• Labo d'astrophysique : le système solaire

    ... le système solaire

     

     

    Quand on commence à se pencher sur l'astrophysique, on a très vite le vertige. Les distances, les tailles et les différentes mesures sont exprimées dans des chiffres qui sont difficilement concevables.

    Malgré tout, c'est notre environnement et il est intéressant d'en connaître les rudiments. Vous savez que vous habitez ici, dans ce pays, sur cette planète. Mais encore ? Reculons un peu le zoom pour essayer de comprendre dans quel milieu flotte notre chère boule bleue :

     

     En général 

     

    L'Univers

    Il est immense et c'est peu dire. En réalité, il est non seulement infini mais il est encore en expansion. La théorie actuellement admise est celle du Big Bang: une énorme explosion originelle qui aurait créé les premières particules et les aurait propulsées. En se disséminant, ces particules se sont regroupées pour créer des objets de plus en plus complexes: atomes, étoiles, galaxies,...

    L'élément chimique le plus présent dans l'univers est l'hydrogène. Il en représente 92%.

    schema big-bang

    Les durées et les distances sont tellement considérables que pour simplifier, on compte généralement en années-lumière.

    Une année-lumière, c'est le temps que met un objet pour parcourir une distance à la vitesse de la lumière, soit un peu moins de 300 000 km/seconde (= environ 1 milliard de km/h, vitesse maximale observée jusqu'à aujourd'hui). Exemple plus parlant: ça représente plus de 7 fois le tour de la Terre en une seconde.

    Ainsi, si une étoile est située à 100 000 années-lumière de notre Terre, il vous faudra 100 000 ans pour vous y rendre à la vitesse d'un milliard de km/h. Prévoyez des sandwichs !

    Les Galaxies

    On les compte par centaines de milliards.

    vue de galaxies par Hubble

    Montage de clichés pris par le télescope spatial Hubble.

    On peut y distinguer environ 10 000 galaxies. Seulement !!!

    Les galaxies sont des regroupements d'étoiles, de gaz et de poussières. Elles comptent chacune en leur sein plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliards d'étoiles, autour desquelles tournent des planètes.

    Elles sont structurées autour d'un noyau central, le bulbe, d'où se développent des bras en spirale.

    La galaxie la plus proche de nous (à plus de 2 millions d'années-lumière quand même !) est celle d'Andromède:

    galaxie d'Andromede

    Les Systèmes Stellaires

    C'est un regroupement de planètes autour d'une ou plusieurs étoiles. Les dernières découvertes ont montré qu'un grand nombre de systèmes étaient bi-stellaires, c'est-à-dire organisés autour de deux étoiles. Sur certaines planètes, on peut donc voir se lever deux "soleils". (Comme sur la planète Tatooine qu'on voit dans l'excellent documentaire de George Lucas : Star Wars !)

    Labo d'astrophysique : le système solaire

    Les Planètes

    De taille très variable, certaines sont énormes, d'autres très petites. Elles sont de deux types:

    • telluriques, c'est-à-dire qu'elles sont composées de roches et de métaux. Elles ont un sol dur (comme la Terre, par exemple).

    composition planetes telluriques

    • gazeuses, ce qui signifie qu'elles se composent de plusieurs gaz mélangés (essentiellement de l'hydrogène et de l'hélium) qui gravitent autour d"un "petit" noyau de roches et de glaces.

    composition planetes gazeuses

    Les planètes connaissent deux types de mouvement:

    • la rotation : la planète tourne sur elle-même autour de son axe. Elle correspond à la durée d'une "journée" (temps écoulé entre le lever et le coucher de l'étoile).
    • la révolution : la planète orbite autour de son étoile. Elle correspond à la durée d'une "année" (temps que parcourt la planète pour effectuer un tour complet de l'astre).

     

    Les Satellites

    Et non, un satellite, ce n'est pas seulement cet appareil métallique aux longues ailes bourré d'électronique qui sert à diffuser des ondes sur nos radios, télés, ordinateurs, téléphones, etc.

    Un satellite, c'est tout ce qui tourne autour d'une planète. Il peut être artificiel, comme ceux envoyés par les hommes, ou naturel, comme notre Lune par exemple.

     

     Chez nous 

     

    Notre galaxie : la Voie Lactée

    Sa taille est estimée à environ 100 000 années-lumière de diamètre, soit 1 milliard de milliard de kilomètres. Comme c'est difficile d'appréhender des chiffres aussi considérables, voici une échelle que vous comprendrez mieux: si le soleil était un grain de sable, la Voie Lactée aurait la taille des États-Unis !

    voie lactee

    Son bulbe est constitué d'un trou noir. On a calculé qu'elle comprendrait entre 100 et 400 milliards d'étoiles.

    Notre système stellaire: le système solaire

    Notre étoile s'appelle le soleil, d'où le nom donné au système.

    vue soleil

    Le soleil est essentiellement composé d'hydrogène et d'hélium. Il fonctionne comme un énorme réacteur à fusion nucléaire, ce qui lui permet de créer la gigantesque énergie qui lui donne sa lumière et sa chaleur. Sa température est de 15 millions de degrés dans le noyau mais seulement 5500°C à sa surface.

    On lui donne l'âge vénérable de 4,5 milliards d'années et on lui prédit encore autant avant qu'il ne s'éteigne.

    Autour de lui gravitent les planètes que nous connaissons :

    schema systeme solaire

     Nos planètes :

    Les premières ont été observées à l’œil nu depuis l'antiquité. Les grecs puis les romains leur ont donné des noms de Dieux. Ensuite, il a fallu attendre l'invention du télescope pour en découvrir de nouvelles. La dernière, Pluton, a été découverte en 1930. On a continué à les nommer selon le panthéon romain.

    Elles possèdent toutes une taille, une atmosphère et une gravité différentes. La gravité (aussi appelée pesanteur) est la force d'attraction exercée par un corps sur un autre. Pour être plus clair, le poids d'un objet est plus important sur une planète à forte gravité et moins important sur une planète à faible gravité. Par exemple, 1 kg sur Terre ne "pèsera" que 160g sur la Lune (gravité six fois moindre).

    Pour mieux connaître nos voisines, comparons-les à la planète que nous connaissons le mieux: la Terre.

    Voici donc, dans l'ordre, de la plus proche à la plus lointaine du soleil:

    Mercure

    Mercure

    tellurique

    • Taille: 0,054 fois la Terre.
    • Gravité: 2,6 fois moins que la Terre.
    • Durée d'une "journée": 58 jours et 14 heures
    • Durée d'une "année": 88 jours
    • Température: de -170°C à 430°C
    • Atmosphère: hydrogène, hélium, argon
    • Découverte: dans l'Antiquité.
    • Satellites: ne possède pas de satellite.

     

    Vénus

    venus

    tellurique

     

    • Taille: 0,88 fois la Terre.
    • Gravité: 0,911 fois la Terre.
    • Durée d'une "journée": 243 jours.
    • Durée d'une "année": 224,7 jours.
    • Température: 460°C
    • Atmosphère: gaz carbonique : 96%, azote : 3%, acide sulfurique, vapeur d'eau, gaz rares 1%. 
    • Découverte: dans l'Antiquité.
    • Satellites: ne possède pas de satellite.

     

    Terre

    terre

    tellurique

     

    • Taille: 12 756 km de diamètre (à l'équateur).
    • Durée d'une "journée": 23 heures, 56 minutes, 4 secondes.
    • Durée d'une "année": 365 jours, 6 heures, 9 minutes.
    • Température: 14°C (moyenne)
    • Atmosphère: Azote (78%), oxygène (21%), gaz carbonique, vapeur d'eau, gaz rares.
    • Satellites: 1 seul, la Lune.

     

    Mars

    mars

    tellurique

     

    • Taille: 0,53 fois la Terre.
    • Gravité: 0,33 fois la Terre.
    • Durée d'une "journée": 24 heures, 37 minutes.
    • Durée d'une "année": 687 jours.
    • Température: -55°C.
    • Atmosphère: gaz carbonique : 95% de gaz carbonique, 3% d'azote, trace d'argon et de vapeur d'eau.
    • Découverte: dans l'Antiquité.
    • Satellites: 2 petits : Phobos et Déimos, de formes irrégulières, dites "patatoïdes"(= qui ressemble à une patate).

     

    Jupiter

    jupiter

    gazeuse

     

    • Taille: 11,2 fois la Terre.
    • Gravité: 2,52 fois la Terre.
    • Durée d'une "journée": 9 heures, 51 minutes.
    • Durée d'une "année": 11 ans et 315 jours.
    • Température: -150°C.
    • Atmosphère: 78% d'hydrogène, 20% d'hélium, 2% de méthane et des traces d'eau et d'ammoniac.
    • Découverte: dans l'Antiquité.
    • Satellites: 4, parmi les plus gros du système solaire : Io, Europe, Ganymède, Callisto (découverts en 1610 par Galilée).

