puisqu'il est destiné à mettre au pas les élèves dans les établissements scolaires.

    Mais malgré tout, avant d'en venir à ce qui nous touche directement, voyons tout de même quelques extraits qui, à n'en pas douter, nous rassurerons et nous conforterons dans le bon choix que nous avons fait de sortir nos enfants de ce bourbier.

    "(...) Ces événements tragiques confirment, s’il en était nécessaire, la justesse des ambitions portées par la loi du 8 juillet 2013 de refondation de l’École de la République. La première de ces ambitions, c’est l’élévation du niveau de connaissances, de compétences et de culture. (...)"

    C'est rassurant de savoir qu'il fallait en arriver là pour qu'enfin se dessine cette ambition pour l'école, non ? On pourra noter au passage que cette petite phrase apparemment anodine sonne comme un terrible aveu. Si c'est devenu la première ambition, c'est bien que "l'élévation du niveau de connaissances, de compétences et de culture" n'était pas une priorité jusque là. Il me semblait bien...

    " (...) Beaucoup a déjà été fait. (...)"

    Je n'en dirai pas plus, la sentence se suffit à elle-même. D'ailleurs, elle est en gras dans le discours, c'est dire son importance.

    J'en vois un qui sourit là-bas au fond ! Attention, je ne le répéterai pas : on ne rit pas quand une ministre s'exprime. On se prosterne ! Sinon, vous mettez en danger les valeurs de la république. Terroriste, va !

    Je vous fais grâce du reste de ce magma inconsistant, vide de sens mais qui utilise plein de mots compliqués pour avoir l'air d'un discours intelligent. On nous y explique que jusque là, ça n'allait pas mais que demain, tout ira mieux, grâce à une mobilisation sans précédent de plein de gens avec des titres ronflants qu'on ne comprend pas mais qui signifient qu'ils ne sont pas n'importe qui dans le monde de l'éducation. On nous y explique que les "personnels éducatifs" vont recevoir des livrets et regarder des vidéos pour se former et qu'ils vont faire plein de réunions pour arranger tout ça.

    On le voit, l'action est lancée !

    Mais je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager la belle conclusion de ce discours :

    " (... ) Car j'en suis persuadée, s'il y a comme disait Jean-Jacques Rousseau "mille manières de rassembler les hommes, mais seulement une de les unir", l’école peut et doit être cette manière-là. "

    Personnellement, ça me réchauffe le cœur de savoir que la personne chargée d'écrire les discours de Madame Vallaud-Belkacem a lu Jean-Jacques Rousseau. Ou au moins ouvert un dictionnaire de citations (hypothèse plus probable !). Espérons qu'elle ait eu le bon sens de livrer une fiche de lecture à la ministre.

    Mais, trêve de moqueries, qu'est-ce qui nous intéresse au juste dans ce discours, nous, parents instructeurs ?

    Et bien, une phrase ! Oui, une seule petite phrase, glissée là au milieu de ce vomi technocratique. C'est peu me direz-vous ! Hélas, c'est déjà énorme.

    Car on comprend qu'il était bien difficile d'en ajouter davantage, vu que cette phrase n'a strictement aucun rapport ni avec les événements, ni avec le reste du propos qui s'adresse aux représentants de l'école. Avec habileté, on a tout de même réussi à insérer subrepticement ce qui paraît comme un combat primordial : l'honneur est sauf !

    " (...) Notre rôle est de maintenir ces élèves, au même titre que tous les autres, dans le système éducatif. Je souhaite d’ailleurs que nous ayons une vigilance renforcée à l’égard des élèves instruits à domicile. (...) "

    Hop la ! Pas plus difficile que ça ! Pourquoi faire compliqué ? Il suffisait de le dire. Ça n'a rien à voir avec rien mais le missile est lancé. Tant qu'à s'être tous réunis aujourd'hui, tant qu'à avoir mobilisé l'ensemble du ministère, autant en profiter pour régler LE problème majeur de l’Éducation Nationale !

    Une "vigilance renforcée" ! On ne sait pas trop ce que ça veut dire mais, en gros, on va renforcer le renforcement de Madame Royal.

    Soyez patients, nous allons bientôt en savoir un peu plus.

    Ainsi, le 22 janvier 2015, après avoir bien travaillé, la ministre est en mesure de nous présenter ses :

    Onze mesures pour une grande mobilisation de l'École pour les valeurs de la République

    Reconnaissons-le, rien que le titre fait rêver. Avec ça, si tout va bien et si le temps ne tourne pas à l'orage, tout devrait être réglé rapidement. Najat d'Arc est bien la femme providentielle que toute la France attendait.

