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Labo d'archéologie : les Egyptiens
... les Égyptiens
L’Égypte, c'est une très longue histoire, comme nous avons eu l'occasion de le voir ici :
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Si les Égyptiens ont pu s'épanouir aussi longtemps, c'est parce qu'ils disposaient sur leur territoire de presque toutes les ressources dont ils avaient besoin. Pour celles qui leur faisaient défaut, ils avaient établi des routes commerciales et les importaient.
C'est ainsi qu'ils ont pu prospérer et créer une grande civilisation.
Mais comment vivaient ses habitants ? Grands bâtisseurs, entourés de dieux nombreux et gouvernés par un monarque puissant, ils vivaient en harmonie avec la nature et surtout, avec leur fleuve sacré, véritable colonne vertébrale du royaume: le Nil.
Voyons cela en détail :
Le Nil
© Lemayeur-Alunni
Le Nil, bien sûr, c'est avant tout une réserve infinie d'eau. C'est important pour les hommes de disposer d'eau et encore plus dans un pays aussi chaud. Pour la puiser, les Égyptiens avaient inventé le chadouf :
Mais le vrai trésor du Nil, c'étaient ses inondations. Tous les étés, il débordait de son lit et il déposait sur le sol des boues très fertiles, qu'on appelle le limon. Quand le fleuve se retirait, les paysans semaient et récoltaient sur ces terres humides et riches d'engrais naturel.
Ces inondations permettaient des récoltes abondantes mais les Égyptiens étaient très dépendants des caprices du fleuve. Quand l'inondation était moins haute que prévue, le rendement était moins élevé et le risque de famine s'installait.
En plus de ce qu'ils cultivaient, les Égyptiens trouvaient dans le Nil une ressource inépuisable de nourriture avec les poissons.
Et enfin, le fleuve était l'axe de communication principal. Il permettait de se déplacer rapidement du nord au sud du royaume et d'assurer par bateau le transport de marchandises lourdes et en grande quantité.
(Transport de céréales et de bétail) (Transport de statues et de pierres)
(Navire de voyage)
Le Nil, c'était l'artère vitale de tout le pays. Sans ce fleuve, cette civilisation n'aurait pas existé. Le Nil, c'est l’Égypte et l’Égypte, c'est le Nil.
Modes de vie
L’Égypte est un pays très chaud. C'est pourquoi les Égyptiens portaient peu de vêtements. Ils se contentaient en général d'un simple pagne: une pièce de tissu enroulée autour de la taille. Sauf à de rares occasions, ils marchaient pieds nus.
La plupart des Égyptiens étaient paysans et pêcheurs. Ils tiraient leur subsistance du fleuve et assuraient les réserves alimentaires du pays tout entier. Souvent, c'est pendant l'inondation, quand ils ne pouvaient plus travailler aux champs, qu'ils partaient chercher un emploi sur les chantiers de Pharaon. Les travaux ne manquaient pas: un temple ici, un tombeau là, un palais ailleurs,...
En plus de toute cette main-d’œuvre, le pays avait constamment besoin d'artisans: des sculpteurs, peintres, graveurs, orfèvres, potiers, ébénistes,... Toute une population vivait de ces métiers.
© Lemayeur-Alunni
Les gens logeaient dans des maisons simples, en briques de terre crue le plus souvent :
Les murs étaient couverts d'un enduit blanc qui rejetait les rayons du soleil. Les fenêtres étaient très petites pour permettre l'aération mais sans laisser pénétrer la chaleur. Aux heures les moins chaudes, les habitants passaient beaucoup de temps sur le toit plat de leur demeure.
Coordonner le travail de tous ces hommes, gérer les stocks de nourriture, de matières premières demandait une grande organisation. Les Égyptiens ont donc développé une bureaucratie importante qui constituait la classe moyenne. On formait les enfants au métier de scribe dès leur plus jeune âge.
L'écriture des Égyptiens s'appelait les hiéroglyphes. Elle est très compliquée. Au tout début, les hiéroglyphes étaient des idéogrammes. C'est-à-dire que chaque dessin représentait un mot, une idée, un concept. Ensuite, ils ont représenté un son et finalement un alphabet, un peu comme le nôtre.
Puis, une classe de grands propriétaires terriens, de marchands, de fonctionnaires royaux s'est développée à son tour. Il s'agissait, après Pharaon et la famille royale, des plus riches Égyptiens.
© Lemayeur-Alunni
Leurs demeures étaient plus sophistiquées, ornées et décorées. Ils possédaient de beaux meubles et des biens précieux.
Voilà à quoi pouvait ressembler une grande ville comme Memphis ou Thèbes:
Pharaon
Le puissant souverain d’Égypte était un Roi qui régnait sans partage: on l'appelait Pharaon. Ses apparitions étaient très codifiées et chacun pouvait le reconnaître à ses attributs typiques :
En public, Pharaon avait toujours la tête couverte. Au quotidien, il portait le Némès, moins chaud et plus confortable. Mais pour les audiences ou apparitions publiques, il coiffait généralement la double couronne d’Égypte : le Pschent. Le sceptre et le fouet étaient des symboles de son pouvoir.
Lorsqu'il se déplaçait, il ne passait pas inaperçu. Autour de lui virevoltaient de nombreux conseillers, gardes et serviteurs. Tout cet entourage était également destiné à montrer sa grandeur à son peuple.
Pharaon était aussi un chef de guerre. C'était lui qui était chargé de conduire les armées pour défendre le royaume.