     

     Saturne

    saturne

    gazeuse

     

    • Taille: 9,5 fois la Terre.
    • Gravité: 1,06 fois la Terre.
    • Durée d'une "journée": 10 heures, 14 minutes.
    • Durée d'une "année": 29 ans et 167 jours.
    • Température: -135°C.
    • Atmosphère: 79% d'hydrogène, 11% d'hélium, trace d'autres gaz.
    • Découverte: dans l'Antiquité.
    • Satellites: 66. Le plus gros est Titan. Elle est également cernée d'anneaux formés de blocs de roche entourés de glace.

     

    Uranus

    uranus

    gazeuse

     

    • Taille: 3,9 fois la Terre.
    • Gravité: 0,88 fois la Terre.
    • Durée d'une "journée": 16 heures.
    • Durée d'une "année": 84 ans et 7 jours.
    • Température: -218°C.
    • Atmosphère: 80% d'hydrogène et 20% d'hélium.
    • Découverte: en 1781 par William Herschel.
    • Satellites: 27, dont Titania et Obéron.

     

    Neptune

    neptune

    gazeuse

     

    • Taille: 3,88 fois la Terre.
    • Gravité: 1,13 fois la Terre.
    • Durée d'une "journée": 16 heures, 7 minutes.
    • Durée d'une "année": 164 ans et 280 jours.
    • Température: -220°C.
    • Atmosphère: 79% d'hydrogène, 20% d'hélium et 1% de méthane.
    • Découverte: en 1846 par Johann Galle.
    • Satellites: 13, dont Triton, Néréide, Naïade et Protée.

     

    Pluton

    pluton

     

    • Taille: 0,17 fois la Terre.
    • Gravité: 0,06 fois la Terre.
    • Durée d'une "journée": 6 jours, 9 heures, 22 minutes.
    • Durée d'une "année": 251 ans et 314 jours.
    • Température: -230°C.
    • Atmosphère: Azote, Monoxyde de Carbone.
    • Découverte: en 1930 par Clyde Tombaugh.
    • Satellites: 3 nommés Charon, Nix et Hydra.

     

    Pluton est un cas à part. Dernière planète découverte, elle a récemment été "dégradée" (en 2006). Officiellement, elle n'appartient plus à la catégorie des planètes mais à celles des planètes naines. Notre système ne compte donc plus 9 mais 8 planètes. Ainsi que de nombreux autres corps astraux: planètes naines, astéroïdes, satellites,...

    Nos Satellites

    La Terre n'a qu'un seul satellite naturel. On le connaît bien, il s'agit de la Lune.

    la Lune

    • Taille: 0,27 fois la Terre.
    • Gravité: 0,166 fois la Terre.
    • Température:  de -233°C à - 123°C.
    • Atmosphère: Aucune.

     

    Le système solaire compte au total 174 satellites. Les plus gros sont Ganymède, autour de Jupiter, suivi de Titan dans l'orbite de Saturne. Ensuite viennent Callisto, Io et Europe, autres satellites de Jupiter. Notre Lune se classe 5ème.

    Plus gros satellites du systeme solaire

     

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    A l'issue de cette petite visite de l'univers, une question nous brûle les lèvres: existe-t-il de la vie ailleurs ?

    D'un simple point de vue statistique, il est difficile d'en écarter l'idée puisque des centaines de milliards de planètes à travers les galaxies réunissent les conditions nécessaires à l'apparition de la vie. Il est dur de ne pas croire qu'au moins une d'entre elles abrite ne serait-ce qu'un organisme unicellulaire.

    Mais en astrophysique, les statistiques sont souvent contrariées par les faits. Que ce soit possible ne signifie pas que c'est effectivement le cas.

    Alors ?

    La question est loin d'être tranchée et, pour l'heure, tous les rêves sont permis.

     

     

     

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  • La réforme du collège est lancée ! Lancée un peu trop fort, semble-t-il, et qui a de grandes chances de s'écraser au sol lamentablement comme un fruit trop mûr plutôt que de se poser avec la grâce et la légèreté d'un papillon. Mais ça, c'est parce que les papillons se font, hélas, de plus en plus rares dans nos campagnes.

    Qu'est-ce donc exactement qu'une réforme dans l’Éducation Nationale ? Pour mieux comprendre, visualisons ce document :

     reforme du college

    On peut s'enivrer de mots jusqu'à plus soif mais depuis trois décennies au moins, n'importe quelle réforme se limite à ce petit panneau. Celle-ci, vous vous en doutez bien, n'y échappera pas.

    Au sujet de cette réforme justement, puisque personne ne m'a demandé mon avis, je n'hésiterai pas à le donner et je n'irai pas par quatre chemins :  je m'en contrefiche !

    C'est amusant, je ne sais pas si vous êtes comme moi, parents instructeurs, mais je ne me sens pas, mais alors pas du tout, concerné. Ils peuvent bien faire ce qu'ils veulent de leur collège en décomposition... Un petit coup de peinture sur les moisissures, ça fera peut-être un peu plus joli dans mon paysage quand d'aventure, je passerai devant mais à part ça... Je ne vois vraiment rien d'autre qui pourrait éventuellement me concerner.

    Donc, ne comptez pas sur moi pour vociférer inutilement contre les mesurettes qui seront adoptées de toute façon, quoi qu'on en pense, et qui seront annulées dès le prochain changement de majorité. Il semble que les parents d'enfants scolarisés aiment encore occuper leurs dimanches à participer à des manifestations vaines, mais les parents d'enfants non-scolarisés, eux, n'ont certainement pas un dimanche libre à consacrer à ce genre de fantaisie. Allez expliquer aux deux petits derniers que la sortie à la ferme est annulée parce que papa et maman vont crier dans la rue avec plein de gens et venez me raconter ensuite si vous avez survécu à cette périlleuse expérience !

    Ce que je retiens surtout dans cette nouvelle volonté de sauver l'école (il est interdit de pouffer !), c'est que ce sont ses pires démolisseurs qui sont en charge de la reconstruire. Un peu comme si, pour vous sauver de la noyade, le maître-nageur venait vous tenir la tête enfoncée sous l'eau.

    Je ne jugerai pas la réforme sur le fond, je vous ai déjà dit plus tôt tout l'intérêt que je lui porte. Mais ils n'échapperont pas à un petit rappel, pour dégonfler un peu leur orgueil de grands spécialistes de la chose, pour les remettre à leur juste place et pour leur jeter à la figure les évidences qu'ils s'appliquent à essayer de nous faire oublier. Sauf que... S'ils n'ont pas de mémoire, nous si !

    Ainsi, les mois à venir vont être riches de débats de haute tenue entre les fossoyeurs de l'éducation d'un côté et les croque-morts de l'école de l'autre. Les médias vont vrombir de sentences impitoyables, d'accusations accablantes, de jugements définitifs... Nous allons assister, comme chaque fois, à des polémiques de très haut niveau, de celles qui font briller la France au-delà de ses frontières, suscitant l'admiration du monde entier devant l'époustouflante rhétorique de nos élites. Pour résumer la teneur du dialogue, nous savons d'ores et déjà que nous aurons droit à des plaidoiries prodigieuses dans le genre: "C'est pas nous, c'est vous, d'abord !" auxquelles répondront de mirobolantes ripostes du style: "C'est même pas vrai, c'est celui qui dit qu'y est !".

    façade de l'assemblée nationale

    Façade de l'Assemblée Nationale

    Le grand Barnum est donc lancé dans le temple de l'invective complice. Ils vont glorieusement s'écharper verbalement, hurlant à tue-tête et la main sur le cœur, en jurant de la pureté de leurs convictions respectives qui, pour l'essentiel, étaient exactement inversées quand leurs propres fonctions étaient permutées.

    Parce qu'il ne faut pas s'y tromper: c'est le même cinéma depuis des années. La majorité défend une réforme audacieuse face à une opposition qui prône le nivellement par le bas et dans quelques mois, la nouvelle majorité défendra une réforme par le bas face à la nouvelle opposition qui prônera le nivellement audacieux. Ou à peu près !

    Bref, ça parlemente, ça sénate, ça décrète et pendant ce temps-là, le bateau reste à quai, à marée basse, la quille enfoncée dans la vase.

