• Mensonges d'Etat ou... l'état du mensonge.

    Sont-ils réellement menteurs ou simplement mal informés ? Voilà une question qui mérite d'être posée.

    Quand le sujet de l'école arrive dans un discours, on a droit dans le meilleur des cas à des approximations douteuses, dans le pire à des affirmations véritablement dénuées de vérité.

    Mensonges d'Etat ou... l'état du mensonge.

    Ce ne sont pas des gens ordinaires qui profèrent des contre-vérités. Pas des gens comme vous et moi dont on pourrait comprendre et pardonner qu'ils soient peu au fait des lois qui régissent notre beau pays. Non, il s'agit au contraire de ceux qui le gouvernent, de ceux qui aspirent à le gouverner, de ceux qui, en tout cas, depuis des décennies ont consacré toute leur énergie, toutes leurs études, toute leur vie à venir se placer sur le piédestal hautain qui les éloigne du peuple peut-être, mais les rapproche, théoriquement, du firmament étoilé des faiseurs et, partant, des connaisseurs des lois.

    Or, force est de constater qu'en terme de connaissance des lois, il est assez facile des les prendre en défaut. Et je ne parle pas de lois d'un haut niveau de technicité que seuls quelques spécialistes pointus de la chose en question seraient capables de disséquer sans erreur. Non, je parle des lois les plus basiques, les plus simples, celles qui régissent nos vies de tous les jours et que, d'après un adage bien connu, "nul n'est censé ignorer".

    Que faut-il penser alors de cette méconnaissance, de ces erreurs martelées comme des vérités ?

    Soit ces messieurs-dames ne maîtrisent pas leur sujet et c'est fort dommageable quand on réclame le suffrage des français que d'être imprécis, voire inculte sur la matière qu'on aura à manier, à juger, à modeler,...

    Soit ils nous mentent sciemment, persuadés que leur aura de professionnel(le)s de la politique aidera à faire passer les mensonges les plus gros, certains que le manque de connaissances, et surtout de curiosité pour s'en procurer, des électeurs suffira à leur faire gober les plus improbables bobards.

    Pour ma part, mon opinion est faite et je ne saurais même pas leur jeter la pierre tant j'ai pu constater chez nos contemporains la propension à avaler n'importe quelle couleuvre, partant du principe que le dernier qui a parlé a raison, parce qu'on leur a dit à la télévision que c'était ainsi et parce que c'est bien plus commode de se faire une opinion devant le journal télévisé que d'ouvrir des livres pour vérifier qu'une information est avérée.

    Ainsi donc, je n'en doute pas, nous avons affaire à des menteurs. Des menteurs professionnels, parfois plein de panache, capables un jour d'affirmer exactement le contraire de la veille avec le même aplomb et jamais détrompés, contredits ou chicanés par des médias le plus souvent atones, aphones, complaisants voire complices.

    C'est donc le sujet de l'école qui nous intéresse et c'est celui-là que nous allons scruter.

    L'école en France est-elle obligatoire ?

    Non vous répondra n'importe quel juriste, avocat ou magistrat, qui aura pris la peine d'ouvrir le Code de l'éducation et de lire les articles L131 et suivants. Nous n'allons pas nous lancer dans la longue litanie des articles, vous pourrez les consulter par vous-même à cet endroit

    Et ce même juriste, pour peu qu'il ait pris la peine d'étudier l'histoire du droit de l'Instruction en France, pourra même vous affirmer, vous confirmer, que ce ne fut jamais le cas. Absolument jamais !

    Et pourtant... Au plus haut niveau de l'état, on vient nous scander régulièrement que si ! Parfois discrètement, au détour d'une phrase - c'est le principe du vaccin, qu'on inocule par petites doses - parfois, carrément, en tapant du poing sur la table, grondant et menaçant contre les inconscients qui oseraient en douter.

    "Au plus haut niveau ?", demanderez-vous. "Qu'est-ce à dire ? Les ministres eux-même seraient capable de telles vilenies ? "

    - Mais oui, mais oui, Madame Michu, mais pas seulement !"

    - Comment pas seulement ? Vous ne voulez pas dire... Pas les présidents tout de même ?"

    - ...

    Une bonne propagande n'est véritablement efficace que quand le grand timonier lui-même en dicte les préceptes. C'est bien connu dans toutes les dictatures démocraties.

    Nous y voilà donc :

    "Ici, en cet instant où commence un temps nouveau pour notre pays, je suis venu célébrer deux lois, que nous devons à l'obstination, à la volonté et au courage de Jules Ferry : la loi du 16 juin 1881 relative à la gratuité de l'enseignement primaire ; et la loi du 28 mars 1882 relative au caractère laïque et obligatoire de l'école."