    Une fois encore, je vous laisse profiter de cette prose exubérante et indigeste si vous en avez l'envie mais je me contenterai ici de relever la mesure qui nous préoccupe.

    Il s'agit de la mesure n°9, délicieusement intitulée : " Une action en faveur des publics les plus fragiles ".

    Ainsi donc, nous l'apprenons à cette occasion, nous constituons un "public fragile". Vous qui vous sentiez si bien dans vos chaussons quand vous viviez le bonheur de voir grandir vos enfants, de planter en eux la graine de la connaissance et de voir pousser le germe de la curiosité; vous qui, bon citoyen, n'avez jamais enfreint la loi et avez essayé de transmettre à votre progéniture des valeurs de respect, voire de liberté, d'égalité et de fraternité... Et bien vous voilà, d'un seul coup et sans même que vous le sachiez, catégorisé comme un "public fragile". Cette force que vous aviez trouvé dans vos convictions cachait en réalité un mal profond. Vous êtes "fragile" !

    Scrutons le deuxième petit carré violet qui orne le texte de cette mesure. Que dit-il ?

    " Les risques de repli chez les jeunes, pouvant représenter un danger pour eux-mêmes et pour la vie collective, seront mieux repérés.
    Les chefs d’établissement recevront une formation renforcée à la détection des signes précurseurs des pratiques de repli et de radicalisation.
    L’instruction à domicile fera l’objet d’un contrôle renforcé, impliquant des équipes pédagogiques en appui aux corps d’inspection effectuant actuellement les contrôles. À cette fin, des professeurs seront missionnés pour venir en appui aux corps d’inspection effectuant actuellement ces contrôles. Des repères seront donnés afin de mieux évaluer la progressivité des apprentissages."

    L'association est faite, l'accusation est lancée : les enfants instruits à domicile sont les victimes d'un "risque de repli", ils représentent "un danger pour eux-même et pour la collectivité".

    L'amalgame est désormais officiel, inscrit dans le marbre républicain. Grâce à ce simple petit paragraphe, on va pouvoir terroriser la population, alerter l'opinion sur le réel danger qui la guette. Monsieur, madame, vous avez peut-être, vous avez sans doute, juste à côté de chez vous, de dangereux activistes qui ne mettent pas leur enfant à l'école. Soyez-en conscient, ils vous mettent en danger, ils constituent le terreau fertile sur lequel pousse le fanatisme le plus criminel.

    Effectivement, avouons-le à nos voisins : notre instruction est bien souvent synonyme d'entraînement para-militaire. Ce que nous apprenons en priorité à nos enfants, c'est de savoir démonter et remonter une Kalachnikov en moins de deux minutes. Je ne sais pas comment ça se passe chez vous, mais chez moi, c'est tous les matins la même rengaine : "Habille-toi ! Mets ta ceinture d'explosifs, tu vas être en retard à l'éc..." Ah, ben non, c'est vrai ! "Tu vas être en retard à la maison !"

    Comment Najat d'Arc compte-t-elle lutter et libérer la France de son ennemi séculaire ? Avec "des équipes pédagogiques..." "En appui..." "Des professeurs missionnés..." "Des repères donnés..." Que voilà un charabia incompréhensible ! Comme toujours, on a à faire à une belle déclaration d'intention qui brasse de l'air sans préciser ni les moyens, ni les méthodes, ni quoi que ce soit.

    Que faut-il alors comprendre ? Qu'en plus d'un Inspecteur, un conseiller pédagogique et, parfois, un psychologue scolaire, il faudra recevoir chez soi une fois par an une équipe de cinq ou six personnes chargées spécialement de surveiller repérer, détecter de paisibles enfants instruits à domicile. Et si toute cette bande vient en appui, c'est bien qu'il y a danger. Seront-ils armés ? On ne sait jamais, après tout, chez les terroristes, on trouve des mitraillettes.

    C'est tout de même curieux qu'une institution qui se plaint continuellement de son manque de moyens, de son manque de personnel trouve subitement tous les moyens et tous les personnels pour aller cueillir chez eux des enfants qui ne sont même pas soumis à son autorité.

    Permettez-moi, madame la ministre de vous poser une question : sous quelle forme allez-vous mettre en application ces belles intentions ?

    Par une loi ? Il y a peu de chances que vous puissiez la faire naître et voter avant que quelqu'un ne tire sur la manette de votre siège éjectable.