    Il suffit, pour s'en convaincre, de dresser la liste des capitaines qui ont eu les mains sur la barre au cours des trente dernières années :

    Président de la République:

    La continuité dans le changement

    François Mitterrand

    (1981-1995)

    GAUCHE

    Ministres:

    • La continuité dans le changement  Jean-Pierre Chevènement (19-07-84/20-03-86)       GAUCHE
    • La continuité dans le changement  René Monory (20-03-86/12-05-88)                               DROITE
    • La continuité dans le changement  Lionel Jospin (12-05-88/02-04-92)                               GAUCHE
    • La continuité dans le changement  Jack Lang (02-04-92/30-03-93)                                     GAUCHE
    • La continuité dans le changement  François Bayrou (30-03-93/18-05-95)                          DROITE

    *************************

    Président de la République:

     La continuité dans le changement

    Jacques Chirac

    (1995-2007)

    DROITE

    Ministres:

    • La continuité dans le changement  François Bayrou (18-05-95/04-06-97)                           DROITE
    • La continuité dans le changement  Claude Allègre (04-06-97/27-03-2000)                        GAUCHE
    • La continuité dans le changement  Jack Lang (27-03-2000/17-06-2002)                            GAUCHE
    • La continuité dans le changement   Luc Ferry (17-06-02/31-03-04)                                      DROITE
    • La continuité dans le changement  François Fillon (31-03-04/02-06-05)                             DROITE
    • La continuité dans le changement  Gilles de Robien (02-06-05/18-05-07)                           DROITE

    *************************

    Président de la République:

     La continuité dans le changement

    Nicolas Sarkozy

    (2007-2012)

    DROITE

    Ministres:

    • La continuité dans le changement  Xavier Darcos (18-05-07/24-06-09)                               DROITE
    • La continuité dans le changement  Luc Chatel (24-06-09/16-05-12)                                     DROITE

    *************************

    Président de la République:

    La continuité dans le changement

    François Hollande

    (2012-????)

    GAUCHE

    Ministres:

    • La continuité dans le changement  Vincent Peillon (16-05-12/02-04-14)                            GAUCHE
    • La continuité dans le changement  Benoît Hamon (02-04-14/26-10-14)                              GAUCHE
    • La continuité dans le changement  Najat Vallaud-Belkacem (26-10-14/??-??-??)          GAUCHE

     *************************

    Trente ans, c'est une durée qui semble raisonnable pour dresser un petit bilan. Les enfants scolarisés au début de cette liste ont eu le temps de devenir parents et de constater, comme tous les classements internationaux le dévoilent année après année, la déliquescence totale de notre système scolaire.

    Que constate-t-on ? 15 ministres en 30 ans ! Soit une moyenne de deux ans par ministre ! Reconnaissons que ce n'est pas spécifique à l’Éducation Nationale, tous les ministères sont concernés. Deux ans, c'est la durée de vie d'un ministre. Autant dire qu'ils ont tout loisir de travailler dans la durée et de lancer des chantiers ambitieux.

    Imaginez un enfant qui commence l'école obligatoire de leurs rêves. Il a donc 6 ans. A la fin de son obligation d'instruction, à 16 ans, il aura donc connu au moins cinq ministres qui auront chapeauté son apprentissage et agi pour son bien, il aura subi X réformes, toutes destinées à lui permettre de réussir. Et bien souvent, les ministres se seront contredits et les réformes se seront annulées mutuellement. Mais toute sa scolarité aura été heureuse et épanouie, avec la conviction qu'au plus haut sommet de l'état, on agissait pour son bien.

    Quand on lui a supprimé un jour d'école, il s'est réjoui qu'on prenne enfin en compte ses rythmes biologiques. Il le savait bien, lui, que quatre jours de prison par semaine, c'était suffisant.

    Quand on lui a rajouté le jour d'école qu'on venait de supprimer, il a bondi de joie qu'on prenne enfin en compte ses rythmes biologiques. Il s'en était bien rendu compte, lui, qu'il était plus fatigué.

    Quand on a réparti le jour d'école supprimé mais finalement rajouté sur deux demies-journées trois quarts, entre 8h40  et 8h48 le matin, puis de 16h00 à 16h23 l'après-midi, sauf le mardi, il a vite réalisé que c'était drôlement intelligent et vraiment bien plus simple.

    debat sur la reforme du college

    Séance à l'Assemblée pendant le débat sur la réforme du collège

    Comme chaque fois, ils vont donc dresser le chapiteau et, chacun leur tour, les clowns vont entrer sur la piste. Ils feront leur numéro habituel, l'auguste flanquant avec ses grandes chaussures d'énormes coup de pieds aux fesses du clown blanc. Et le clown blanc fera semblant d'être surpris, provoquant l'hilarité générale.

    Les uns vous diront que les autres sont nuls, les autres vous diront que les uns sont incompétents. Ne les croyez pas ! Ils huent pour la galerie, ils tempêtent pour amuser les spectateurs de l'orchestre.

    Sauf que les faits sont têtus ! Depuis 30 ans, l'école française périclite, s'émiette, tombe en poussière... Et les torts, qu'ils l'admettent ou non, sont parfaitement partagés.

    Car il suffit de compter ! En 30 ans, si l'on se fie à la liste ci-dessus, et si l'on écarte ce pauvre Monsieur Hamon qui aura tout juste eu le temps de refaire le papier peint de son bureau, on arrive à une parfaite égalité.

    Si vous n'avez pas le courage d'éplucher la liste, voyez ce petit résumé :

    30 ans d'éducation Nationale

    2 présidents de gauche                                              2 présidents de droite

    7 ministres de gauche                                                7 ministres de droite

       15 ans de mandat à gauche                                     15 ans de mandat à droite

    Noir sur blanc ! (enfin, vert sur beige, ne chipotons pas !) Il n'y a pas à tergiverser, il n'y a qu'à constater. Refaites les comptes autant de fois que vous le souhaitez mais les mathématiques sont tenaces et ne se laissent pas tordre facilement.

    30 ans de gabegies et d'impérities partagées ! Et nous en sommes là ! Ou plutôt, l'école en est là !

    Alors, ils peuvent bien aboyer... Ils peuvent défendre la réforme qu'ils veulent ou son exact contraire, ça a si peu d'importance puisqu'au bout du compte, rien ne sera vraiment fait de ce qu'il faudrait faire.

    Voilà pourquoi les plus lucides d'entre nous ont compris qu'il n'y  aucun salut à attendre de leur part. Ils continueront à bidouiller, à se targuer d'idées géniales, à se rejeter les fautes pour aussitôt commettre les mêmes.  Ils continueront à assurer le spectacle devant les caméras, tourbillonnants, virevoltants pour se donner l'air d'agir. Et ils continueront à ne pas prendre en compte les précieux conseils de pédagogues bien plus avisés qu'eux. Ils continueront à refuser aveuglément les solutions proposées par ceux qui ne sont pas du sérail. Ils continueront de se méfier et de durcir les règles pour les parents instructeurs ou les écoles hors contrat. Ils continueront avec la même obstination bornée qui caractérise les imbéciles à ne rien tenter d'autre que ce qu'ils savent si mal faire.

    On pourrait presque se demander s'ils ne le font pas exprès. Si nous avions l'esprit mal tourné, on pourrait presque les soupçonner de se satisfaire d'une école qui ressemble à l'usine de la médiocrité.

    Il n'y a aucun salut à attendre de leur part ! Le salut, nous avons choisi de le prendre en main nous-même. Parce que nos enfants seront grands-parents avant que l'école opère sa salutaire et nécessaire mutation si l'on se contente d'attendre leur sursaut.

    Quand le bateau coule, il faut sauver les enfants d'abord ! Quant au capitaine et à l'équipage, ce ne sera pas notre faute s'ils sont entraînés par le fond avec l'épave qu'ils n'ont pas su piloter.

     

     

     

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  • Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

    ... comment fabriquer un moulin en bois

     

     

    Comme j'ai une rivière juste à côté de chez moi, j'aime bien y passer du temps dès que la météo le permet.

    Avec Papa, on est sans arrêt au bord de l'eau à observer les animaux, patouiller quand il fait très chaud et faire plein d'expériences.

    Une de celles que je préfère, c'est installer un moulin. J'en ai déjà construit pleins: des petits, des moyens, des grands,... Souvent improvisés avec les bouts de bois trouvés sur place. Cette fois, on a décidé de se lancer dans de l'ingénierie de "luxe"... à base de boîte de camembert !

    Vous allez voir, c'est très facile mais ça amuse tous les enfants.

    Le moulin, c'est une des premières forme d'énergie que l'homme a su domestiquer. Ils fonctionnaient grâce à la force du vent ou celle de l'eau et permettaient des travaux que la force humaine n'aurait pas pu accomplir seule comme moudre le blé en grande quantité, par exemple. Aujourd'hui, on peut même en utiliser pour produire de l'électricité: ça s'appelle une turbine.

    Quelle que soit l'usage qu'on veut en faire, le principe reste toujours le même. Voyons  ça !

    De quoi aurez-vous besoin ?

    Matériel :

    • Une cagette (en bois)
    • une boîte de camembert (en bois)
    • une pique à brochette (en bois)
    • 2 morceaux de bois en forme de Y
    • une scie
    • de la colle
    • une grande règle
    • un clou
    • un compas

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

     1ère étape 

    Dans la cagette, on va découper 8 languettes bien droites de 9 cm sur 4. Dans chacune, il faut faire une encoche. Comme ceci :

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

    Une fois toutes les languettes finies, ça donnera ceci :

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

     2ème étape 

    On va percer le centre de la boîte de fromage grâce au clou.

