• Labo d'archéologie : l'armée romaine

    ... l'organisation de la légion

     

     

    La république romaine, puis l'empire, ont développé une civilisation très militarisée. La carrière politique était indissociable de la carrière des armes et nul ne pouvait prétendre à de hautes fonctions s'il n'était pas un grand général.

    Le fer de lance de la domination de Rome sur le reste du monde résidait dans ses légions. D'une discipline exemplaire, parfaitement organisée, continuellement entraînée, la légion était l'armée la plus puissante et la plus crainte de l'antiquité. Elle a longtemps servi de modèle à toutes les armées qui lui ont succédé.

    Voyons comment fonctionnaient ses légions qui aujourd'hui encore suscitent l'admiration des amateurs de stratégie:

     

     Évolution de la légion 

    Comme le dit l'expression consacrée, Rome ne s'est pas faite en un jour. La légion non plus. Un long processus a été nécessaire pour en arriver aux alignements parfaits de légionnaires presque invincibles.

     

    - Époque étrusque -

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    A cette époque, la légion n'existe pas encore. Les tenues des soldats et leurs méthodes de combat sont inspirées des hoplites grecs, dont l'exemple a essaimé à travers toute la méditerranée. Les protections sont légères, les armes simples mais la discipline est déjà stricte.

     

    - Époque républicaine -

    (avant la réforme de Marius)

    Les légions sont encore balbutiantes mais commencent de se mettre en place. Elles sont constituées de trois lignes de combattants, par ordre d'ancienneté. Le premier rang est celui des novices qu'on appelle les hastati. Le second rang est constitué de soldats plus aguerris: les principes. Enfin, le troisième rang, qui n'intervient en général que lorsque la bataille va s'achever est composé de vétérans, les triarii ou triaires.

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    On compte également une ligne de combattants chargés de "dégrossir" les rangs ennemis en lançant des javelines (= petits javelots) et qui se retirent à l'arrière une fois leurs munitions achevées: les vélites.

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    Hastati, Triaire, Vélite

    A cette époque, les soldats payent eux-même leur équipement et leur armement. C'est pourquoi les vétérans sont en général mieux armés et mieux défendus que les hastati, leur long service dans l'armée leur ayant permis d'accumuler suffisamment de moyens pour s'offrir un équipement plus complet.

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             Équipement des Hastati                                               Équipement des Triaires

    Même si l'armée est constituée de volontaires suffisamment fortunés pour payer leur équipement, leur dévotion envers la république les rend déjà redoutables.

     

    (après la réforme de Marius)

    A la fin du deuxième siècle avant J.C., le consul Marius organise une grande réforme de l'armée. Le recrutement est ouvert même aux classes pauvres, l'équipement est fourni par la république. De ce fait, les uniformes deviennent plus homogènes et les troupes plus dévouées à leur général. Le système des hastati, principes et triaires est supprimé. La légion devient une armée de professionnels.

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    tribun et légionnaires

    Les soldats sont protégés par une cotte de maille inspirée de celles des gaulois, les officiers portent un plastron de métal, généralement décoré.

     

    - Époque impériale -

    (Début Ier siècle)

    Il n'y a plus guère de changements dans l'organisation militaire après la réforme de Marius. En revanche, les tenues se perfectionnent, offrant une protection toujours meilleure. Les légions sont renforcées de troupes d'auxiliaires, qui ne sont pas des citoyens romains et appartiennent bien souvent aux peuples conquis.

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               évolution des armures                                                    signifer et auxiliaire

    Le casque subit de profondes transformations. On améliore aussi les armes: le pilum (= sorte de lance) ainsi que le gladius (= glaive).

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          Équipement du Légionnaire                                            Équipement du Signifer

    Les premières cuirasses faites de lames de fer articulées par des attaches de cuir font leur apparition. On appelle cette armure lorica segmentata.

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    Équipement du cavalier

    La cavalerie romaine est rare, l'armée étant surtout constituée d'infanterie (= troupes à pied). En faible nombre, la cavalerie sert surtout d'éclaireur, d'escorte pendant les marches et d'estafettes (= messagers). Elle conserve la cotte de maille, la lorica hamata.

     

    (milieu Ier siècle)

    Rome continue d'asseoir sa suprématie avec les premiers successeurs d'Auguste. La légion se couvre de gloire en remportant de nombreuses victoires. Elles repoussent et conquiert ses ennemis les plus farouches. C'est le début de la Pax Romana (= paix romaine). Une période de paix toute relative puisque si la guerre a cessé dans les frontières de l'empire, elle est presque perpétuelle au-delà.

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           Centurion et légionnaires                                                 Centurions et aquilifer

    Vétérans et soldats d'élite, les centurions jouissent d'un prestige de plus en plus important. Ils arborent fièrement sur leur torse leurs décorations, médailles rondes appelées phalères.

     

    (IIème siècle)

    C'est l'époque de la dynastie des Antonins et des grandes conquêtes. Rome s'étend dans toutes les directions sous l'impulsion des empereurs Trajan, Hadrien ou Marc-Aurèle.

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           Légionnaires et auxiliaire                                                Légat, tribun et signifer

    Jusqu'à l'écroulement de l'empire, l'armée ne connaîtra plus de grands bouleversements. Quelques aménagements d'uniformes auront lieu ça et là mais la tendance sera plutôt à une perte d'efficacité de plus en plus grande.

     

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     La guerre dans la légion 

    C'est évidemment la première raison d'être de l'armée romaine. Les ennemis étaient nombreux. Comme le Carthaginois Hannibal et ses éléphants, qui osa franchir les alpes pour attaquer la péninsule italienne pendant la seconde Guerre Punique (-218 à -201), mais qui fut battu par les troupes de Scipion l'Africain à la bataille de Zama en -202.

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    Ou encore les gaulois lors de la célèbre Guerre des Gaules (-58 à -52), face à Jules César :

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    La légion faisait face à tous grâce à sa discipline de fer. Les légions étaient capables d'exécuter toutes sortes de manœuvres et de changer de formation très rapidement. La plus célèbre de ces formations de combat est le testudo, qu'on appelle en français la tortue: groupés en rang serrés, les légionnaires tiennent leurs boucliers de manière à protéger le groupe sur tous les côtés.

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    Grâce à leur talent d'ingénieurs, les romains maîtrisaient l'art du siège, qu'ils menaient armés d'engins perfectionnés: balistes, scorpions, onagres, tours de siège,...