Au combat, et pour les parades militaires, il coiffait alors la couronne bleue, ou casque de guerre, qu'on appelait le Khépresh.
Plus qu'un souverain, Pharaon était considéré comme un dieu de son vivant. Et après sa mort, des cultes étaient organisés pour l'honorer et on couvrait ses statues d'offrandes.
© Lemayeur-Alunni
C'est pourquoi, bien avant son décès, les Égyptiens commençaient de construire son tombeau et les temples qui y étaient associés.
Tombeaux, momification et funérailles
Pendant l'Ancien Empire, les Pharaons se faisaient bâtir des pyramides. C'était un travail gigantesque qui demandait un nombre d'ouvriers considérables.
Malgré le renfort des myriades de paysans pendant la saison de l'inondation, le chantier durait de très nombreuses années, parfois jusqu'à 20 ans.
Avec le temps, les Pharaons ont abandonné ces constructions mégalomanes et opté pour des tombeaux creusés dans la roche: les hypogées (Attention ! On dit un hypogée). C'est la grande époque de la Vallée des Rois, où l'on a retrouvé plus de 65 tombeaux.
Si elles ont perdu en grandeur, les tombes ont gagné en richesse de décoration et en perfection du détail.
Immédiatement après le trépas de Pharaon ou d'une personne importante, on confiait son corps aux embaumeurs. En premier lieu, les embaumeurs retiraient les viscères (foie, poumons, intestins, estomac) et les déposaient précieusement dans des poteries sculptées: les vases canope. Seul le cœur restait en place. Après avoir fait subir au corps un traitement à base de sel ou de natron pour le conserver, on l'enveloppait dans des bandelettes avant de l'installer dans son cercueil. On appelle le corps ainsi préparé une momie.
[ A savoir : Contrairement à une idée reçue, la boîte en bois sculpté qui reçoit le corps s'appelle un cercueil et pas un sarcophage. Le sarcophage, c'est la grande cuve dans la tombe, généralement en pierre, parfois en bois, qui reçoit le cercueil . ]
© Lemayeur-Alunni
Les funérailles qui suivaient étaient bien souvent grandioses. On menait le corps de Pharaon au tombeau où l'on accumulait tout ce dont il aurait besoin dans l'au-delà.
Les vases Canopes, utiles à la résurrection du défunt, étaient accompagnés d'ustensiles, meubles et nourriture pour que Pharaon ne manque de rien dans l'autre monde: le Royaume d'Osiris.
En effet, les Égyptiens croyaient en la vie éternelle et à une sorte de paradis. Selon leurs croyances, l'après-mort se déroulait ainsi:
Les Égyptiens croyaient que le cœur contenait l'âme (c'est-à-dire l'esprit, les souvenirs et les sentiments d'un être humain). Pour savoir si la vie d'un homme avait été juste, on procédait au jugement de l'âme.
Le défunt était conduit à la pesée par Anubis (1), le Dieu qui prend soin des morts et patron des embaumeurs. Anubis déposait le cœur sur le plateau d'une balance. Sur l'autre plateau était posée une plume d'autruche qui symbolisait Maât, Déesse de la vérité et de la justice.
La pesée avait lieu sous la surveillance de Thot (2), Dieu des scribes, qui notait scrupuleusement les résultats.
Si le cœur était plus lourd que la plume, c'est que le défunt n'avait pas eu une vie juste et honorable. Ammout, la Grande Dévoreuse, engloutissait alors le cœur, interdisant au défunt l'accès à la vie éternelle.
Si, au contraire, la balance s'équilibrait, le défunt pouvait se voir ouvrir l'accès au Royaume d'Osiris. C'est alors Horus (3), Dieu protecteur des Pharaons qui le conduisait devant le maître du paradis : Osiris (4), généralement accompagné de ses sœurs Isis et Nephtis.
Dieux
La mythologie Égyptienne est très compliquée. Elle est polythéiste, c'est-à-dire qu'elle comprend de nombreux Dieux différents. Au fur et à mesure de sa longue histoire, la religion a beaucoup évoluée. Des Dieux ont disparu, d'autres se sont ajoutés.
Il serait trop long d'en faire une liste complète mais voici les principaux :
Si quelques Dieux étaient anthropomorphes (cela signifie qu'ils ressemblaient à des humains), la plupart avaient un visage animal. On les représentaient même parfois sous la forme de l'animal complet.
Il faut noter que les Égyptiens étaient convaincus de l'égalité entre hommes et femmes, ce qui se remarque dans le nombre important de Déesses qu'ils honoraient.
Voilà ! J'espère que vous connaissez mieux les Égyptiens maintenant. Mais comment a-t-on appris tout ce que l'on sait sur eux ? Grâce à une science particulière, qui regroupe les recherches archéologiques et historiques sur ce pays et qu'on appelle: l’Égyptologie.
Vous avez envie d'en savoir plus sur cette science ? Où et quand elle est née ? Quelles sont les grandes étapes et les grandes découvertes ?Suivez-moi !*************************
Les planches d'illustrations siglée d'un "© Lemayeur-Alunni" sont tirées de l'ouvrage :
Pourquoi Comment l'Egypte, édité chez Fleurus Enfants.
Elles sont l’œuvre de Marie-Christine LEMAYEUR et Bernard ALUNNI.
Je vous invite à découvrir leur magnifique travail d'illustrations historiques sur leur site :
Tags : egyptiens, pharaon, dieu, nil, momies, pyramide, hypogée, scribe, hiéroglyphe
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