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

    Attention, ce sera l'axe du moulin ! Il faut que le trou soit bien au centre sinon, il sera déséquilibré. C'est à cela que servira le compas: trouver le milieu exact.

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

      3ème étape 

    On commence par insérer deux premières languettes en glissant l'entourage de la boîte dans les encoches. Il faut les assembler bien face-à-face.

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

    Il vaut mieux mettre de la colle pour être sûr que l'ensemble reste bien solidaire.

     4ème étape 

    On fait la même chose avec deux autres languettes de façon à former une croix.

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

     5ème étape 

    Il reste à coller les 4 languettes restantes entre celles qui sont déjà en place.

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

    On peut très bien faire un moulin avec seulement 4 ou 6 pales si on est pas très patient mais il tournera moins vite.

     6ème étape 

    Au centre du moulin, il faut glisser la pique à brochette dans le trou prévu à la 2ème étape.

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

    Attention, il ne faut pas coller la pique. Elle constitue l'axe autour duquel le moulin tourne. Si on la colle, ça ne tournera pas. Si jamais le trou est un peu trop gros et que la pique bouge un peu, il faut la coincer avec un cure-dent ou une allumette.

    7ème étape 

    Le plus difficile sera de trouver les deux supports. Il faut qu'ils soient en forme de Y pour placer l'axe dessus et surtout, qu'ils aient la même hauteur sinon le moulin sera de travers.

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

    Il est préférable de tailler l'extrémité en pointe pour pouvoir l'enfoncer plus facilement dans le lit de la rivière.

     8ème étape 

    Il ne reste plus qu'à trouver l'endroit idéal. Il vaut mieux un bord où le courant est assez fort pour entraîner le moulin mais sans trop de fond. L'important est de bien prendre garde que le bout des pales soit toujours dans l'eau.

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

    Si vous ne trouvez pas d'endroit idéal, il faudra le "fabriquer" vous-même, par exemple en construisant un barrage qui forcera l'eau à couler là où vous le désirez.

    Atelier de bricolage : fabriquer un moulin

    En créant un couloir étroit, vous obligerez l'eau à accélérer pour traverser ce passage. Cela créera un courant assez fort pour faire tourner le moulin très vite.

     

    Voilà ! Il ne vous reste plus qu'à manger du fromage et essayez vous-même. C'est un grand classique mais on ne s'en lasse pas.

     

     

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  • Labo d'archéologie : la société féodale

    ... la société médiévale

     

    Nous avons eu l'occasion de voir dans de précédents articles la longue évolution des châteaux-forts et la transformation progressive de l'armure des chevaliers.

    Voyons maintenant comment était organisée la société dans ces âges que l'on croit obscurs et qui ne l'étaient pas tant que ça.

    les trois ordres medievaux

    Elle se découpe en trois ordres. On dirait aujourd'hui des classes sociales.

    1 - Bellatores : ceux qui combattent, la noblesse.

    2 - Oratores : ceux qui prient, le clergé.

    3 - Laboratores : ceux qui travaillent, le tiers-état.

    C'est en latin ! Et oui, au Moyen-Age, on parlait encore beaucoup le latin. C'était la langue de la religion mais aussi la langue des érudits et celle des actes officiels. En fait, c'était un peu la langue commune car le français était en cours de formation.

    Il ne ressemblait pas à ce que nous connaissons aujourd'hui et ses variantes étaient très nombreuses. Le royaume était en quelque sorte coupé en deux avec au nord la langue d'oïl (plus influencée par les idiomes germaniques) et au sud la langue d'oc (sous l'influence des idiomes latins).  Mais cela, c'est la théorie car dans la réalité, on comptait plusieurs langues d'oïl et plusieurs langues d'oc. Chaque "région" parlait un français local avec des expressions, prononciations et des sens très différents.

    Le latin était donc le meilleur moyen de se comprendre entre Montpellier et Lille.

     

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    bellatores

    Même si les armées étaient renforcées de nombreux auxiliaires issus du peuple (qui constituaient les troupes d'archers, arbalétriers, lanciers, piquiers, hallebardiers,...), la classe des Bellatores à proprement parler est celle des chevaliers, donc des seigneurs. C'est le groupe dominant au Moyen-Age, celui qui détient le pouvoir.

    Le seigneur a le droit de haute et basse justice (ducs, comtes,...), parfois seulement de basse justice (châtelains). Le droit de basse justice n'autorise à juger que les délits mineurs. Le droit de haute justice, réservé aux suzerains, autorise à juger les crimes et donc, à prononcer la peine de mort.

    En ville :

    Au début, logés dans le château qui protège la cité, les grands seigneurs ont rapidement cherché un meilleur confort et se sont fait bâtir des palais citadins, qu'on appelait des hôtels. La ville étant généralement déjà défendue par des enceintes, tours et bastilles, ces palais n'étaient pourvus d'aucun réel moyen de défense. Le vieux château devenait une simple caserne et un lieu de refuge en cas de siège.

    Employés à vocation de logement et utiles à titre de représentation, les logis seigneuriaux faisaient la part belle au luxe de la décoration et de l'architecture. D'abord décorés de tapisseries, ils se sont plus tard ornés de murs peints et lambrissés, de plafonds aux poutres et solives colorées.

    palais rihour de Lille   interieur d'un hotel medieval

    Les seigneurs y menaient une vie de cour fastueuse. L'aula était la plus grande et luxueuse pièce. C'était la salle d'honneur. Elle servait de salle du trône, de salle des réceptions officielles, de salle d'audience,... On y donnait régulièrement de copieux banquets.

    banquet moyen age          vie de cour au moyen age

    A la campagne :

    Le seigneur vivait dans son château que sa lignée a fait évoluer au cours du temps. Autour se groupaient plusieurs petits villages ou paroisses qui reconnaissaient son autorité. Le château était la capitale d'un ensemble de bourgs disséminés sur le fief.

    chateau-fort                 chateau philippien remanie

    C'étaient plutôt les petits seigneurs (vicomtes, barons, châtelains) qui se cantonnaient dans ces résidences rurales, leurs puissants suzerains (ducs, et comtes) préférant résider dans les cités.

    Et les dames dans tout ça ? :

    Bien sûr, les femmes n'étaient pas chevaliers. Pourtant, il est arrivé que des femmes commandent des armées. Quand le seigneur était à la guerre ou aux croisades, c'est généralement son épouse qui assurait la régence de ses biens. Elle gouvernait avec les mêmes droits et devoirs que le détenteur du titre. Dans certains cas de figure, des grandes dames se virent confrontées à l'obligation de lever une armée et de mener un combat. Si elles sont restées en retrait de la bataille, elles y furent néanmoins présentes.

    En dehors de ces périodes particulières, les épouses de seigneurs avaient généralement en charge l'éducation des enfants et l'ordonnancement du palais. Très souvent, elles faisaient parti du conseil du seigneur et se voyaient attribués des charges particulières.

    En général :

    La plupart des grands féodaux possédaient de multiples châteaux et hôtels dans plusieurs villes ou en campagne. Leur mode de vie n'était guère différent d'un lieu à l'autre, leur loisir principal étant la chasse.

    [A savoir: La vie des nobles était très itinérante et l'on restait souvent peu de temps dans le même lieu. Il fallait alors tout déménager d'un château à l'autre, ce qui entraînait d'immenses convois de serviteurs, domestiques et biens. C'est pourquoi les châteaux étaient généralement très peu meublés. C'est là l'origine des mots mobilier et meubles, qui signifiaient les "biens mobiles".]

    Comme nos hommes politiques actuels, le seigneur devait tenir compte de l'opinion publique sous peine de voir fleurir les révoltes. Il était loin d'être omnipotent et devait compter avec les corporations, les réunions de villageois. Il devait aussi respecter les lois locales et non écrites qu'on appelait les coutumes. Fortes de leur longue histoire, transmises de génération en génération, elles s'imposaient même au seigneur.

     

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    oratores

    Cette classe comprend tous les ecclésiastiques même si tous ne détiennent pas la même prépondérance. 

    Les évêques étaient très puissants et généralement des enfants de famille de haute noblesse. Les abbés avaient également un grand pouvoir et une grande influence. En revanche, ils n'étaient pas rares qu'ils soient issus de la très petite noblesse, voire du peuple. Devenir moine permettait d'envisager être un jour élu à la tête de son abbaye, c'était un excellent moyen d’ascension sociale.

    Le clergé se divisait en deux parties : le clergé séculier, qui comprenait tous les religieux vivant au milieu des fidèles (curés, évêques) et le clergé régulier, qui regroupait les religieux vivant coupés du monde dans un monastère et qui obéissaient à une règle très stricte (abbés, moines).