    Par une circulaire ? Je me verrai alors contraint de renvoyer tout votre régiment pédagogique aux bases essentielles du droit en leur expliquant que, en tant que citoyen, je ne suis en aucun cas soumis à une circulaire, qui n'est qu'une note interne des services administratifs.

    Pour l'heure, la vigilance est de mise. Et je parle de notre vigilance à leur égard et pas de leur "vigilance renforcée" qu'ils essayent de faire passer pour un juste engagement.

    Pourtant, même s'il nous faut rester attentifs et aux aguets, il n'y a pas encore lieu de paniquer. Ce genre de récupération politicienne, ces manœuvres grossières destinées à réduire le champ des libertés sont habituelles et régulières. Elles reviennent à intervalles périodiques mais fort heureusement, la fameuse alternance démocratique permet généralement de chasser les lubies en place pour les remplacer par les prochaines.

    Sachez-le, madame la ministre, nous ne vous craignons pas ! Mais soyez sûre que nous vous avons à l’œil !

    Avant même de connaître votre existence, nous avions pris en charge l'instruction de nos enfants. Tôt ou tard, vous retournerez à l'anonymat profond d'un siège moelleusement rembourré à l'Assemblée Nationale. De notre côté, nous continuerons de prendre en charge l'instruction de nos enfants.

    Car nous, parents, nous ne sommes pas nommés à titre éphémère, nous ne désertons pas en pleine bataille, nous ne rebroussons pas chemin au milieu du gué. Nous, parents, contrairement à vous, nous sommes nommés à vie et nous n'avons pas le loisir de laisser un travail inachevé pour aller, comme vous et vos pairs, nous occuper d'un autre dossier pour lequel nous n'avons pas plus de compétence que pour le précédent. Nous, parents, nous peaufinons l'enrichissement de nos adorables "dossiers" jusqu'à plus soif ! Et c'est peut-être pour cela que nous avons l'outrecuidance de vous affirmer que nous savons mieux que vous ce qui est bon pour nos enfants.

    Peut-être que vous vous sentez poussée par une exaltation surnaturelle mais prenez bien garde à ne pas partager le destin de votre illustre modèle, qui fut abandonnée par le Roi lui-même... Quand on est trop illuminée par les voix célestes, le bûcher n'est jamais très loin.

     
     
     
     
     
     
     
     
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  • Classification des animaux simplifiée :

     

    Les petits docs utiles : Classification des animaux

     

    Quelques Précisions :

    On ne montre ici que les classes, mais elles-même comprennent des ordres, sous-ordres, familles, genre et espèces.

    Ce tableau permet de mémoriser facilement mais si on veut approfondir, il faudra tenir compte de nombreux autres éléments et de nombreuses exceptions.

     
     
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  • Je vous explique... les amphibiens

    ... les amphibiens

     

     

    Pour que vous compreniez bien de quoi on parle, je vais vous faire un résumé simplifié.

    Tous les animaux, en gros, c'est ça:

    Je vous explique... les amphibiens

    La classe des Amphibiens, ce n'est pas la plus importante, c'est sûr. On y trouve beaucoup moins de représentants que dans celle des mammifères, par exemple.

    Mais c'est une classe intéressante parce que ses membres ont une particularité qu'on trouve dans leur nom : ils ont deux milieux de vie. Amphibien vient des mots grecs amphi ("double") et bio ("vie"). Ils passent une partie de leur vie dans l'eau et l'autre sur terre.

    Comment ça se passe dans le détail ? Voyons ça :

    Parfois, on appelle les amphibiens des batraciens. C'est la même chose. Dans cette classe, on compte deux ordres:

    - l'ordre des Urodèles, qui comprend les tritons et les salamandres. Faciles à identifier, ils ont une queue.

    - l'ordre des Anoures, qui comprend les grenouilles et les crapauds. Parce que Monsieur crapaud, ce n'est pas le mari de Madame grenouille. Ce sont deux espèces différentes.

    L'autre intérêt de cette classe, c'est qu'on peut observer facilement tous ces animaux. Si on sait où chercher, si on a de la chance et de la patience, on pourra s'amuser du printemps à l'automne à observer leurs modes de vie.

    Commençons par les grenouilles :

    Grenouilles

    ==> Où ?

    Ce sont les plus faciles à trouver. Dans une mare, un petit étang, un grand fossé inondé, des bras de rivière fermés, bref à peu près toutes les étendues d'eau un peu calmes. Elles affectionnent particulièrement les hautes herbes, roseaux ou joncs.