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    A Alésia (-52), les légionnaires édifièrent deux lignes de défense: une pour encercler les assiégés: la circonvallation, et l'autre pour s'encercler eux-mêmes et se protéger d'une attaque extérieure: la contrevallation. Le rempart, ponctué de tours, était doublé d'une série de pièges et chausse-trapes : fossé en eau, pieux dans le sol,...

    A Massada (72-73 ap. J.C.) en Judée, pour s'emparer d'une citadelle inexpugnable sur une hauteur abrupte, ils passèrent plusieurs mois à construire une rampe pour y accéder.

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         Fortifications d'Alésia (Gaule)                                      Assaut de Massada (Judée)

    En revanche, s'ils étaient presque invincibles quand ils combattaient en ligne sur un champ de bataille ou lors des sièges, ils étaient très vulnérables en cas d'embuscade pendant leurs déplacements :

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     La vie dans la légion

    Experts en construction, les légionnaires étaient entraînés à bâtir un camp fortifié en quelques heures. A l'issue des longues marches (une légion pouvait parcourir près de 50 km en une journée), on bâtissait un camp pour la nuit, avant de l'abandonner parfois dès le lendemain.

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            Construction d'un camp                                                       Vie dans le camp

    Cette organisation leur permettait d'être les plus performants dans l'édification des infrastructures. Ils se chargeaient de tracer les innombrables routes qui jalonnèrent l'empire, d'ériger des aqueducs, des ponts ou de fonder des villes nouvelles.

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             Construction d'une route                                           Construction d'un aqueduc

    Une grande partie de leur temps était consacré à l'entraînement individuel ou à la répétition inlassable des manœuvres. Souvent partie pour de longues campagnes, la légion emmenait avec elle tout ce qui était nécessaire à sa subsistance, mais également des spécialistes dont les services étaient indispensables.

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           Entraînement à la caserne                                              Chirurgien de la légion

    A partir du milieu du 1er siècle, sous la dynastie des Antonins, certaines troupes étaient cantonnées loin de Rome, le long du limes, ce long mur édifié aux frontières septentrionales pour contenir les tribus barbares. Beaucoup de légionnaires fraternisèrent avec les populations locales, certains fondèrent même des familles.

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    Légionnaires cantonnés au nord de la Bretagne (Angleterre)

     

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     Le fonctionnement de la légion 

    - Paquetage du légionnaire -

    En plus de son armement (bouclier, casque, armure, armes,...) le légionnaire emportait avec lui tout ce dont il pouvait avoir besoin pendant une campagne.

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    Son matériel de subsistance était composé de gamelle, chope, gourde, couverts et tout le nécessaire pour se nourrir. Son matériel de travail se constituait de plusieurs outils, utiles à l'édification du camp ou autres travaux d'ingénierie qu'il aurait à accomplir.

    Il transportait également des ustensiles de toilette pour se laver, se raser et entretenir ses vêtements et armes. Au total, un légionnaire emportait un paquetage qui pesait une trentaine de kilos, auxquels il faut ajouter la tenue qu'il portait. Il emportait également sa solde (= salaire) sous forme de pièces de métal, ce qui rajoutait encore du poids.

     

     - Le camp -

    Bâti selon un plan standard, les camps étaient toujours similaires, à de rares exceptions quand il fallait s'adapter au terrain.

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    Chaque légionnaire connaissait sa fonction et sa place dans la construction, ce qui permettait une édification particulièrement rapide, d'autant plus que la répétition régulière de l'ouvrage favorisait les automatismes.

     

    - Le déploiement -

    L'unité de base de la légion est la centurie, composée de 80 hommes (100 au début d'où son nom). Deux centuries forment un manipule (160 hommes) et il faut 3 manipules pour constituer une cohorte (480 hommes).

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    Chaque centurie, manipule et cohorte a ses propres officiers, sous-officiers et porte-enseignes. Toutes ces unités ne sont pas égales, la 1ère cohorte est plus nombreuse et est également la plus prestigieuse : elle ne compte que cinq centuries mais chacune compte 120 hommes. Ses membres sont l’élite de la légion.

    Un système de graduation existe et le soldat gravit les échelons au fur et à mesure de la longueur de son service et de ses exploits. Ainsi, les nouveaux commencent dans la dernière centurie de la dixième cohorte et progressent jusqu'à faire partie de la 1ère centurie de la 1ère cohorte, l'unité la plus glorieuse.

     

     - Grades et hiérarchie -

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    Tribun, Signifer, Légat

    L'état-major d'une légion comprend:

    Un Légat (= général) : C'est le chef absolu d'une légion. Parfois, le légat est placé sous les ordres d'un Consul ou d'un Prêteur, fonctions primordiales à Rome, qu'il seconde.

    Six Tribuns (= officiers supérieurs) : Ce sont les adjoints directs du légat. On compte un tribun laticlave, jeune sénateur qui débute sa carrière politique et 5 tribuns angusticlaves, qui ne sont pas issus de la classe sénatoriale. Chaque tribun commande dix centuries.

    Un préfet du camp (Praefectorus Castrorum) : Il supervise la construction du camp et l'entretien des remparts, il est responsable du train de bagages lors des marches et il commande les engins de siège. Il s'agit souvent d'un ancien centurion Primipile.

    Sous leurs ordres, on trouve :

    Les centurions (= Officiers) : On compte un centurion par centurie. Ce sont des soldats qui se sont particulièrement distingués sur le champ de bataille et dont les exploits militaires leur ont valu leur nomination. C'est le grade le plus haut que peut obtenir un soldat. Le plus important des centurions est celui qui commande la 1ère centurie de la 1ère cohorte: on l'appelle le centurion primipile. Il a le privilège de participer aux réunions d'état-major. Obtenir ce grade est le but que poursuivent tous les soldats.

    Les principales (= Sous-officiers) :

    • Optione : second du centurion, il y en a un par centurie.
    • Signifer : C'est le porte-enseigne. On le reconnaît à son casque surmonté d'une tête d'ours, de lion, de loup,... Il y en a un pour chaque centurie. C'est forcément un soldat de valeur puisqu'il a la responsabilité du Signum (= enseigne) qui est un objet sacré. Chaque légionnaire préfère mourir que de voir le Signum être pris par l'ennemi.
    • Aquilifer : C'est lui aussi un porte-enseigne mais plus important puisqu'il porte l'aigle (= aquila en latin), représentant toute la légion.
    • Tesserarius : Un par centurie. Il recevait du tribun le mot de passe ou un ordre écrit sur une tablette appelée tessera.
    • Cornicem : C'est le sonneur de cornu. C'est lui qui mobilise les Signifers, que chaque légionnaire suit immédiatement, que ce soit dans les batailles ou la marche. Il y en a un par cohorte.