    En ville :

    Souvent, les religieux tenaient des hospices, ancêtres des hôpitaux. On les appelait des Hôtels-Dieu. Ils y soignaient les malades et y recevaient les pauvres pour les loger et les nourrir. C'était des lieux de charité.

    hotel Dieu de Beaune                      hotel Dieu de Beaune interieur

    Le clergé était également chargé de l'enseignement. Les écoles étaient menées par des religieux qui y professaient. Pendant longtemps, ce fut aussi le cas des universités avant qu'elles deviennent indépendantes pendant le XIII° siècle. La plupart des précepteurs de jeunes princes étaient également des clercs.

    ecole monastique                sorbonne

    A la campagne :

    C'était au sein des monastères qu'on trouvait le plus de religieux. Ces abbayes ont fleuri au cours du XII° siècle, et certaines accumulaient des richesses considérables. L'idéal monastique était de mener une vie d'ascèse, faite de prières et de travail. Pourtant, les abbés à la tête de ces monastères avaient souvent d'immenses biens à gérer, ce qui les rendait particulièrement importants et particulièrement écoutés.

    Il existait plusieurs règles monastiques. Par exemple, celle des bénédictins (règle de Saint-Benoît), des dominicains (règle de Saint-Dominique) ou des Franciscains (règle de Saint-François d'Assise),...

    Au début du XII° siècle, Bernard, abbé de Clairvaux, réforme la règle bénédictine. Sur ses nouvelles prescriptions, ses disciples fondent l'abbaye de Cîteaux. Forte d'un grand succès, son modèle essaimera dans toute l'Europe où se bâtiront des centaines d'abbayes dites Cisterciennes. Bernard fut un homme engagé et extrêmement influent: il a notamment fait reconnaître les statuts de l'Ordre des Templiers par le Pape ou prêché la deuxième croisade (1146). Il deviendra Saint-Bernard.

    abbaye moyen age                 plan type abbaye cistercienne

    Les moines étaient également vecteurs et gardiens de la culture grâce aux copistes, enlumineurs,...

    cloitre abbaye                             moine copiste

    La plupart des abbayes s'adonnaient à des travaux agricoles. Elles produisaient ainsi des marchandises qui leur rapportaient beaucoup d'argent: du vin, des fromages, des confiseries, des alcools,...

     Et les dames dans tout ça ? :

    La religion ne les a jamais beaucoup avantagées. Si beaucoup furent abbesses ou moniales (= féminin de moines), elles n'avaient pas accès à la prêtrise et ne pouvait pas faire partie du clergé séculier. C'étaient elles qui officiaient le plus souvent dans les hospices.

    En général :

    Les clercs constituaient la classe des érudits, véritables adjoints, complices et parfois concurrents des seigneurs. Parmi les rares de leur époque à maîtriser l'écriture et la lecture, ils occupaient des fonctions éminemment politiques. Les luttes d'influence entre évêques et nobles étaient courantes. Dans les paroisses rurales, le curé étaient le guide spirituel quand le seigneur était le guide politique. On distingue ainsi le pouvoir spirituel (celui de l'église) et le pouvoir temporel (celui du seigneur).

     

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    laboratores

    Le Tiers-état est constitué de tout le reste de la population, soit sa grande majorité. Les métiers possibles étaient nombreux: militaires, artisans, ouvriers, petits commerçants, domestiques, paysans,... 

    En ville :

    C'est là que l'on trouve la plus grande variété d'emploi possibles. Pour entrer en ville avec des marchandises (pour les commerçants du marché, par exemple), il fallait passer par l'Octroi. Ce guichet était établi aux entrées des cités et les marchandises étaient pesées pour calculer les taxes qui s'y appliquaient.

    A partir de l'âge d'or des cathédrales (XII°-XIII° siècle), de nouveaux métiers connurent un important essor: charpentiers, tailleurs de pierres, maçons,...

    octroi a l'entree d'une ville                     artisans moyen age

            A la campagne :

    La grande majorité des gens du peuple étaient paysans. La France était un pays très rural et très agricole. Ils vivaient dans des maisons très simples, groupées en villages.

    coupe maison paysanne

    Toute la famille dormait en général dans la même pièce et même souvent dans le même lit. L'hiver, on abritait les animaux dans une pièce voisine pour profiter de leur chaleur.

    Contrairement aux idées reçues, les paysans n'étaient pas forcément oppressés. L'expression consacrée qui les dit "taillables et corvéables à merci" est erronée (La taille était un impôt et la corvée, un travail obligatoire dû au seigneur). En réalité, s'ils devaient bien des impôts au seigneur, ils en payaient proportionnellement moins que nous de nos jours. Et c'était en échange de la protection militaire et de l'usage des infrastructures communes bâties par le seigneur: fours, moulins, pressoirs,...

    modele d'une seigneurie

    Beaucoup de paysans étaient propriétaires de leurs terres. D'autres les avaient en tenures : ils les louaient au seigneur en payant une redevance. Il y avait aussi la réserve domaniale, des champs qui appartenaient au seigneur et étaient soumis à la corvée.

    La société médiévale étant très religieuse, le calendrier avait une grande importance et on respectait de nombreux jours fériés chaque année, selon les préceptes de l'église. Ces jours non travaillés représentaient, à certaines périodes du Moyen-Age, environ deux jours sur trois en moyenne. Près de deux cents jours fériés par an ! En-dehors de ces "obligations", c'est le rythme de la nature qui fixait les dates de travail et l'hiver était la période de repos forcé.

    travaux des champs moyen age

    Si la vie des paysans du Moyen-Age était rude, c'était surtout à cause de leur métier difficile et des problèmes particuliers liés à leur époque: épidémies, famines, guerres, manque de confort, médecine rudimentaire...

    Et les dames dans tout ça ? :  

    L'égalité des sexes étaient presque respectée. Si les femmes ne s'adonnaient pas aux travaux de force, notamment dans la construction, elles avaient la même charge de travail que les hommes dans bien des domaines. En agriculture, elles pratiquaient à peu près les mêmes travaux.

    En général :

    Le Tiers-état n'était pas, comme on le croit souvent, une main d’œuvre bon marché qu'on traitait presque en esclave. Très tôt, les métiers se sont organisés en corporations dans les villes et les villageois savaient se regrouper pour faire valoir leurs droits ou en revendiquer de nouveaux. Les seigneurs gouvernaient en réunissant régulièrement les États Généraux, c'est-à-dire une assemblée constituée de délégués des trois ordres. Et le Tiers-état y était le plus représenté.

    Quand ils ne sentaient pas assez écoutés, les travailleurs n'hésitaient pas à se révolter. Ces révoltes populaires portaient le nom de jacqueries.

     

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    banquiers et marchands moyen age

    Une quatrième classe a fait son apparition à la charnière des XIII° et XIV° siècles, celle des bourgeois, constituée de marchands et de banquiers. Commerçants habiles, le plus souvent roturiers, certains ont amassé de considérables fortunes qui le disputait à l'opulence de certains grands seigneurs.

    Ils n'étaient pas rares que des nobles, parfois de très haut lignage, fassent appel à eux pour renflouer leurs caisses. Dépendant des impôts (et donc en grande partie des récoltes), les budgets ducaux ou comtaux étaient aléatoires, soumis aux caprices de la météo et à la fertilité des sols. Ils prirent donc l'habitude, les mauvaises années, d'emprunter à de riches marchands.

    marchand comptant son or                          banquiers moyen age

    Les lombards, les juifs ou les flamands furent ainsi de grands pourvoyeurs de deniers pour les princes. Ces richesses qu'ils possédaient et cette dépendance qu'ils ont su créer de la part des nobles a rendu les marchands prépondérants. Bientôt, on en compte en grand nombre parmi les conseillers royaux, ducaux ou comtaux. Beaucoup seront anoblis.

    De nombreux diplômés d'université purent acheter des offices (= fonction de gouvernement) dans la justice ou les finances et entrer au service des seigneurs. C'est l'origine de la bourgeoisie, classe à part qu'on finira par nommer la "noblesse de robe" (à cause de leurs toges d'universitaires) par opposition à la "noblesse d'épée", ancestrale et qui nécessitait d'hériter des quartiers de noblesse de tous ses ancêtres.

     

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     Le développement des villes   

    Avec l'apogée des cathédrales et de l'architecture en général, les cités se sont considérablement développées. Populeuses et sales, elles grouillaient d'activité. La construction, le commerce et l'industrie naissante ont permis une forte croissance des villes.

    ville au moyen age                        ville au moyen age

    Certaines cités devinrent si florissantes qu'elles purent obtenir des seigneurs des exemptions d'impôts, exceptions légales, franchises et de nombreux autres avantages. Elles expérimentèrent les prémices de la démocratie en élisant des échevins, bourgmestres ou autres maires. Des hôtels de ville se développèrent un peu partout. On y adjoignait généralement un beffroi. Ces hautes tours civiles étaient destinées à démontrer que les évêques ou les seigneurs n'étaient plus les seuls à pouvoir prétendre à l'édification de monuments imposants.

    beffrois

     

    Voilà ! Vous savez maintenant un peu mieux comment s'organisait la société du Moyen-Age. De quoi s'apercevoir que ce n'était pas le monde de machos brutaux et incultes, se comportant avec leurs paysans comme des despotes cruels qu'on nous décrit parfois. La réalité est bien plus nuancée, comme toujours. Et si tout n'était pas parfait, on est quand même loin des idées reçues et des lieux communs véhiculés trop souvent.