    Mensonges d'Etat ou... l'état du mensonge.Discours de François Hollande en hommage à Jules Ferry, 15 mai 2012

     

     

     

     

    ( Vous pouvez le vérifier par vous-même ici. Et vous noterez que la source est on ne peut plus officielle.)

    Boum ! Les deux pieds dedans ! On ne le martèlera jamais assez. Les gens mal renseignés ne doivent surtout pas apprendre la vérité. Comment douter puisque c'est le Président lui-même qui le dit ?

    Mais rassurez-vous, on a connu pire. En tout cas plus martial, plus catégorique :

    "Je rappelle à chacun qu’il ne peut exister de droit sans la contrepartie de devoirs. Ainsi l’école est obligatoire. L’absentéisme est inacceptable car il condamne à l’échec ceux qui s’y abandonnent. Le respect de la loi est intangible et on ne la bafoue pas."

    Mensonges d'Etat ou... l'état du mensonge.Nicolas Sarkozy, lors de ses vœux à la nation en 2011

     

     

     

     

    (Voici la vidéo. Le passage en question est à 6 minutes 18.)

    Attention ! On ne bafoue pas la loi ! Et c'est un spécialiste, un (pas) repris de justice qui vous le dit. Même si il a oublié de lire le Code de l'éducation...

    Alors, bon, permettez-moi de suivre vos conseils avisés Monsieur Sarkozy : puisque la loi est "intangible et qu'on ne la bafoue pas", et bien je la respecte à la lettre en pratiquant l'Instruction en Famille. Je ne suis peut-être pas Président de la République mais moi, je sais lire les lois.

    On le sait : pour qu'un mensonge devienne une vérité, il suffit de le répéter. C'est pourquoi, un peu plus tôt dans sa carrière, il avait adopté le même ton va-t-en guerre et avertissait :

    "L'école est obligatoire, on ne demande pas l'avis de celui qui ne veut pas y aller. Il y va comme des générations avant et après lui. On va à l'école parce que c'est son devoir, parce que c'est un droit, mais on y va. On apprend ce que l'on a à apprendre et lorsque l'on est assez grand, c'est-à-dire après 16 ans, on décide de ce que l'on fait, mais pas avant. Ce n'est pas un choix.
    L'absentéisme scolaire doit être sanctionné et lorsqu'une famille ne met pas ses enfants à l'école, les allocations familiales doivent être mises sous tutelle, parce que sinon elles ne servent à rien."

    Nicolas Sarkozy, président de l'UMP et ministre de l'Intérieur lors d'une réunion des nouveaux adhérents

    (La source en vidéo, qui existait ici, a disparu. On se demande pourquoi...)

    Baste ! Mettre sous tutelle, voire supprimer les allocations familiales des familles qui respectent la loi. Voilà qui s'appelle de la justice !

    On peut au moins lui reconnaître une certaine constance dans le talent de dire n'importe quoi. Piocher des voix ici ou là ne se fait pas sans quelques accommodements avec la loi. "Nul n'est censé ignorer la loi" disions-nous plus haut mais comme personne ne fait l'effort de la lire, pourquoi s'embêter à la révéler si elle va à l'encontre de sa démagogie du moment ?

    Mais descendons un étage plus bas. Si même les Présidents se permettent des mensonges grossiers, pourquoi les ministres se gêneraient-ils ? Et c'est justement parce que l'on est en charge de l’Éducation nationale qu'on peut aisément se faire passer pour un fin connaisseur de la législation dans ce domaine et rappeler ces satanés parents insoumis à leurs devoirs et leurs obligations... fictives !

    C'est qu'on connaît bien ses dossiers au ministère de la rue de Grenelle ! Et comme on est bien en peine d'expliquer comment et pourquoi les résultats de l'école française sont en chute libre depuis plus de vingt ans, pourquoi les études et classements internationaux sont unanimes à constater sa défaillance et son échec constant, il faut coûte que coûte faire croire qu'il n'y a pas d'alternative. C'est tellement plus commode que d'essayer de ranimer une institution chancelante.

    "Fuir l'école ! Comment donc, mais vous n'y pensez pas ? Certes, nous échouons jour après jour et de plus en plus... Mais vous n'avez pas le choix ! C'est interdit !"

    Ainsi :

    "L’école, française, gratuite, obligatoire, laïque et républicaine, c’est notre bien le plus précieux."

    Mensonges d'Etat ou... l'état du mensonge.Le ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, 27 août 2014

     

     

     

     

    (Il s'agissait de la passation de pouvoir entre elle et son prédécesseur. Pas de chance, c'était filmé. La citation est à 2 minutes 05)

    Jusque là, c'est assez doux. Un tout petit mensonge à peine visible, on le sent à peine passer. Rappelez-vous : le principe du vaccin.