    Labo d'archéologie : l'armée romaine

     

    Voilà ! Vous savez maintenant presque tout ce qu'il y a à savoir de la légion romaine. Son organisation sans faille et ses soldats aguerris lui ont permis de dominer pendant des centaines d'années. C'est l'affaiblissement progressif de cette armée à partir des IIIème-IVème siècles, minée par les conflits politiques et conduite par de mauvais généraux qui est l'une des causes de l'écroulement de l'empire romain.

     

     

     

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  • Labo d'archéologie : Rome

    ... Rome avant l'Empire

     

     

    Quant on pense à la période romaine, on imagine les combats de gladiateurs, les alignements impressionnants des invincibles légionnaires, l'empereur régnant sur des terres englobant presque tout le monde connu,... Mais il fallu en faire du chemin pour en arriver jusque là.

    De quelques villages épars qui se sont regroupés jusqu'à l'empire immense dont notre langue, nos institutions et notre culture sont encore héritières, il s'est écoulé un peu plus de mille deux cents ans: de 753 avant J.C. jusqu'à 476 de notre ère (ces deux dates sont celles généralement admises mais bien évidemment, rien ne commence ni ne finit jamais à un instant "t").

    Pour retracer les grands traits de cette longue épopée, nous allons commencer par nous intéresser aux presque huit siècles qui ont précédé l'Empire :

     

     La fondation de Rome 

    Le déroulement des événements qui ont présidé à la fondation de Rome sont légendaires. On les connaît par des écrits bien postérieurs dont la vérité historique est discutable.

    La légende

    Descendant d’Énée, Numitor, le roi d'Albe, fut détrôné par son frère Amulius. Pour s'assurer qu'aucun héritier ne viendrait lui reprendre le pouvoir, celui-ci imposa à Rhéa Silvia, fille unique de Numitor de devenir vestale. Ces prêtresses faisant vœu de chasteté, Amulius fut certain qu'elle ne pourrait avoir d'enfant. Mais Mars, le dieu de la guerre séduisit la jeune femme. De leur union sont nés deux jumeaux: Rémus et Romulus.

    genealogie remus et romulus

    Amulius ordonna leur meurtre et ses serviteurs jetèrent leur couffin dans le Tibre. Le panier finit par toucher la rive et les deux nourrissons furent recueillis par une louve qui les allaita, permettant leur survie. Puis, un berger du nom de Faustulus adopta et éleva les deux enfants. Devenus adultes, ils décidèrent de fonder une ville à l'endroit même où ils avaient été sauvés. Rémus choisit la colline de l'Aventin et Romulus celle du Palatin. C'est Romulus qui l'emporta et à l'issue d'une querelle, il tua son frère. La nouvelle ville fut nommée Rome, en l'honneur de Romulus, son premier souverain.

    louve romaine

    Si cette histoire n'est qu'un récit mythologique, en revanche, l'archéologie a confirmé l'emprise territoriale et la situation de la Rome des premiers siècles: la cité aux sept collines. Voilà à quoi devait ressembler les toutes premières constructions sur le Palatin:

    Labo d'archéologie : Rome (1ère partie)                    rome naissante

    En accueillant tous les exclus, hors-la-loi, bannis, esclaves fugitifs, Romulus accroît rapidement la population de Rome. Mais comme la cité manque de femmes, les romains décident d'enlever celles de leurs voisins les Sabins.

    carte de rome et du latium

     

     La Monarchie 

    Après Romulus, plusieurs rois se succèdent.

    Numa Pompilius (-715 à -673) : Il organise la vie religieuse en créant les pontifes, gardiens des cultes, avec à leur tête le Pontifex Maximus (= Grand Pontife). Il fait édifier le temple de Vesta et celui de Janus (dont les portes étaient ouvertes en temps de guerre et fermées en temps de paix). Il créé également un calendrier qui comprend douze mois, ancêtre de celui que nous utilisons encore.

    Labo d'archéologie : Rome (1ère partie)                       temple de vesta restitution

     Temple de Vesta (ruines actuelles)                            Temple de Vesta (restitution)

    Tullus Hostilius (-673 à -641) : Roi guerrier, il combat les Étrusques de la cité de Veïes. Le conflit le plus célèbre de son règne est celui contre Albe la longue, alors grande rivale de Rome. C'est l'épisode des Horaces contre les Curiaces. Afin d'éviter une guerre longue et coûteuse, il fut décidé que les deux cités seraient représentées chacune par trois champions, les frères Horaces pour Rome contre les frères Curiaces pour Albe. Rome l'emporta, mettant fin à la concurrence contre Albe.

    Ancus Martius (-641 à -616) : Il agrandit la ville, fait bâtir le pont sublicius sur le Tibre (le plus ancien pont de Rome), le Tullianum, prison souterraine sur les flancs du Capitole (où fut détenu et étranglé Vercingétorix quelques siècles plus tard), et installe le premier port à Ostie.

    entree tullianum aujourd'hui                  tullianum restitution

            Tullianum (entrée actuelle)                                           Tullianum (restitution)

     

     Les rois Étrusques

    Tarquin l'Ancien (-616 à -579) : Après une brève période troublée, Lucius Tarquinius se fait élire roi par la plèbe. C'est le premier roi étrusque. Bâtisseur, il fait construire le Forum, le premier Circus Maximus (en bois) et la Cloaca Maxima, système d’égout destiné à assainir le marais que constituait la vallée du Forum. Il combat également ses plus proches voisins, les Sabins et les Latins et s'empare d'une bonne partie de leurs possessions. Il meurt assassiné par les fils d'Ancus Martius qui désiraient reprendre le pouvoir.

    cloaca maxima

    Cloaca Maxima

    Servius Tullius (-579 à -534) : Gendre de Tarquin, il parvient à lui succéder malgré les tentatives des fils Martius. Il débute son règne par un recensement de la population, qui compte environ 80 000 personnes. Il agrandit considérablement le territoire de Rome qu'il dote d'une muraille: la muraille Servienne.

    Tarquin le Superbe (-534 à -509) : Fils de Tarquin l'Ancien, il avait épousé la fille de Servius Tullius. Avec son appui, il fait assassiner Servius et s'empare du trône. Décidant de régner seul, il élimine ses adversaires politiques, confisque leurs biens et amoindrit les pouvoirs du Sénat. Ses exactions, intolérables pour les romains précipitent sa chute et poussent à la création de la République.

    rome debut republique

     

     La République 

    Les débuts de la république:

    C'est Lucius Junius Brutus qui est le créateur de la république. Neveu de Tarquin le superbe, il s'était volontairement laissé passer pour stupide (son surnom Brutus signifie idiot). Révélant sa vraie nature et sa réelle intelligence, il parvient à chasser les Étrusques du trône et établit les bases des institutions romaines, notamment avec l'instauration des deux consuls.