     

     

     

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  • Labo d'archéologie : les chevaliers

    ... l'évolution des chevaliers

     

     

    On envisage souvent le Moyen-Age comme une longue période figée et homogène. Mais entre le début vers le VI° siècle et la fin au XVI° siècle, il s'est passé mille ans. Mille années pendant lesquelles les choses ont beaucoup évoluées.

    Dans un précédent article sur les châteaux-forts, on a vu comment les transformations avaient mené des premiers donjons en bois aux puissantes forteresses. Voyons maintenant comment les relations sociales entre les seigneurs se sont lentement fixées et comment l'armure du chevalier s'est progressivement modifiée.

    Qu'est-ce qu'un chevalier ?

    C'est un homme de petite ou haute noblesse. Il gouverne un ou plusieurs fiefs et il est en même temps un homme de guerre. Certains chevaliers règnent sur une simple châtellenie d'une dizaine de paroisses quand d'autres sont de puissants seigneurs, ducs ou comtes de haut lignage, parfois princes de sang (= de la famille royale). Le roi lui-même est un chevalier. Sur le champ de bataille, le chevalier est l'élite de l'armée, entouré de piétons (hallebardiers, archers, arbalétriers, etc...), troupes d'infanterie constituées de roturiers (= non nobles).

    Un homme de basse extraction peut aussi avoir la possibilité de devenir chevalier, souvent après avoir servi  un autre chevalier en tant qu'écuyer. La cérémonie de son intronisation s'appelle: l'adoubement.

    adoubement d'un chevalier

       

     Carolingiens 

     (IX°-X° siècles)

    Les premiers chevaliers sont des soldats, proches du souverain. Pour récompenser leur fidélité, le roi leur octroie souvent des terres et des fonctions. C'est la naissance des titres de noblesse.

    La plupart des titres de noblesse correspondaient à leurs débuts à des fonctions militaires : au départ le Dux était un chef de guerre. Il a fini par devenir le duc, premier titre nobiliaire après le roi. Le Comites Stabuli (= comte de l'étable) était auparavant le chef de la cavalerie avant d'être un comte. Quant au marquis, il était chargé de gouverner une Marche, c'est-à-dire une région frontière.

    Une fois dotés, ces seigneurs se mettent à régner sur leur terre avec une certaine autonomie. La féodalité est en train d'éclore, dans un écheveau d'alliances et d'interdépendances.

    Chevalier carolingien

    chevalier carolingien

    L'équipement du chevalier est encore assez simple.  Un casque demi-sphérique ou conique protège la tête, le torse est recouvert d'un plastron en cuir renforcé de plaques de métal. Les premières cottes de maille, encore courtes, font leur apparition.

     

     Capétiens 

    (XI° siècle)

    C'est l'époque des grandes rivalités. Le roi ne règne que sur une petite partie du territoire en Île-de-France. C'est le Domaine Royal. Les grands seigneurs, quant à eux, se taillent des fiefs de plus en plus grands.

    La féodalité s'organise. Les vassaux prêtent hommage à un suzerain, à qui ils doivent aide (généralement militaire) et conseil. Une structure pyramidale se met en place qui commence avec le vavasseur (= vassal d'un vassal), puis le vassal et enfin le suzerain. Au sommet, le roi est le suzerain des suzerains.

    pyramide vassalique

    Parmi les grands événements militaires du temps, on peut compter:

    • la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie (1066).
    • la première Croisade (1095)

     

    Le royaume est gouverné par:

    • Robert II (996-1031)
    • Henri Ier (1031-1060)
    • Philippe Ier (1060-1108)

     

    Chevalier XI° et XII° siècles

    chevalier XIeme siecle

    Pendant près de deux siècles, il n'y aura pas d'évolution majeure. Aux XI° et XII° siècles, la sophistication n'est pas encore de mise. La cotte de maille (ou haubert) s'est allongée, elle est généralement doublée d'une tunique matelassée, tout comme les chausses. Le casque s'est orné d'une nasale, pour mieux parer les coups au visage. Toute la tête est protégée par un bonnet de maille: le camail. Le bouclier est long et effilé, en forme d'amande.

     

    *************************

    (XII° siècle)

    C'est l'époque des monastères et de la ferveur religieuse. Le royaume se couvre d'abbayes dont les abbés, de plus en plus puissants, savent utiliser les richesses pour mettre les chevaliers à leur service. Les règles de la guerre sont codifiées pour répondre à un idéal spirituel, notamment avec l'instauration de la Trêve de Dieu, période où les combats sont proscrits.

    A cause de l'évolution de son équipement, le chevalier devient de moins en moins identifiable sur le champ de bataille. On va alors utiliser des couleurs et des figures  pour le représenter. Ces signes distinctifs d'abord simples vont se perfectionner pour donner les armoiries. Les premières règles sont établies vers 1160. Les spécialistes, chargés de réglementer l'usage et de connaître les blasons sont nommés les hérauts, d'où le terme: héraldique.

    Cumulant les emblèmes de sa famille et de toutes les terres qu'il possède, le blason devient une véritable carte d'identité pour le chevalier.

    [ A savoir : Les armoiries n'étaient pas réservées à une élite. Il ne s'agissait pas d'un privilège de la noblesse et n'importe qui pouvait se créer un blason. La seule condition était une composition originale et non encore utilisée. Outre les seigneurs, de nombreuses corporations d'artisans, confréries ou simples particuliers utilisèrent des écus armoriés.]

    L'héraldique est une science très compliquée qui s'est enrichie au fil du temps. Il serait trop long d'entrer dans les détails mais pour s'y repérer un peu mieux, voici les principales couleurs, pièces et partitions qui vous permettront d'apprendre à "traduire" des armoiries.

    Les couleurs:

    Elles sont au nombre de sept, divisées en deux métaux et cinq émaux. D'autres émaux ont existé par la suite mais sont plus rares. Il faut y ajouter les fourrures.

    emaux blasons

    Le découpage:

    Avec la multiplication des héritiers et l'accumulation de terres et de titres, un écu simple ne suffisait plus. Il a fallu découper les blasons en plusieurs parties pour pouvoir faire figurer toutes les armoiries assemblées. Cette division s'appelle une partition.

     partitions blason

    Les décorations :

    Rapidement, les partitions se sont révélées à leur tour insuffisantes. On a donc pris l'habitude d'ajouter des décorations qu'on appelait les pièces honorables.

    blasons pieces honorables

    A ces pièces honorables se sont ajoutées des figures diverses (animaux, objets,...) qu'on appelait les meubles.

    blasons meubles

    Avec ces quelques bases, vous pouvez vous amuser à créer votre propre blason. Rappelez-vous, pas besoin d'être chevalier, vous en avez le droit.

    Voici quelques exemples :

    blasons France

    Parmi les grands événements militaires du temps, on peut compter:

    • la deuxième croisade (1146)
    • la troisième croisade (1189)
    • guerres franco-anglaises (à partir de 1159), parfois nommées "première guerre de cent ans".

     

    Le royaume est gouverné par:

    • Louis VI (1108-1137)
    • Louis VII (1137-1180)
    • Philippe II Auguste (1180-1223)

     

    *************************

    (XIII° siècle)

    C'est l'époque de l'affirmation du pouvoir royal. Les rois de France se disputent la souveraineté de vastes principautés (Normandie, Aquitaine, Anjou,...) avec la dynastie des Plantagenêts, rois d'Angleterre. Pendant ce temps, les seigneurs sont occupés ailleurs, au Moyen-Orient, à se tailler d'immenses fiefs grâce aux multiples croisades (cinq entre 1202 et 1270).

    Parmi les grands événements militaires du temps, on peut compter:

    • la croisade contre les Albigeois (1209)
    • les quatrième, cinquième, sixième, septième et huitième croisades (1202, 1217, 1228, 1248, 1270)
    • guerres franco-anglaises (jusqu'à 1259), parfois nommées "première guerre de cent ans".

     

    Le royaume est gouverné par:

    • Louis VIII (1223-1226)
    • Louis IX, dit Saint Louis (1226-1270)
    • Philippe III (1270-1285)
    • Philippe IV le Bel (1285-1314)

     

    A la suite de Philippe le Bel, ses trois fils régneront brièvement : Louis X (1314-1316), Philippe V (1316- 1322), Charles IV (1322-1328). C'est la fin des capétiens directs, lignée ininterrompue depuis 987, et l'avènement de la dynastie des Valois.