    Mais notre ministre n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Elle peut tempêter, sermonner, tancer,... Non mais  !

    "L’école n’est pas une option, elle est obligatoire et quand on se met en infraction à la loi, il y a des sanctions qui tombent."

    Najat Vallaud-Belkacem, 1er septembre 2014

     (Conférence de rentrée, relayée par France Info)

    Vous voilà prévenus, parents rebelles ! Revenez dans le giron de la médiocre Éducation étatique ou sinon... Sinon quoi, au fait ? Quelles sanctions pourraient bien appliquer des juges en vertu d'une loi qui n'existe pas ? Comment punir une "infraction" qui n’apparaît nulle part ?

    Bien d'autres de ses prédécesseurs pourraient ainsi être pris en flagrant délit. A vrai dire, presque tous ont, à un moment donné, publiquement dans les médias et même parfois à l'Assemblée Nationale, prononcer les termes de "scolarité obligatoire", "école obligatoire". C'est une constante de la politique de l'éducation en France : masquer son échec par le mensonge !

    En voici un exemple :

    "C’est dans cette perspective, et nullement dans l’optique de je ne sais quel combat douteux contre les religions, qu’il fallait rappeler fermement, non seulement le principe de mixité, le caractère obligatoire de tous les cours et l’interdiction de tout manquement à l’obligation scolaire (...)"

    Mensonges d'Etat ou... l'état du mensonge.Luc Ferry, Assemblée Nationale, 4 février 2004

     

     

     

     

     

    (Discours à l’occasion de l’examen du projet de loi relatif à l’application du principe de laïcité dans les écoles, collèges et lycées publics. En voici l'intégralité.)

    Oh, non ! Pas vous ! Pas vous, Monsieur Ferry ! Pas vous qui, justement, avez été déscolarisé au collège. Pas vous qui êtes un des exemples qu'on peut brandir fièrement pour appuyer nos arguments, pour affirmer bien haut qu'on peut pratiquer l'IEF et réussir sa carrière au point de devenir ironiquement ministre de l’Éducation.

    Bien sûr, vous choisissez adroitement vos mots en parlant "d'obligation scolaire", terme que l'on retrouve dans la loi (depuis peu !) et qu'on voudrait nous faire prendre pour un synonyme d'obligation d'instruction.

    Mais tout de même, vous le savez bien qu'en disant cela, vous brouillez les pistes, vous détournez la compréhension, vous créez une confusion... Vous le savez bien que vos auditeurs, mal renseignés, mal informés, comprendront "l'interdiction de tout manquement d'aller à l'école".

    Alors, non, vous ne mentez pas vraiment mais vous participez à la propagande, à la désinformation. Et venant de vous, un ancien enfant instruit en famille, c'est peut-être encore moins pardonnable.

    Mais on est toujours trahi par les siens. Et comme l'a dit l'évêque Rémi en baptisant Clovis: " Courbe-toi, fier Sicambre ! Brûle ce que tu as adoré, adore ce que tu as brûlé !"

    Sommes-nous donc cernés ? N'y a-t-il pas, parmi nos responsables, quelqu'un qui oserait dire tout haut la vérité. Pas forcément pour faire l'apologie de l'Instruction En Famille mais simplement pour informer d'un droit. Parce qu'après tout, en démocratie, il est de l'intérêt de tous d'avoir un peuple bien informé, non ? C'est même, paraît-il, l'essence de la démocratie.

    Tournons-nous vers le Défenseur des Droits. Voilà quelqu'un qui, à n'en pas douter, saura défendre nos droits : c'est son titre !

    Explorons son site... Dans la catégorie Défense des droits de l'enfant, nous trouvons une série de questions/réponses. Et parmi ces questions, il y en a une qu'un enfant est en droit de se poser : "Suis-je obligé(e) d'être scolarisé(e) ?"

    Et bien la réponse est édifiante :

    "Oui, jusqu’à 16 ans. En France, il existe une obligation de scolarisation pour chaque enfant de l’âge de 6 ans à 16 ans."

    Mensonges d'Etat ou... l'état du mensonge.Jacques Toubon, Défenseur des droits

     

     

     

     

     

     

     

    (Si, si je vous assure. Vérifiez vous-même ici.)

    [MISE A JOUR: Depuis la rédaction de cet article, le site a été refondé. Cette question et cette réponse n’apparaissent plus. Un correctif sage et consciencieux que l'honnêteté oblige à signaler !]

    C'est qu'il n'est jamais trop tôt pour manipuler les esprits et à l'époque où nos enfants savent très bien utiliser Internet sans notre aide, il est important qu'ils ne trouvent pas la vraie réponse à cette question importante qui les concerne au premier chef.

    Avec ces exemples, on a vu comme on peut mentir au plus haut niveau.
     