     

    Brutus

    L. Junius Brutus

    C'est à cette époque que naît la devise de la république Senatus PopulusQue Romanum (= le sénat et le peuple romain), abrégée en :

    spqr

    Cependant, Rome ne fut jamais une démocratie au sens où nous l'entendons puisque le pouvoir était partagé exclusivement entre les membres du Sénat, tous patriciens (= noblesse de Rome).

    Au début de la République, Rome était celle qu'avaient laissée les Tarquins. Elle était devenue une ville importante et ressemblait à ça:

    Labo d'archéologie : Rome (1ère partie)                  rome debut republique

    Le centre de la cité était (et restera toujours) la zone du Forum, enserré entre les deux collines principales: le Capitole, centre religieux et le Palatin, centre politique et résidence des patriciens.

    forum epoque republique

     

    Le sac de Rome

    Plus d'un siècle après sa création, la république doit faire face au plus grand danger de son histoire. Vers -390, Brennus, un chef gaulois de la tribu des Senons envahi la péninsule et pousse ses conquêtes jusqu'à Rome. Maîtres de la ville, les gaulois la ravage et la mette à sac, encerclant les derniers défenseurs retranchés sur le Capitole.

    Affamés, les assiégés négocient leur reddition en promettant une rançon de 1000 livres d'or. Les gaulois, avides, utilisent des poids truqués et, face aux protestations des romains, Brennus jette avec défi son épée dans la balance en justifiant sa tricherie par la célèbre phrase : Vae Victis (= malheur aux vaincus).

    Brennus vae victis

    Cet épisode reste pour les romains un immense traumatisme qu'ils traîneront pendant des siècles. Ce sera la première et la dernière fois que Rome sera ainsi prise et mise en danger par ses ennemis.

     

    Les guerres Puniques

    C'est pendant ces guerres que Rome va éliminer son rival le plus sérieux: Carthage (près de la ville actuelle de Tunis) et asseoir sa domination sur la Méditerranée (les romains l'appelait Mare Nostrum, c'est-à-dire : "Notre mer").

    Carthage était une colonie des Phéniciens (habitants de l'actuel Liban) qu'on appelait les Puniques. Au fil du temps, la cité avait pris son indépendance et sa prospérité s'étendait sur des terres que Rome convoitait.

    Il y a eu 3 guerres Puniques:

    1ère Guerre Punique (-264 à -241):

    Rome s'empare de la Corse, la Sardaigne et la Sicile tandis que Carthage conquiert une partie de l'Hispanie (Espagne).

    2ème Guerre Punique (-218 à -201):

    C'est la plus célèbre grâce à un général Carthaginois, stratège de génie qui faillit mettre Rome à genoux et dont le nom est encore fameux: Hannibal.

    hannibal

    Hannibal

    Vainqueur à plusieurs reprises (Sagonte, La Trébie, Lac Trasimène, Cannes), Hannibal se retrouve finalement coincé à Capoue, ce qui l'empêche de marcher sur Rome.

    bataille de cannes

    Obligé de regagner Carthage, que le général romain Scipion est en train d'attaquer, il est définitivement vaincu à la bataille de Zama (-202) malgré ses impressionnants éléphants de guerre.

    Publius Cornelius Scipion en gardera le surnom de l'Africain.

    scipion l'africain

    Scipion l'Africain

    Hannibal sera exilé par Carthage, qui cède l'Hispanie et accepte des conditions de capitulation qui la place sous le joug de Rome.

    3ème Guerre Punique (-149 à -146):

    Carthage n'a jamais pu retrouver sa grandeur. En -153, Caton s'alarme du redressement de l'ancienne rivale et prêche sa destruction. Plus qu'une guerre, il s'agit d'une opération de nettoyage pour les Romains. C'est un autre Scipion, Scipion Émilien qui prend Carthage et rase totalement la ville.

    carte des guerres puniques

     

     Les guerres civiles 

    La guerre sociale

    Ce nom vient du terme socii, qui signifie les alliés. Les peuples d'Italie, alliés de Rome, réclament la citoyenneté romaine.

    Soumis aux mêmes obligations que les romains dans le domaine militaire, leur statut leur interdit de profiter des avantages réservés aux citoyens: droits civils (droit du mariage, droit de passer des actes commerciaux) et droits civiques (droit de vote, droit de se faire élire, exemption d'impôts). Ils s’inquiètent particulièrement des lois agraires de Tiberius Gracchus, qui promet aux citoyens romains des terres prélevées sur les domaines des alliés.

    Le soulèvement éclate en 90 avant J.C. et met toute la péninsule à feu et à sang.

     

    La réforme de Marius    

    Caïus Marius (-157, -86), est élu Consul à sept reprises. Il est pendant de nombreuses années l'homme fort de Rome. Grand général, il remporte de nombreuses victoires, notamment grâce à sa réforme de l'armée.

    Il uniformise l'équipement des légionnaires, restructure les cohortes et renforce les effectifs. Une légion comprend désormais 6000 hommes au lieu de 4000. Pour remplacer les trains de matériel, chaque homme transporte désormais son équipement sur son dos, ce qui rend l'armée plus mobile. Surtout, il supprime le cens, condition financière pour entrer dans l'armée, ce qui permet aux plus pauvres de devenir légionnaires. Il crée ainsi une armée de métier, toute dévouée à son chef. Ce sera le fer de lance de la puissance de Rome pour les siècles à venir.

    Marius

    Marius

    Après des troubles politiques qui l'obligent à s'éloigner de Rome, Marius croit trouver dans la guerre sociale une occasion de redorer son image. Il trouvera surtout sur sa route un sérieux concurrent en la personne de Sylla.

     

    Le dictateur Sylla

    Lucius Cornélius Sylla, ou Sulla (-138, -78) est le chef du parti des optimates, opposés au parti des populares de Marius.

    Deux guerres civiles voient s'affronter les rivaux, à l'issue desquelles Sylla, vainqueur, se voit nommer dictateur à vie. Cette charge, normalement provisoire et d'une durée de six mois, offrait tous les pouvoirs à un homme pour lui permettre de régler une crise particulièrement grave.

    sylla

    Sylla

    Vainqueur de la guerre sociale, Sylla renforce le système de la république, restaure les pouvoirs du Sénat et abdique sa charge de dictateur.