    La grenouille est discrète. De par sa couleur, il n'est pas toujours facile de la repérer visuellement. Elle sait se fondre dans le paysage : herbe, graviers, mousse,... Il faut approcher à pas de loup d'un lieu où on suppose pouvoir en trouver mais même avec cette précaution, on les aperçoit généralement au moment où elles bondissent dans l'eau pour aller s'y cacher.

    On peut aussi en trouver dans les forêts très humides. Elles se reproduisent dans les marécages mais se promènent souvent sur les feuilles au milieu des bois. Il est plus facile alors de les observer puisqu’elles ne peuvent pas plonger.

    ==> Le cycle de vie

    Comme beaucoup d'animaux, la grenouille se reproduit au printemps. Vers les mois d'avril-mai, on peut donc observer à la surface des petites mares des amas gélatineux de petites billes translucides avec un point noir au milieu. Ce sont les œufs.

    Labo scientifique : les Amphibiens

    Quelques semaines plus tard, les œufs auront éclos et des larves s'égaieront joyeusement dans la mare. Ces larves s'appellent des têtards.

    Labo scientifique : les Amphibiens

    Si on a repéré un lieu, on peut y retourner régulièrement pour étudier la lente métamorphose du têtard en grenouille. Chaque semaine qui passe, les petits grandissent et se transforment.

    Je vous explique... les amphibiens

    Vous allez voir, avec ce dessin, c'est encore plus clair:

    Je vous explique... les amphibiens

    Ne vous privez pas de ce plaisir. Vraiment, des grenouilles, on en trouve partout et constater jour après jour la transformation, c'est très amusant et ça permet de comprendre la vie en général.

    Voilà, par exemple, deux beaux spécimens adultes que j'ai eu l'occasion de croiser:

    Je vous explique... les amphibiens                      Je vous explique... les amphibiens

    La grenouille verte se prélassait en bordure d'une rivière. Quant à la grenouille rousse, je l'ai surprise dans la forêt pendant que je cherchais des champignons.

    ==> Mode de vie

    La grenouille est un amphibien qui vit beaucoup dans l'eau. Elle y naît, y grandit et une fois qu'elle est adulte, elle s'éloigne rarement du milieu aquatique, qui lui sert de refuge contre les prédateurs. Néanmoins, elle a besoin de revenir sur la terre ferme, où au moins de sortir sa tête régulièrement car elle respire comme nous, avec des poumons.

    Au début, le têtard est végétarien. Il se nourrit de petites algues ou de pollens tombés à la surface. En grandissant, il devient omnivore et dévore tout ce qu'il peut trouver. Puis, il devient finalement carnivore, pour le rester en tant qu'adulte. L'alimentation de la grenouille se compose de fourmis, araignées, mouches, insectes aquatiques,...

    Passons aux tritons :

    Tritons

    ==> Où ?

    Les tritons, c'est un peu plus difficile à découvrir. Mais pas impossible puisque j'en ai vu plein. Là aussi, il faut trouver des étendues d'eau calme. Bassins, petites mares, grandes flaques, de préférence des zones sans poissons.

    ==> Le cycle de vie

     La période de reproduction commence au tout début du printemps, les tritons mâles prennent leurs livrées nuptiales et leurs couleurs deviennent plus vives pour plaire à Madame triton. Certaines espèces comme le triton crêté, arborent une crête dorsale.

    Après avoir mis ses beaux habits, plouf, le triton file dans l'eau pour chercher une compagne. Un fois la fécondation effectuée, la femelle dépose ses œufs un à un en les cachant dans les feuilles des plantes aquatiques. C'est un joli travail de patience parce qu'en général, elle pond à peu près 200 œufs.

    Ensuite, papa et maman triton quittent à nouveau la mare. Les œufs vont éclore en quelques jours et il en sortira des larves. Au début, elles ressemblent à un tout petit poisson. Un peu plus tard, elles ressemblent bien à un petit triton, avec ses pattes et sa queue. A la différence que de chaque côté de sa tête, on peut voir deux espèces de plumes: ce sont les branchies, qui lui permettent de respirer sous l'eau, comme les poissons, et qui tomberont à l'âge adulte.

    Labo scientifique : les Amphibiens                      Labo scientifique : les Amphibiens

    Comme ce n'est pas toujours facile de les voir vraiment bien dans l'eau, on peut essayer d'en attraper un, le temps de faire une observation plus minutieuse.

    Labo scientifique : les Amphibiens

    Mais ATTENTION ! Il faut le manipuler très doucement pour ne pas lui faire de mal et surtout, le remettre à l'eau très vite. A ce stade, avec ses branchies, il n'est pas capable de respirer très longtemps à l'air libre. Un peu comme nous on ne peut pas respirer très longtemps sous l'eau.