    Mais la France compte nombre d'élus, plus modestes, moins médiatiques. A ceux-là, on devrait pouvoir faire confiance... Ils n'ont rien à gagner à tromper, non ?

    Prenons donc un cas au hasard. (enfin, presque...)
     
    Françoise Laborde (pas la journaliste mais une autre, homonyme) est sénatrice de Haute-Garonne. Elle est vice-présidente de la Commission permanente "Culture, éducation et communication". Elle vient d'être nommée en date du 29 janvier 2015, Présidente de la "Commission d'enquête sur le service public de l’Éducation".
     
    Pour que de telles responsabilités lui soient confiées au Sénat, c'est que nous avons à faire à une spécialiste, une élue chevronnée et très au fait des questions de l'éducation. Du reste, son parcours professionnel avant le Sénat le confirme comme elle le rappelle elle-même :

    "(...) Après trente années comme professeur des écoles puis directrice d’école maternelle au sein de l’Éducation Nationale, ma carrière professionnelle m’a rendu tout particulièrement sensible aux questions relatives à la jeunesse et au service public. (...)"
     

    Mensonges d'Etat ou... l'état du mensonge.Discours pour la remise de son prix de la laïcité en 2012

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Alors là, ça ne rigole pas ! Trente ans dans l’Éducation Nationale, elle doit en connaître tous les rouages. Pensez ! (Notez tout de même l'orthographe de "m'a rendu" au lieu de "m'a rendue". Mais bon, ce n'est pas très grave, en maternelle, on n'apprend pas encore le passé composé.) Une telle abnégation pour la cause publique... Et la république elle-même l'honore du prix glorieux, bien connu dans le monde entier et si convoité: le prix de la laïcité. Mazette !

    Et là... :
     
    "(...) j’ai pris conscience que de nombreuses problématiques constatées sur le terrain s’expliquaient par l’absence de règles communes concernant les conditions d’accueil des plus jeunes, avant leur scolarisation. Je vous rappelle que l’école n’est obligatoire qu’à partir de 6 ans !"

    Discours pour la remise de son prix de la laïcité en 2012
     
    (L'ensemble du texte est ici.)

    Et bim ! Merci pour ce rappel, on risquait d'oublier. Toutes ces années de pratique, tous ces sacrifices de vie personnelle pour s'offrir corps et âme à la chose publique, dans la plus complète générosité et sans rien attendre en retour... Pour ne finalement même pas connaître les bases les plus élémentaires. C'est ballot !

    Là, je vous l'accorde, je suis à la limite de la malhonnêteté intellectuelle. Il ne s'agit sans doute pas ici de mensonge ! Il s'agit tout juste d'incompétence ! C'est moins grave pour une élue du peuple. ( Ah, non, tiens le Sénat, c'est vrai, ce ne sont pas des élus du peuple...)

    A l'issue de ce petit tour d'horizon, avouons qu'il est moins difficile de répondre à la question qui fut notre postulat.
     
    Oui, ils sont réellement menteurs et non, ils ne sont pas mal informés. Bien au contraire, ils savent parfaitement ce qu'ils disent, à qui ils le disent et pourquoi ils le disent.
     
    Et il faut bien reconnaître que nous-même commençons à mieux comprendre leurs motivations profondes : les enfants ne peuvent pas, ne doivent pas échapper à l'école de la République. L'Instruction En Famille est mal connue, peu pratiquée et il faut absolument que les choses restent en l'état. Ne surtout pas expliquer qu'une autre voie est possible.
     
    Une voie qui les placerait face à leurs graves manquements, une voie qui permettrait à tous de comprendre que leur parole n'est pas d'or, une voie qui conduirait immanquablement à libérer l'Instruction de ses chaînes, une voie qui mènerait sur le chemin de la liberté de penser et – horreur ! – de la contestation !
     
    Jules Ferry lui-même, nous l'avons vu, n'avait pas d'autre dessein !
     
     
     
     
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  • Commentaires

    1
    Mercredi 13 Mai 2015 à 18:14
    Super billet que je vais partager avec plaisir. J'ai beaucoup aimé la référence à Clovis lol
    2
    Vendredi 15 Mai 2015 à 09:48

    Merci de partager, Maman Poisson ! Hélas, ce n'est plus un secret pour personne qu'ils sont tous menteurs mais c'est toujours bon de leur "mettre le nez dedans".

     

    3
    Mardi 2 Février 2016 à 23:05

    C'est vrai, ce n'est pas l'école qui est obligatoire, mais l'éducation. L'école publique, gratuite et laïque est le moyen que la République met à la disposition des parents pour remplir cette obligation, mais n'est pas par elle-même obligatoire. Peut-être a-t-on tendance à simplifier et à parler par raccourci ...

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