     

    Jules César 

    Son nom latin est Caïus Julius Caesar. Il appartient à la gens (= famille) Julia, l'une des plus anciennes dynastie de Rome. Cette lignée prétend descendre de Iule, le fils d'Enée et donc, de la déesse Vénus elle-même.

    jules cesar

    Jules César

    Partisan de Marius, il doit fuir Rome pendant la dictature de Sylla. Revenu dans la capitale, sa carrière politique peine à décoller, même s'il a déjà eu accès à certaines hautes fonctions.

     Premier Triumvirat  :

    Il a du mal à calmer son impatience et étouffer son ambition quand il est nommé propréteur (= gouverneur) en Hispanie ultérieure (actuelle Andalousie). Sa fortune et sa popularité grandissante lui permettent alors de devenir médiateur entre les deux grandes figures qui se disputent le pouvoir: Pompée et Crassus. Ensemble, ils forment un triumvirat (partage du pouvoir entre trois hommes).

    premier triumvirat

    Élu à la fonction de Consul en -59, il commence d'acquérir une estime populaire qui inquiète ses adversaires. Paradoxalement, c'est en voulant l'éloigner que le Sénat lui apportera le prestige et la renommée qui lui faisaient défaut. 

    Guerre des Gaules :

    Il se voit confier la charge de proconsul des Gaules pour cinq ans. A peine nommé, le peuple gaulois des Eduens fait appel à lui pour l'aider dans sa lutte contre les Helvètes, autre peuple gaulois, qui a entrepris une migration vers la Saintonge.

    Saisissant ce prétexte, César débute une longue guerre de huit années, faite d'alliances, de trahisons, de retournements,... C'est le moyen pour lui d'amasser une fortune, d'asseoir sa réputation et de s'attacher le soutien indéfectible de l'armée.

    Pour cultiver sa popularité, il raconte et embellit ses opérations militaires dans un ouvrage de propagande tout à sa gloire : Bellum Gallicum (= Guerre des Gaules). A l'issue des ses longues campagnes, César parvient à vaincre Vercingétorix à Alésia, terminant ainsi la romanisation de la Gaule (la Gaule Narbonnaise, au sud, était déjà une province romaine).

    carte guerre des gaules

    Pendant ce temps, à Rome, il ne reste plus rien du triumvirat: Crassus est mort et Pompée a reçu les pleins pouvoirs. César décide de chasser son adversaire, qui est le dernier obstacle à sa mainmise absolue.

    Avec ses légions, il marche sur Rome et franchit le Rubicon. Ce petit fleuve marquait traditionnellement la frontière entre la Gaule Cisalpine (nord de l'Italie) et le territoire romain. Il était interdit à tout général de le franchir avec son armée. Poursuivant Pompée qui s'enfuit, il parvient à le vaincre à Pharsale.

    Désormais, Jules César est le maître absolu de Rome. Il reçoit la dictature pour dix ans. L'obscur Julius est devenu le puissant César, qui posera les bases de l'empire sans parvenir lui-même à se parer du titre.

    C'est parce qu'on le soupçonnait de vouloir rétablir la monarchie à son profit qu'il fut assassiné par une bande de sénateurs conjurés, en pleine Curie (= salle de réunion du sénat) en mars -44.

    assassinat de jules cesar

     

    Octave

    A la mort de César, deux hommes vont se disputer son héritage et le pouvoir à Rome.

    Le premier est Antoine, ou Marc Antoine (en latin Marcus Antonius), ancien lieutenant de César. En tant que son bras droit sur le champ de bataille et en politique, il s'estime le plus légitime. De plus, il est Consul au moment du meurtre.

    Mais un tout jeune homme de 19 ans en pense autrement. Fils d'une nièce de César, Octave (Caïus Octavius) a été adopté par celui-ci à titre posthume. Le testament du dictateur en fait son héritier officiel, ce que confirme le Sénat. Il prend alors le nom de Caïus Julius Caesar Octavianus, ou Octavien.

    Octave

    Octave/Octavien

    Chacun appuyé de nombreux partisans et incapables de se départager, pressés par leur désir commun de venger César et de se débarrasser des conjurés, Antoine et Octavien finissent par s'entendre et se partagent le monde romain. Prenant exemple sur leurs aînés, ils créent le second triumvirat, où Lépide, un politicien neutre et fade, leur servira d'arbitre.

    Second Triumvirat :

    second triumvirat

    Alliés, les deux rivaux poursuivent les assassins de César et les éliminent tous. Leur collaboration forcée pendant plusieurs années est ponctuée de mésententes, de conflits militaires, de réconciliations, de nouveaux accords. Écartant finalement complètement Lépide des affaires, ils finissent par régner l'un sur l'Occident et l'autre sur l'Orient.

    En Orient, Antoine, fasciné par Cléopâtre, la reine d’Égypte, et amoureux d'elle voit ses intérêts s'opposer à ceux de Rome. L'accusant de trahison, Octavien n'a aucun mal à convaincre le Sénat de considérer Antoine comme proscrit. Les deux hommes s'affrontent à la bataille navale d'Actium en -31. Vaincus, Antoine et Cléopâtre se suicideront.

    Octavien vient du même coup de s'emparer de l’Égypte et , en détruisant tous ses ennemis, de mettre fin à plus d'un siècle de guerres civiles et d'instabilité politique.

    Constitution de l'Empire :

    Octavien est devenu plus puissant que quiconque ne l'a jamais été à Rome. Il sait manœuvrer habilement pour donner l'apparence de conserver les institutions républicaines et bâtir un empire qui ne dira jamais son nom.

    Grâce à sa grande habileté politique, il concentre en quelques année entre ses mains toutes les magistratures qui lui sont attribuées à vie. Il devient Princeps senatus (= premier du sénat, d'où vient notre mot prince). Il se fait attribuer l'Imperium, c'est-à-dire le commandement militaire suprême, ce qui fait de lui un Imperator (d'où vient notre mot empereur).

    Enfin, en - 27, il manipule le Sénat en démissionnant de toutes ses fonctions. Paniqués, les sénateurs le rappellent et lui décernent le surnom Augustus, habituellement réservé aux divinités.