    ==> Différentes espèces de tritons

    En France, il existe quatre espèces assez courantes, qu'on pourra trouver facilement. On peut les reconnaître à leurs couleurs légèrement différentes, surtout sur le ventre. D'où la nécessité de les capturer parfois pour mieux les identifier.

    Je vous explique... les amphibiens

     

    Je vous explique... les amphibiens 

       a : (Triturus Cristallus) Triton crêté

       C'est le plus facile à reconnaître grâce à sa crête.

     

     

      Je vous explique... les amphibiens 

       b : (Triturus Alpestris) Triton Alpestre

       Facile à identifier aussi. Son ventre est d'un très bel orange.

     

     

     Je vous explique... les amphibiens

         c : (Triturus Vulgaris) Triton Ponctué

         C'est le plus courant et aussi le moins joli.  

     

                                                                    
     Je vous explique... les amphibiens

        d : (Triturus Helveticus) Triton Palmé

        Celui-ci à le ventre uni, sans tâches, et gris.

     

     

    Comme le triton n'est pas trop méfiant, j'ai réussi à en attraper plusieurs fois avec ma belle épuisette. 

    Labo scientifique : les Amphibiens                      Labo scientifique : les Amphibiens

    Pas évident d'être sûr mais je dirais qu'il s'agit de tritons ponctués. Je les ai attrapés au mois d'août. Ils sont presque adultes et ont déjà perdu leurs branchies.

    Labo scientifique : les Amphibiens

    Là, pas de doute ! Même si la photo est un peu floue, on reconnaît facilement un triton alpestre avec son ventre orange vif.

    ==> Mode de vie

    Contrairement à la grenouille, le triton ne vit dans l'eau qu'une partie de sa vie. A l'état de larve, il reste immergé tout le temps. Une fois adulte, il quitte l'eau pour vivre sur terre, de préférence dans des zones ombragées et qui gardent l'humidité. Il ne retourne dans l'eau que pour se reproduire ou quand sa peau s'assèche.

     
    Le triton est carnivore. Ils mangent des insectes aquatiques ou terrestres. Ils adorent aussi les proies très lentes comme les escargots et les vers de terre.
     
    Finissons avec le plus joli des amphibiens, la salamandre:
     
    Salamandre
     
     ==> Où ?
     
    La salamandre aime bien jouer à cache-cache. Elle fréquente très peu l'eau et pour la découvrir, il faut se promener dans des bois humides. Le meilleur moyen des les débusquer est de soulever une pierre, une écorce ou un vieux tronc.
     
    Généralement, elle est très fidèle à son nid et après la chasse, elle regagne tranquillement son domicile. Si vous ne la dérangez pas trop, il y a donc des chances pour que vous la retrouviez au même endroit la prochaine fois que vous lui rendrez visite.
     
    ==> Le cycle de vie
     
    Vers avril-mai, elle pond des larves directement formées. En général dans très peu d'eau car la salamandre ne sait pas nager. Elle met bas 20 à 30 larves par ponte.
     

    Labo scientifique : les Amphibiens                      Labo scientifique : les Amphibiens

    Au début, il faut avoir l’œil sacrément exercer pour la différencier d'une larve de triton mais un peu plus tard, elle commence à se couvrir de ses tâches jaunes caractéristiques.

    Adulte, elle sera aussi belle que ça:

    Labo scientifique : les Amphibiens

    Personnellement, je trouve cet animal magnifique.

     ==> Mode de vie

    La salamandre ne vit presque pas dans l'eau. Elle ne sait pas nager et ne rejoint les mares peu profondes que pour pondre.

    Elle peut vivre jusqu'à 20 ans et tous les individus ont des tâches disposées différemment.

    Comme le crapaud, elle possède deux glandes derrière les yeux qui sécrète un liquide blanc et visqueux. Prudence donc si vous les touchez. Ce venin peut être irritant et il ne faut pas s'en mettre sur les yeux ou les muqueuses sinon ça brûle.

    La salamandre est carnivore. Elle est la terreur des vers de terre.

    Tous ces amphibiens ont un point commun: ils hibernent dans la terre ou dans la vase et quittent leur refuge au printemps.

     

    Voilà ! J'espère que vous en savez plus sur les amphibiens maintenant. Et surtout que ça vous donnera envie d'aller sur le terrain pour essayer de les contempler.

    Et j'espère que vous avez bien noté parce que je vais pas tout répéter.

     
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