    Chevalier XIII°siècle

    chevalier XIIIeme siecle

    La cotte de maille protège désormais tout le corps avec un camail sur la tête, un haubert sur le torse et des chausses sur les jambes. Les casques entourent tout le crâne, leurs formes et leurs tailles sont variables. On les appelle des Heaumes. On porte par-dessus le haubert un surcot, pièce de tissu généralement ornée des armoiries ou un tabard, de même usage mais plus court.


      Valois 

    (XIV° siècle)

    Le changement dynastique sur le trône de France aiguise l'appétit des rois d'Angleterre qui affirment pouvoir prétendre à ceindre la couronne. Cette querelle de succession va dégénérer en une longue guerre: la guerre de Cent Ans (1337-1453).

    Commencent alors des décennies d'instabilité politique, de campagnes militaires incessantes, d'épidémies de peste, de famines et de révoltes fréquentes.

    Paradoxalement, c'est une période faste pour les chevaliers, dont le pouvoir, la richesse et la gloire se font grandissants. Même s'ils existent depuis près de trois siècles, c'est l'apogée des tournois.

    tournoi de chevalerie

    Organiser un tournoi était une occasion de prouver sa puissance, en faisant étalage de sa fortune et de son faste. Pour les participants, c'était une occasion de briller et de se couvrir de gloire.

    Parmi les grands événements militaires du temps, on peut compter:

    • le début de la guerre de Cent Ans (à partir de 1337)

     

    Le royaume est gouverné par:

    • Philippe VI (1328-1350)
    • Jean II (1350-1364)
    • Charles V (1364-1380)
    • Charles VI (1380-1422)

     

    Chevalier XIV° siècle

    chevalier XIVeme siecle

    Améliorées à la fois par souci de protection dans un contexte de guerre perpétuelle et par souci de montrer son opulence dans les tournois, les armures se couvrent d'éléments en métal. Cubitières, genouillères, plastrons, gantelets font leur apparition. Les heaumes se dotent de visières rabattables et d'un ornement à leur sommet: le cimier.

     

    *************************

    (XV° siècle)

    En pleine guerre de Cent Ans, les princes basculent d'une alliance à l'autre à la faveur des circonstances. La folie du roi Charles VI laisse le champ libre aux ducs d'Orléans et de Bourgogne qui se disputent la régence. Une longue guerre civile éclatera entre leurs partisans respectifs.

    L'artillerie se développe et commence de rendre obsolètes les systèmes de défense des châteaux. L'intérêt des chevaliers dans les batailles s'amenuise tout doucement face aux bombardes et autres canons. A partir du milieu du siècle, l'esprit de la chevalerie perdure encore un peu mais jette ses derniers feux. Les armures deviennent surtout de parade et les ornements les plus luxueux l'emportent sur le besoin de protection.

    Parmi les grands événements militaires du temps, on peut compter:

    • la fin de la guerre de Cent Ans (jusqu'à 1453)
    • la guerre civile Armagnacs/Bourguignons (1407-1435)

     

    Le royaume est gouverné par:

    • Charles VII (1422-1461)
    • Louis XI (1461-1483)
    • Charles VIII (1483-1498)

     

    Chevalier XV° siècle

    armure descriptionLes pièces de métal recouvrent désormais tout le corps. C'est une armure complète, appelée armure de plates. Très solide, elle permet de combattre sans bouclier et résiste aux piques et coups d'épées. Ingénieusement articulée, elle est néanmoins difficilement maniable par son poids qui oscille entre 25 et plus de trente kilos.

     

    *************************

    Vous avez bien tout suivi ? Alors, récapitulons:

    evolution des chevaliers

    Voilà ! Vous en savez plus sur l'évolution des chevaliers maintenant. Comme vous l'avez vu, il a fallu du temps avant d'arriver à la belle armure scintillante entièrement métallique, lourde et peu maniable.

    Jusqu'au XVIII° siècle, les nobles porteront des armures. Mais leur fonction sera devenue simplement symbolique, comme une manière d'affirmer sa filiation et de se présenter comme l'héritier de l'idéal chevaleresque.

    Le chevalier est donc le personnage principal du Moyen-Age. Mais il n'était pas tout seul et partageait son époque avec tout le reste de la société. Vous avez justement envie de savoir comment s'organisait cette société ? Alors...

    Suivez-moi !

    ==> ♦ Labo d'archéologie : la société médiévale ♦

     

     

     

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  • L'homme moderne a le complexe de l'hippocampe ! Il pouponne, câline, bisouille ses petits chérubins tout roses, tout ronds, tout mignons. Il les allaiterait volontiers s'il en avait la possibilité et son plus grand regret, c'est de n'avoir pas pu les porter lui-même comme le fait l'hippocampe (car il faut savoir que chez les hippocampes, c'est le mâle qui porte les œufs fécondés et qui accouche: entre 100 et 200 à la fois, excusez du peu!) !

    Le complexe de l'hippocampe

    Un père, avant, c'était cette espèce de chose grande et large, pleine de poils. C'était rude et buriné, avec une voix grave et rocailleuse. Tous les dimanches, ça honorait sa marmaille d'une caresse sur la tête en témoignage d'affection et tous les autres jours, ça quittait le foyer familial pour aller gagner sa croûte "dans son vieux pardessus râpé".

    Aujourd'hui, un père, ça n'a plus rien à voir ! Pourquoi ? Parce qu'il est devenu un homme moderne ! Ce qui signifie qu'il ne rechigne plus à s'occuper de ses enfants, du ménage, des courses et, quand il est de bonne humeur, de sa femme. Bref, il "s'implique" !

    Mais plus que cela, ce qui caractérise l'homme moderne, c'est la communication. Et oui, l'homme moderne est connecté. Il est devenu un papa blogueur ! Grâce à ce génial outil qu'est Internet, il va pouvoir hurler son bonheur à la face du monde entier. Il n'aura pas eu le bonheur de couver en son sein l'adorable frimousse de la chair de sa chair, mais il va pouvoir exposer sous toutes les coutures l'amour infini qu'il lui porte.

    Vous ne vous en rendez peut-être pas compte mais cette évolution est merveilleuse. Oui, oui ! Le papa blogueur est sans nul doute l'avenir de l'humanité, la clé de son salut (et je ne parle pas pour moi, vous pensez bien !).

    Avant d'aller plus avant dans l'étude de cette nouvelle espèce, jetez un œil sur ce croquis qui vous aidera à mieux comprendre :

    evolution du pere

    Ça, c'est la théorie générale ! Mais comme tous les grands mammifères, le papa blogueur se décline en de multiples sous-espèces dont voici un rapide panorama :

    1 - Le publicitaire :

    Vous trouverez chez lui des phrases à vous déchirer le cœur de sentiments à peine contenus, comme par exemple:

    - Oh, je suis papa ! C'est trop émouvant ! Je découvre la joie de pouponner, de faire faire des risettes, de changer des couches sales... D'ailleurs, à ce propos, avez-vous essayé les nouvelles couches "Pampurs" ?"

    - C'est trop mignon de lui donner ces petites purées ! Mais au fait, connaissez-vous la marque "Blédino" ?"

    - Je me régale à le regarder jouer pendant des heures ! C'est grâce à la nouvelle gamme de jouets de chez "Oxybol" !"

    Son émotion toute neuve de papa tout neuf ne lui fait pas perdre le nord ni le sens des affaires. Tant qu'à avoir un gamin, autant qu'il soit rentable. Il croit mettre dans sa poche le lecteur en partageant avec lui les transports joyeux de la paternité, mais toujours sans oublier d'insérer des placards de pub et de se faire envoyer des échantillons à tester. Cette nouvelle aventure dans sa vie mérite bien une petite récompense, non ?

    2 - Le nouveau spécialiste:

    Il y a 6 mois seulement, il était infoutu de faire la différence entre une couche propre et un doudou sale (ou le contraire). Mais désormais paré de sa science toute neuve, il se met en devoir de la faire partager. On a un peu l'impression qu'il vient de découvrir l'eau chaude,  mais ça ne va pas l'empêcher de nous agonir de ses bons conseils, prodigués d'un ton docte et sans appel. Du haut de ses 180 jours d'expérience, il dispense ses préconisations depuis la tribune de son institut scientifique personnel.

    3 - Le béat :

    Pour lui, le moindre babillement est un émerveillement, il s'esbaudit à chaque instant des gazouillis maladroits de sa descendance, les premiers pas du dernier sont un trésor de ravissement, cette petite fossette adorable le fait fondre... A coups de billets quotidiens, il inonde la toile des progrès ahurissants de son étoile montante qui, hier encore, ne savait dire que "bu" alors qu'aujourd'hui, elle a très distinctement prononcé le mot "ba". Et il étale sa guimauve sur fond rose, le clavier encore humide des larmes attendries qu'il y laisse couler. Il se croit émouvant et touchant mais nous, on le trouve quand même un peu con.