    Sa titulature complète (interminable) devient Caïus Julius Caesar Octavianus Imperator Augustus. Plus simplement, nous l'appelons Auguste.

    empereur auguste

    Auguste découpe Rome en quatorze régions et entreprend une politique de grands travaux.  Il fait bâtir de nombreux bâtiments publics et religieux. Il aménage particulièrement le Champ de Mars, large plaine entre le Tibre et le Capitole, et installe sa luxueuse demeure sur le Palatin. C'est la naissance de la vaste résidence impériale que ses successeurs n'auront de cesse d'agrandir (nommée le Palatium, c'est l'origine de notre mot palais).

    plan rome epoque auguste

    A l'antique Forum romain, accolé à celui de César, il ajoute un nouveau Forum, dont l'élément principal est le temple de Mars Ultor (= vengeur), message politique adressé à ses éventuels opposants. La légende lui attribue ces propos: "J'ai trouvé Rome de brique, je l'ai faite de marbre.

    forum d'auguste restitution

                                                            Forum d'Auguste (restitution)


    Voilà ! Vous savez un peu mieux maintenant comment un petit village modeste du Latium a pu étendre sa domination sur le reste du monde. Avec Auguste, l'Empire romain était né. Il a duré près de cinq siècles avec des périodes de prospérité, de troubles, puis de décadence.

    Vous voulez en savoir plus sur cette période importante de l'histoire ? Alors...

    Suivez-moi !

    ==> Labo d'archéologie : Rome (2ème partie) (A venir)

     

     

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  • Instruction en famille: sorties, visites

     Journées Nationales de l'Archéologie

     

    Ces trois derniers jours, c'était les journées nationales de l'archéologie. Dans toute la France, des animations, visites guidées, portes ouvertes,... étaient organisées. Voici le programme officiel : Journées Nationales de l'Archéologie 2015 - 19, 20 et 21 juin.

    Journees nationales de l'archeologie

    Moi, je suis allé visiter les locaux de l'INRAP. 

    Un ticket pour : l'INRAP

    Qu'est-ce que c'est l'INRAP ? Ça signifie Institut National de Recherches Archéologiques Préventives. Une loi de 2001 a rendu obligatoire les fouilles avant le démarrage de tout chantier (constructions privées, publiques, autoroutes, voies ferrées, etc.). On a donc créé cet Institut, qui regroupe des archéologues de toutes spécialités. Leur mission est de sauvegarder les informations sur notre passé en faisant des diagnostics ou des fouilles avant qu'elles soient détruites par les infrastructures modernes, et aussi de communiquer auprès du public.

    Et il faut avouer que communiquer avec le public, ils le font plutôt bien. Il existe huit centres en France où l'on peut trouver les labos et locaux administratifs de l'INRAP. Et j'ai la chance d'en avoir un dans ma ville !

    Je ne peux pas vous montrer des photos de l'intérieur du bâtiment, ce n'était pas autorisé. Mais on nous a fait visiter presque tout :

    • Les entrepôts de stockage où s'accumule le matériel pour fouiller mais surtout des caisses pleines de vestiges de toutes les époques.
    • Les salles de lavage où on procède au nettoyage des trouvailles, évidemment pleines de terre.
    • Les salles de séchage qui viennent juste après les précédentes.
    • Les salles d'études où les chercheurs analysent toutes sortes d'objets: céramiques, statues, os, monnaies,...

     

    C'est une archéologue professionnelle qui nous guidait d'un lieu à l'autre, nous expliquant tout, répondant à toutes les questions sans jamais perdre son sourire. Et dans chaque lieu, nous étions accueillis par d'autres chercheurs, chaque fois spécialistes du domaine qu'ils nous présentaient. Chacun(e) d'entre eux était passionnant(e) (et passionné), sympathique, disponible et répondait aux questions les plus pointues comme à celles des plus néophytes.

    Cette visite a duré plus de deux heures et demie. Il faut dire que Papa avait apparemment décidé de poser beaucoup de questions (je me demande s'il ne s'est pas éclaté encore plus que moi).

    Tout cela était déjà copieux mais comme si ça ne suffisait pas, il y avait aussi des ateliers pour les enfants.

    Une gentille dame m'a donné tout un tas de tessons d'une céramique toute cassée et m'a appris à essayer d'identifier de quel objet il s'agissait. Il fallait observer les indices: creux ou plat, anses ou pas d'anses, traces de feu ou non, décor élaboré ou pas de décor,... Ensuite, j'ai fait un puzzle gallo-romain et reconstituant la céramique avec du scotch.

    Là non plus, je ne peux pas vous montrer de photos parce que mon photographe habituel était encore en train de poser des questions je sais pas où.

    Après ce travail de laboratoire, je suis parti faire un travail de terrain: une fouille !

    instruction en famille : atelier archeologie

    Avec mon petit pinceau, ma truelle et des outils de dentiste, j'ai dégagé le squelette d'un mort ! Autour de lui, il y avait quelques tessons de céramique, une hache polie et divers objets.

    instruction en famille : atelier archeologie

    Vous pouvez remarquer que c'était pas de la rigolade. Non seulement j'avais le vrai matériel mais j'avais aussi la vraie tenue. Je dois avouer que je n'étais pas peu fier.

    Après tous ces efforts, j'avais bien mérité mon diplôme, non ?

    instruction en famille : atelier archeologie

    Maintenant, je suis archéologue ! Si ça se trouve, j'ai le droit de fouiller où je veux ? (Papa n'a pas l'air convaincu vu qu'il m'a répondu que: "Oui, oui... Hum, hum... On verra... Oui, oui...") Pourtant, moi, je trouve qu'il a l'air vraiment officiel ce diplôme.

    Pendant la visite, on nous a offert plein de documents: des petits livrets expliquant toutes les disciplines de l'archéologie qui portent des noms très compliqués.

    Un ticket pour : l'INRAP

    Ils sont vraiment très bien faits et détaillés:

    Un ticket pour : l'INRAP

    Un ticket pour : l'INRAP

    Pour les enfants, il y avait également des coloriages et des livrets de jeux pour plusieurs âges différents.

    Un ticket pour : l'INRAP

    Et à la fin, j'ai eu plein de petits cadeaux:

    Un ticket pour : l'INRAP

    C'était vraiment une sortie extraordinaire, riche, complète, copieuse avec des professionnels passionnés et charmants.

    Bon, je sais que je vous préviens un peu tard. Mais les Journées Nationales de l'Archéologie ont lieu tous les ans. Je ne peux que vous conseiller de guetter les animations prévues près de chez vous en 2016 (le lien que je vous ai donné au début sera sûrement toujours valable).

    En tous cas, ce qui est sûr, c'est que moi, j'y serai !

     

     

     

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  • Catherine Baker est une femme de lettres française, ancienne journaliste. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages peu connus car peu édités et peu distribués.

    Née en juillet 1947, elle nous intéresse surtout à un titre: elle a écrit "Insoumission à l'école obligatoire".

    Catherine Baker

    Composé en 1985, sous la forme d'une lettre à sa fille de 14 ans, l'ouvrage lui explique pourquoi elle a choisi pour elle la non-scolarisation.

    Même si on n'est pas obligé de partager toutes les convictions de madame Baker, son témoignage reste enrichissant, surtout quand on constate que trente ans après son constat sans concessions, la situation de l'école en France est très loin de s'être arrangée. Une preuve supplémentaire, s'il en fallait une, que nos responsables ont bien d'autres chats à fouetter que d'améliorer un système défaillant, déclinant, à bout de souffle...

    Publié pour la première fois en 1985, le livre a été réédité en 2006 par les éditions Tahin-Party, spécialistes de l'édition en ligne d'ouvrages dont les éditeurs officiels ne veulent pas.

    Aujourd'hui libre de droits, le texte peut être partagé légalement.

    Pour vous permettre de vous faire votre propre opinion, le voici donc, dans sa version intégrale :

     

     

    ==> Important ! D'après certains retours, il semble que le texte ne s'affiche pas sur tous les ordinateurs (problème de navigateur, de configuration,... ?). En cliquant sur l'icône Download, le fichier devient lisible. Désolé pour l'inconvénient !

    (N.B.: Les notes du collectif éditorial réactualisant les articles de lois sont aujourd'hui en partie obsolètes. Vous pourrez trouver les textes actuellement en vigueur dans l'onglet "Lois et Conseils" en haut de la page de ce blog.)

     

     

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  • Expériences rigolotes : les fluides

    ... les fluides

     

     

    Le plus connu des fluides, c'est l'eau. Mais il y en a bien d'autres. Tout ce qui est liquide est un fluide et pourtant, ils n'ont pas tous les mêmes propriétés. Certains sont plus denses ou plus visqueux que d'autres. Les gaz sont aussi des fluides (comme l'air, par exemple).

    Pour comprendre ce que ça veut dire et pour comparer les fluides entre eux, on va se livrer à quelques petites expériences faciles, amusantes et qu'on peut faire dans sa cuisine.

    Normalement, vous avez tout sous la main sauf peut-être le colorant alimentaire. On peut en trouver facilement dans n'importe quel rayon pâtisserie d'un supermarché.

    Allons-y :

     Expérience 1 

    Matériel:

    • une assiette creuse
    • du lait
    • du produit vaisselle
    • du colorant alimentaire

    1ère étape:

    Expériences rigolotes : les fluides  

    Commençons par verser du lait dans une assiette creuse. N'importe quel lait fera l'affaire mais du lait entier donnera un résultat plus "spectaculaire".

    2ème étape:

    Expériences rigolotes : les fluides

    Il faut verser deux ou trois gouttes de colorant pour former des petits cercles, pas trop près du bord. On obtient des tâches de couleur bien rondes qui ne se mélangent pas au lait.

    3ème étape:

    Expériences rigolotes : les fluides

    On verse au centre de l'assiette une ou deux gouttes de produit vaisselle. Les tâches de couleur vont commencer par "s'enfuir" vers les bords.

    4ème étape:

    Expériences rigolotes : les fluides

    Finalement, les couleurs se mélangent de façon aléatoire, créant des tourbillons de couleurs.

    Que s'est-il passé ?

    Le lait contient de l'eau mais aussi du gras sous forme de petites gouttes. C'est lui qui empêche le colorant de se mélanger à l'eau. Le liquide vaisselle sépare le gras de l'eau et perturbe ainsi la surface au centre de l'assiette. C'est pourquoi le colorant est repoussé vers les bords. Finalement, le savon se fixe sur le gras, le neutralisant, et le colorant peut se mélanger.

     

     Expérience 2 

    Matériel:

    • quatre verres
    • du colorant alimentaire
    • du carton

    1ère étape:

    Expériences rigolotes : les fluides

    On remplit deux verres d'eau froide dans lesquels on ajoute un peu de colorant bleu. L'eau peut venir directement du robinet ou sortir du réfrigérateur. Plus elle est froide, mieux c'est.

    2ème étape:

    Expériences rigolotes : les fluides

    On remplit ensuite deux verres d'eau chaude que l'on colore en rouge. Là aussi, on peut la tirer du robinet d'eau chaude ou la faire chauffer. Plus elle est chaude, mieux c'est, même s'il n'y a pas besoin de la faire bouillir.

    3ème étape:

    On pose un morceau de carton sur un verre rouge et un autre sur un verre bleu pour pouvoir les retourner sans les renverser. On pose alors, ouverture vers le bas, un verre rouge sur un verre bleu et un verre bleu sur un verre rouge (j'ai oublié cette photo, désolé !).

    On retire ensuite le carton pour que les liquides entrent en contact (à cette étape, on met généralement de l'eau un peu partout).

    4ème étape:

    Expériences rigolotes : les fluides

    On observe.

    (En théorie, rouge et bleu, ça devrait faire un joli violet mais là, ça a plutôt fait un verdâtre tout moche. Comme quoi, les expériences sont bien utiles pour vérifier que les théories... ça reste de la théorie !)

    Néanmoins, si la couleur n'est pas celle attendue, l'expérience a fonctionné: à gauche, le verre d'eau chaude est en haut: rien ne s'est mélangé. A droite, le verre d'eau chaude est en bas et les couleurs se sont emmêlées.

    Que s'est-il passé ?

    Nous venons de découvrir le phénomène de convection. La convection se produit quand il y a une différence de température entre deux parties d'un fluide. Les particules chaudes du fluide se dilatent, deviennent moins denses et montent. Les particules froides réagissent à l'inverse: elles se rétractent, deviennent plus denses et descendent. Ici, l'eau chaude qui se trouvait en bas est montée dans l'autre verre tandis que l'eau froide est descendue. Ce phénomène est généralement invisible mais le colorant nous a permis d'en être témoin.

    ==> L'air est également un fluide. C'est donc le même phénomène de convection qui permet à une montgolfière de s'élever. En chauffant l'air qui la gonfle, on le rend moins dense que l'air qui l'entoure. Conséquence: elle monte dans le ciel.

     

     Expérience 3 

    Matériel:

    • trois verres haut
    • de l'huile
    • du produit vaisselle
    • trois pièces de cinq centimes

    1ère étape:

    Expériences rigolotes : les fluides

    Il faut remplir à la même hauteur un verre d'eau, un verre d'huile de cuisine et un verre de produit vaisselle.