    4 - L'humoriste :

    On le reconnaît en général à deux signes distinctifs : d'une part, les fautes d'orthographe ("Passque dans l'humour, plaide-t-il, l'ortografe, on s'en fout, c'est les blagues qui comptent !") et d'autre part, le besoin d'appuyer toutes ses fines plaisanteries par un commentaire subtil. Avec un humour qui n'appartient qu'à lui (mais vraiment qu'à lui!), il nous racontera par le menu les galères qu'il endure depuis que sa femme "a mis bas" ("humour!"), depuis qu'il est obligé de cohabiter avec "ses insupportables gosses" ("Joke!"), bref, depuis qu'il vit "l'enfer sur terre" ("lol!"). Avec lui, au moins, si on n'apprend pas grand-chose, on est sûr de bien rigoler.

    5 - L'héroïque :

    Lui aussi utilisera parfois l'arme de l'humour cinglant et ravageur. Tous ses articles seront consacrés à nous démontrer à quel point sa vie a changé et comme il a si bien su s'adapter, à quel point il est admirable d'avoir tout sacrifié à ses petites princesses, à quel point il parvient à résoudre les situations les plus inextricables,... Panthéon numérique tout à sa gloire personnelle, son blog dresse un portrait sans concession de sa vie de jeune père exceptionnel.  Il sait nous subjuguer avec le récit de ses actions d'éclat et on est bien obligés d'être d'accord avec lui quand il nous explique que sa réussite d'une harmonie familiale parfaite n'est due qu'à sa générosité, à sa patience, à son intelligence et, surtout, à sa modestie.

    6 - L'empathique :

    Il aurait tellement aimé être à la place de son épouse le jour de l'accouchement, pour lui éviter cet affreux supplice. Il a tellement mal à son petit cœur dès que son bambin se fait bobo là. Il souffre tant de toute cette douleur douloureuse qu'il a besoin de s'en épancher. Ce n'est pas lui qui endure mais c'est tellement tout comme qu'il a un besoin irrépressible de crier au monde son martyr pour s'en soulager enfin. Un peu, si peu,...

    7 - Le débordé :

    Entre les trajets école-nounou-domicile, le supermarché, le repassage, les devoirs, le boulot, une visite à sa vieille mère malade, la cuisine, le coup de fil aux copains, le bain des petits, le match à regarder, le linge à étendre, une longue et passionnante discussion avec sa femme, une étagère à poser, la vaisselle, les pneus hiver à changer, les vitres à nettoyer, le bénévolat dans une association caritative, l'histoire du soir, le suivi de ses amis "FesseBouc", le jogging du matin, les cours de clarinette, les cuivres à astiquer, il n'a plus une minute à lui mais il assure ! Et il trouve quand même un peu de temps pour le faire savoir.

    8 - Le détaché :

    Même pas mal ! Sincèrement, il a beau y réfléchir, il ne voit pas en quoi c'est extraordinaire d'avoir des enfants. Il n'a toujours pas vu la différence entre le "avant" et le "après". Non, vraiment rien n'a changé. Rien de rien ! Il se demande même pourquoi il fait un blog tellement c'est exactement pareil. Bon... Il est divorcé et ne voit ses enfants qu'un week-end sur six... Mais franchement, il vous le dit sans ambages, "l'éducation, y'a pas de quoi en faire une montagne !"

    9 - L'adepte de la mauvaise foi :

    Il fait semblant de parler d'autre chose mais finalement, lui aussi, il parle de sa progéniture toutes les cinq minutes. Avec un air très sérieux, il traite l'actualité, il critique les institutions, il donne des informations sur l'Instruction en Famille, il raconte des balades en forêt,... Il se permet même de se moquer des autres papas blogueurs. Alors qu'il cumule à peu près tous les défauts de ceux qu'il brocarde ! Si on y réfléchit bien, il ne vaut pas tellement mieux.

    Le complexe de l'hippocampe

    Avec ces quelques exemples, vous commencez sûrement à mieux cerner le profil de l'homme moderne. Du père lointain et peu concerné, on est passé au papa omniprésent et surhumain (en tout cas, lui, il le croit très fort!). Mais surtout, on a atteint le stade du papa qui a besoin de rendre public son intense dévouement.

    Il se la joue papa du XXI° siècle, dans le vent: "Moi aussi, je suis capable de m’occuper d'un nourrisson. Je ne suis pas un macho et je suis pas plus con qu'une femme." (sic!) Et il s'épanche partout, dans les médias, sur le web, les réseaux sociaux, les blogs,...

    Parce qu'une maman...

    Une maman, ça fait son job de maman ! Parfois avec abnégation, parfois par obligation... Parfois avec le sourire et parfois pas... Parfois inondée d'amour pour ses petits, parfois avec une atroce envie de les étrangler... En somme, une maman, ça fait ce que ça doit faire. Et il n'y a pas de quoi en faire une thèse !

    Alors qu'un papa...

    Ça a beau être moderne, à la pointe du portage, du cocooning, du co-sleeping ou du biberonning, un papa, ça ne sait pas faire les choses juste parce qu'il faut les faire. Un papa, si ça s'occupe de ses enfants, ça le dit ! C'est que c'est bien beau de torcher les mouflets, de supporter les cris des gniards et d'essuyer leur morve dégoûtante, ça fait bien dans le décor, ça épate le gogo mais il ne faudrait tout de même pas que tous ces efforts soient perdus pour la postérité.

    Le complexe de l'hippocampe

    Pétri de remords d'avoir dû laisser à sa moitié la charge de la gestation, encombré par son complexe de l'hippocampe, l'homme moderne a su compenser son incapacité à la grossesse par une participation aux tâches domestiques. Pendant que madame enfle démesurément, il n'hésite plus à l'aider et à s'emparer de l'aspirateur. Parce que quand même... Ça,  c'est une machine, ça fait du bruit, il y a un moteur, c'est un vrai truc de mec !

    Sauf qu'à la moitié du salon, le cerveau du mâle se met en éveil. Il trouve que quand même, la puissance d'aspiration a baissé, que ce n'est pas très normal, qu'il doit y avoir un truc qui cloche là-dedans...

    Et alors que vous aviez laissé votre cher mari traquer ces infâmes grains de poussière jusque dans les moindres recoins, la confiance chevillée au corps et la gratitude au cœur, vous finissez par le retrouver à quatre pattes, au milieu de la poussière intacte et du désordre toujours présent. Alors que vous pensiez retrouver une pièce rutilante, où chaque objet aurait repris sa juste place, vous découvrez un capharnaüm de mécanique démontée. Des morceaux de fer, de plastique, de ressorts éparpillés tout autour de votre Léonard de Vinci domestique, assis en tailleur, le sourcil froncé, cherchant avec frénésie dans le mode d'emploi où peut se trouver cette put... de page en français.

    Et face à votre étonnement devant le spectacle du sac d'aspirateur éventré et répandu sur le tapis, il vous répondra en grommelant: "Ben oui mais c'est mal fichu ce truc... C'est quand j'ai démonté... Le sac a explosé et pis... Mais laisse-moi me concentrer !" (Certains papas blogueurs en profiteraient pour vous vanter les mérites des aspirateurs "Dizon" sans sac et ultra-puissants. Mais ce n'est pas mon genre !)

    Pendant quelques temps, vous préférerez oublier cet épisode désastreux. Mais quand, quelques semaines plus tard, à la faveur d'une de ces légères engueulades qui cimentent la vie du couple, vous lui reprocherez son manque d'implication dans les corvées du foyer, il vous répondra benoîtement, avec une candeur confondante : " Quand même, tu exagères ! J'ai passé l'aspirateur l'autre jour !"

    Quand ? Il ne s'en souviendra jamais. Les détails ? Il les aura occultés. Mais avoir passer l'aspirateur un jour, ça il s'en souviendra toujours !

    Le complexe de l'hippocampe

    Mais au-delà de cet épisode de pure fiction (qui ne vaut vraiment pas la peine d'être raconté dans son blog), l'homme moderne confirmera son génie de la chose mécanique et électronique en nous faisant partager numériquement sa passion, sa vie trépidante de géniteur zélé qu'il sera de bon ton d'admirer et d'applaudir.

    Franchement, il croit vraiment nous impressionner, l'homme moderne ? Nous aussi, on en a des enfants. Et on sait bien que, même si ça réclame souvent de la patience et engendre de la fatigue, ça n'a rien d'héroïque. Franchement, il croit vraiment être exemplaire, l'homme moderne ? Il croit vraiment être le seul au monde à veiller sur sa nichée ? Et le papa hippocampe, alors ? C'est de la crotte ?

    C'est qu'il aura beau complexer de ne pas être justement un hippocampe, ce pauvre homme moderne... On sait que la science ne lui permettra pas avant un bon moment selon toute vraisemblance. On peut le déplorer pour mille raisons mais nous n'en retiendrons qu'une.

    C'est que cela nous prive assurément du bonheur de pouvoir lire un jour son blog, dont on imagine déjà le titre (et son énorme potentiel publicitaire) : "Grossesse et vergetures d'un jeune papa" !

     

     

     

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