    Expériences rigolotes : les fluides

    2ème étape:

    Expériences rigolotes : les fluides

    Il faut lâcher les pièces en même temps dans chacun des trois verres (si jamais on n'a pas trois mains, il vaut mieux être deux pour faire l'expérience).

    On observe. Les pièces coulent toutes à une vitesse différente. Celle qui est dans l'eau gagne largement la course, suivie de celle dans l'huile et de celle dans le produit vaisselle qui arrive bonne dernière. Plus le contenant sera haut, plus la différence sera visible.

    Que s'est-il passé ?

    Certains liquides sont plus visqueux que d'autres. Cela signifie que les particules qui le composent sont bien collées les unes aux autres. En coulant, la pièce doit écarter ces particules pour se frayer un chemin. C'est moins facile dans un liquide visqueux comme le produit vaisselle que dans l'eau, qui ne l'est pas du tout. Pour prolonger l'expérience, on peut tester tous les liquides que l'on veut et s'amuser à faire une échelle de la viscosité.

     

    Voilà quelques petites expériences à faire dans sa cuisine. J'en ferai d'autres parce que j'adore faire des expériences dans ma cuisine. Bien sûr, il faut tout nettoyer après mais finalement, ce n'est pas plus salissant que de faire de la pâtisserie (en tout cas, quand c'est moi qui la fait).

     

     

     

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  • Vous allez encore trouver que je suis moqueur mais tout de même... Je ne pouvais quand même pas laisser passer cette info sans vous faire partager ma franche rigolade.

    Faisez gaffe à l'ortografe quand même

    L'affaire (affaire d’État, n'ayons pas peur des mots !) a été révélée par l'excellent site Bescherelle ta mère, et repris un peu partout depuis (Le Figaro, BFMTV, Ouest France, etc.)

    Mais au cas où l'information vous aurait échappé malgré tout, je m'en vais vous la faire partager. Je ne vous retiendrai pas longtemps, juste le temps d'un sourire.

    De plus, graver ici l'illustration de l'incompétence quotidienne de l’Éducation Nationale permettra d'éviter que la réalité des faits se perde dans les limbes, puisqu'on ne le sait que trop, une info chasse l'autre et aucune dépêche ne marque les mémoires bien longtemps. Cela me permettra également de garder des cartouches sous le coude pour mettre le nez dedans à mon inspecteur dans le cas où il se permettrait de se montrer hautain et pédant (on ne sait jamais, mon petit doigt m'a dit que certains osaient).

    Ainsi, comme l'atteste cette photo, une belle faute figure en bonne et due place sur les consignes du brevet 2015 distribuées aux élèves:

    consignes brevet 2015 avec faute

    Bon, ça peut arriver, admettrons-nous dans notre grande clémence. Errare humanum est, clamerons-nous avec magnanimité (ce que bientôt plus personne ne comprendra puisqu'on vient de nous expliquer que le latin était une langue de has-been).

    Quelqu'un dans l'académie de Paris, harassé par sa charge de travail a laissé passer une faute d'accord. D'accord ! Et les 320 personnes du ministère chargées de la relecture, de la correction, de la validation et de l'impression du document, harassées par leur charge de travail, ont bêtement laissé passer une faute grossière. Ça peut arriver à tout le monde...

    Mais quand un deuxième exemple nous saute à la figure, il est temps de ranger notre indulgence au fond de notre poche et de tressauter dans un rire désespéré. Effectivement, à l’Éducation Nationale, ça arrive à tout le monde ! Voyez vous-même la convocation pour le bac 2015 dans l'académie de Besançon. Convocation qui concerne l'épreuve de... français !

    convocation bac 2015 avec faute

    Comme je ne suis pas du genre à tirer sur les ambulances, je n'ajouterai aucun autre commentaire. Je me contenterai d'une simple question :

    A quand ce genre de courrier aux parents instructeurs d'enfants non-scolarisés ?

    "Madame, monsieur,

    En applicassion des articles machin-bidule-chouette (aucune importance, de toute façon, ils mentionnent des articles obsolètes comme nous l'avons constaté dans Ils osent tout... ), j'ai l'onneur de vous faire savoir que je procèdera aux controle de connaissance de votre fils, afin de vérifié que la progretion retenue lui permettrais d'aquérir les nossions du sokle comun."

    (Tiens, je ne dois pas avoir le même traitement de texte que l’Éducation Nationale parce que je vois du souligné en rouge partout. Ils doivent utiliser un traitement de texte maison conçu par les informaticiens du ministère. Enfin... Faut croire... Parce que chez moi, c'est vraiment rouge partout !)

    Vous l'aurez noté, les documents présentés sont quand même un peu sérieux. Il ne s'agit pas d'une liste de courses, il s'agit des documents officiels d'examens destinés à valider la maîtrise du socle commun voire au-delà.

    Ce fameux socle commun, graal sacré que tout citoyen digne de ce nom se doit de maîtriser, sous peine d'être immédiatement déchu de sa nationalité, excommunié, roué en place de grève. Ce fameux socle commun qui stipule clairement dans le premier de ses sept domaines de compétences, intitulé La maîtrise de la langue française :

    "L'acquisition de cette compétence est une priorité absolue. Elle passe par :

        la capacité à lire et comprendre des textes variés
        la qualité de l’expression écrite
        la maîtrise de l'expression orale
        l’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire
        l’enrichissement quotidien du vocabulaire"

    (Si vous ne craignez pas que l'endormissement vous gagne, vous pouvez le vérifier sur le site officiel.)

    J'ai souligné pour vous les passages qui vous démontrent à quel point ceux qui se permettent d'avoir des exigences se gardent bien de les appliquer à eux-mêmes. Le socle commun, c'est bon pour le quidam mais quand on a la carte du ministère, apparemment, on est au-dessus de ça.

    N'est-ce pas rassurant de voir que les multiples agents de toute cette belle machine (in)humaine, à la fois juges, témoins, procureurs, avocats et gardiens de prison de notre belle jeunesse, que tous ces donneurs de leçons (au sens propre), que ces garants de la qualité d'instruction (comme ils aiment à se présenter en frappant au domicile des familles instruisant à la maison); n'est-ce pas rassurant de voir que parmi tous ces doctes spécialistes, une grande part d'entre eux sont tout simplement incapables de voir à la lecture une faute qu'on n'est plus censé faire à partir du CM1 ou à peu près ?

    Ne riez pas ! Ce sont les mêmes qui vont corriger les copies de ces dits examens !

     

     

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